Le musée du Louvre donne carte blanche à l'artiste Enki Bilal, le célèbre dessinateur de bandes dessinées, pour réinterpréter plusieurs chefs d'œuvre. L'artiste a fait ressurgir les fantômes de plusieurs œuvres célèbres qui hantent le vieux musée. Déambuler seul dans les couloirs du musée du Louvre, un rêve ou un cauchemar ? Pour l'artiste Enki Bilal ce fut un rêve, et pourtant, les fantômes l'ont poursuivi à chaque coin de galeries, surgissant même des œuvres. Pour sa carte blanche au Louvre, Enki Bilal, un des dessinateurs vivants les plus cotés sur le marché de l'art, n'a pas voulu produire une bande dessinée. Il s'est promené appareil photo en bandoulière et a pris des centaines de clichés des œuvres disséminées un peu partout dans le musée. Il en a sélectionné 23, donnant vie à 23 fantômes emprisonnés dans les toiles et les sculptures. 23 personnages contemporains de l'œuvre, tout droit sortis de l'imagination de l'artiste, tous morts violemment. « La mort violente provoque l'état de fantôme. C'est ce qu'on dit en tout cas. C'est le moment où la mort saisit et imprime, dans l'air et les lieux, le souvenir de la forme du corps. Et derrière chaque œuvre, il y a énormément de morts. Et en même temps, il y a une vie incroyable qui est celle de l'imaginaire mais aussi celle de l'œuvre qui persiste, traverse le temps. » Alors rêvés ou réels, les fantômes du Louvre sont si vivants qu'Enki Bilal leur a inventé une biographie et peint leurs visages sur les clichés des œuvres. Ils y sont maintenant enchâssés pour l'éternité. (MFI) *Les Fantômes du Louvre. Enki Bilal, exposition au musée du Louvre jusqu'au au 18 mars 2013.