Les quantités importées arriveront d'ici la fin de la semaine Chaque Tunisien consomme en moyenne cent litres de lait par an, soit près d'un quart de litre par jour, ce qui constitue une moyenne respectable en comparaison avec les autres pays émergents et même les pays de l'OCDE. Mais ce lait se fait de plus en plus rare dans nos commerces en cette période hivernale où cette matière est beaucoup prisée par les ménages.
La pénurie du lait s'installe. Aucune bouteille de lait n'était disponible dans la grande majorité des commerces, notamment ceux de la capitale. Les consommateurs sont mécontents. La pénurie est là depuis le début du mois mais la crise est devenue criarde depuis quelques jours. On ne trouve plus une bouteille de lait, ni chez l'épicier du quartier, ni dans les grandes surfaces. Dans certaines villes, il est impossible d'avoir un bol de lait chaud pour le petit déjeuner sauf si on connaît l'épicier du coin nous dit Am Salah. « J'ai sillonné le tout Tunis et à chaque fois on nous dit qu'il n'y a pas une goutte de lait trouver un sachet de 1 litre de lait relève de l'exploit ajoute Samira mère de trois enfants qui est furieuse contre cette pénurie qui dure et surtout que ses enfants consomment de plus en plus du lait. « Personnellement je l'ai acheté en marché noir Alors pourquoi une telle pénurie de lait ? C'est triste, le lait manque depuis deux semaines. « Ce n'est pas notre faute, soupire un des commerçants, allez voir ceux qui sont censés nous approvisionner ! »
Les raisons d'une pénurie : Du côté du ministère de l'Agriculture, on explique cette pénurie par la contrebande, expliquant qu'il ne s'agit en aucun d'un manque de production. La pénurie de lait est due à la contrebande et non à un manque de production. Les quantités proposées quotidiennement dépassent les besoins de consommation moyenne mais que certains revendeurs ont tendance à avoir recours aux circuits de distribution parallèle, chose qui a un impact direct sur la disponibilité du lait. Lotfi Chamakhi directeur général du groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait a affirmé à Radio Tunis Chaîne internationale que cette pénurie est conjoncturelle « nous sommes depuis plusieurs semaines dans cette situation. On a beau dire que le lait existe au niveau du consommateur. Malheureusement il y a eu un retard concernant la décision de l'augmentation du prix du lait au niveau de la production. Chose qui a créé une perturbation. Nous sommes dans la fin de la basse lactation et on espère remonter la pente d'ici fin décembre. Les quantités actuelles ne répondent pas aux besoins de la population soit 1.700.000 litres. On est actuellement à 1, 3 million. On n'est pas arrivé à une situation d'équilibre ». Pour faire face à cette pénurie, le ministère du commerce, vient de prendre des mesures pour approvisionner le marché. Cinq millions de litres de lait seront importés progressivement afin d'améliorer l'offre sur le marché tunisien. Le mauvais temps a causé le retard de l'arrivée du lait à Tunis. Le premier bateau arrivera d'ici la fin de la semaine. Bref, Nous espérons que nos enfants trouveront chaque matin leur lait. Mais toujours est-il que selon le blog laitier Tunisie, la dernière augmentation du prix du lait à la production reste insuffisante. Certes elle permet de couvrir les charges de production mais point de profitabilité. Pour que l'élevage laitier devienne une activité attractive, une autre augmentation du même ordre ne doit pas tarder. Il faudrait pour les trois prochaines années une indexation du prix du lait sur le prix des aliments concentrés simples, le prix de l'énergie et le taux de change. Parallèlement la création d'un observatoire national du lait (National Dairy Board) est nécessaire. Il se chargera de la mise en place d'une stratégie laitière globale.