Les trois ministres et deux secrétaires d'Etat issus du Congrès Pour la République (CPR) renoncent à démissionner. “ Nous avons décidé de geler notre décision de retirer nos ministres du gouvernement, mais si dans une semaine nous ne voyons aucun changement, nous quitterons le gouvernement définitivement", a déclaré le secrétaire général du Congrès pour la République (CPR), Mohamed Abbou, lors d'une conférence de presse tenue hier à Tunis. Le parti fondé en 2001 par l'actuel président de la République Moncef Marzouki motive sa nouvelle décision par un accord avec Ennahdha sur ses principales revendications liées à la nature et au programme du futur gouvernement. "Après la présentation de la démission de nos ministres, nous avions été contactés par les dirigeants du mouvement Ennahda qui ont répondu favorablement à toutes nos demandes", a indiqué M. Abbou. Le CPR réclame depuis plusieurs semaines le départ de deux ministres de premier plan d'Ennahda, ceux des Affaires étrangères et de la Justice et l'adoption d'un nouveau plan d'action gouvernemental. Le parti de centre-gauche maintient ainsi son alliance avec les islamistes d'Ennahda et rejette le gouvernement de technocrates proposé par le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali contre la volonté de son parti. “Nous sommes contre un gouvernement de technocrates car cela permettrait le retour des figures de l'ancien régime" a, affirmé son, secretaire général. Jebali persiste et signe... M. Abbou a, d'autre part, annoncé que les personnes qui ont appelé l'armée à intervenir dans les affaires politiques du pays seront poursuivies en justice. “Ces personnes sont une minorité qui n'ont pas de poids dans la rue, et c'est peut-être ce qui les pousse à appeler l'armée à intervenir", a-t-il dénoncé. Le secrétaire général du CPR a , par ailleurs, estimé que son parti “fait partie des formations politiques qui ont le plus gêné le parti islamiste, contrairement à l'opposition qui ne fait que porter préjudice à la stabilité du pays". A noter que le Premier ministre Hamadi Jebali soutenu par l'opposition et la société civile a réitéré, hier, qu'il n'avait “pas d'autre choix que de former un gouvernement transitoire, indépendant des partis", arguant de “l'urgence" de la situation et du “danger de violences" en Tunisie. “La situation est difficile et urgente, il y a un danger de violences. C'est moi le responsable du gouvernement, je ne peux pas attendre", a déclaré le Premier ministre, qui a de nouveau mis sa démission dans la balance. Et d'ajouter: “Il n'y a pas d'autre choix que de former un gouvernement transitoire, indépendant des partis, avec des priorités: le développement des régions, l'emploi, la lutte contre la cherté de la vie, et surtout l'amélioration de la sécurité". Le mouvement Ennahdha a, quant à lui, annoncé qu'il ne compte pas retirer la confiance au Chef du gouvernement, allant jusqu'à préciser que même si M. Jebali démissionne il sera de nouveau chargé de former un autre gouvernement.