Le Chef du gouvernement démissionnaire Hamadi Jebali s'est rendu, hier matin,au marché de gros de Bir El Kassaa (gouvernorat de Ben Arous) afin de prendre connaissance du rythme d'approvisionnement du marché en produits agricoles et de s'enquérir des obstacles auxquels font face toutes les parties intervenantes. S'adressant à Jebali, les agriculteurs ont fait savoir que les prix de leurs produits sont à la portée du consommateur tunisien et se sont déclarés surpris de la hausse des prix de la même marchandise auprès des commerçants de détail. Ils ont souligné que les produits agricoles, toutes variétés confondues, sont disponibles en quantités suffisantes, relevant qu'ils oeuvreront à approvisionner le marché au même rythme, et ce, malgré les entraves. De leur coté, les intermédiaires (Habata), relevant de la coopérative ouvrière du marché de gros, ont fait part de leurs problèmes à Jebali, tels que la baisse des salaires, la longueur des horaires de travail et la privation de leurs droits professionnels. Ils ont ainsi appelé à l'élection de nouveaux membres les représentant au sein de la coopérative afin d'améliorer leur situation professionnelle et défendre leurs droits. Le ministre chargé des dossiers économiques Ridha Saïdi a déclaré, à la TAP, que cette visite s'inscrit dans le cadre "du suivi de l'approvisionnement des marchés de gros en fruits et légumes ainsi que de l'évolution du niveau des prix". M. Saidi a affirmé que la cause principale de cette visite est la hausse constatée au niveau de l'indice des prix à la consommation familiale (IPC). Elle permet, également, de prendre connaissance des obstacles empêchant l'approvisionnement du marché, a ajouté le ministre. Plusieurs parmi les personnes présentes ont loué la décision récente de Jebali (formation d'un gouvernement de technocrates) "pour sauver le pays", considérant que cette initiative traduit "son patriotisme et son souci d'unifier le peuple". Selon les dernières statistiques publiées par l'Institut National de la Statistique (INS), le taux d'inflation a atteint 6% en janvier 2013. La même source indique que l'indice des prix à la consommation familiale a augmenté, en janvier 2013, de 0,8% par rapport à décembre 2012.
« Le gouvernement démissionnaire n'a pas le droit de discuter un accord de prêt du FMI »,estime une élue du CPR « Le gouvernement démissionnaire n'a pas le droit de discuter, en Conseil des ministres, un accord de prêt du Fonds monétaire international », a estimé, hier, l'élue du Congrès pour la République à l'Assemblée nationale constituante (ANC) Ikbel Masdaa. Intervenant lors de la plénière, elle a mis en garde contre l'examen de cet accord, sans en informer la Constituante et appelé le bureau de l'ANC à intervenir en urgence. La vice-présidente de l'ANC Meherzia Laabidi a demandé de vérifier immédiatement ce point auprès de la présidence du gouvernement.
L'Union pour la Tunisie appelle à l'urgence d'un dialogue national et à la neutralité des ministères régaliens L'Union pour la Tunisie considère que la formation d'un gouvernement pour assurer la transition démocratique, requiert la neutralité des ministères régaliens et un cabinet réduit dont les membres s'engagent à ne pas se présenter aux prochaines élections. « Leur mission consiste pour l'essentiel à prendre des mesures urgentes pour rétablir la sécurité à travers la dissolution "des ligues et des milices de la violence" et la suppression de la police parallèle pour garantir le bon déroulement des prochaines élections », selon un communiqué publié hier. L'Union pour la Tunisie appelle tous les acteurs politiques à l'urgence d'un dialogue national global afin de parvenir à un consensus national autour d'une feuille de route claire, dans la continuité de l'initiative lancée par l'Union Générale Tunisienne du Travail. L'Union impute aux partis Ennahdha et le Congrès pour la République, l'entière responsabilité de l'échec de l'initiative du chef du gouvernement démissionnaire, Hamadi Jebali, et les conséquences qui pourraient en découler. L'Union insiste, d'autre part, sur l'impératif de repenser les méthodes de travail de l'Assemblée Nationale Constituante pour parvenir, dans les plus brefs délais, à l'élaboration d'une Constitution consensuelle et d'un code électoral ainsi qu'à la mise en place d'une Instance indépendante pour les élections. L'Union pour la Tunisie appelle également à la nécessité d'accélérer le parachèvement de l'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaid, dans le respect de l'indépendance de la justice.
Les élus d'Al Aridha "ne participeront pas au vote de confiance en faveur du gouvernement de Larayedh" "La désignation de Ali Larayedh pour la formation du prochain gouvernement est un choix erroné qui ne répond pas aux attentes du peuple tunisien, en cette période", estime Al Aridha (Motion populaire pour la liberté, la justice et le développement), dans une déclaration rendue publique, hier. Faisant part de la position de son président, Mohamed-Hechmi Hamdi, le parti souligne que ses élus à l'Assemblée nationale constituante (ANC) "ne participeront pas au vote de confiance en faveur du gouvernement de Larayedh". Al-Aridha réitère son soutien à un gouvernement de compétences indépendantes, appelant les membres de l'Anc à appuyer cette proposition. Selon cette même déclaration, "le Parti n'a aucun problème personnel avec le chef du gouvernement désigné", mais il émet des réserves concernant la prestation de Larayedh à la tête du ministère de l'Intérieur "entachée par les violences contre les manifestants du 9 avril 2012, le recours au tir de chevrotine à Siliana, la torture de prisonniers notamment à Sidi Bouzid, et la mort de certains grévistes de la faim dans les prisons tunisiennes". Après avoir souligné que "l'intérêt de la Tunisie est aujourd'hui tributaire de la formation d'un gouvernement de compétences nationales présidé par une personne indépendante ayant une expérience confirmée", le Parti Al Aridha rappelle avoir proposé le nom de Mohamed Naceur (ancien ministre) en tant que candidat à même de diriger ce gouvernement. Ce choix s'explique par le fait que "M. Naceur est une compétence nationale indépendante qui jouit de la confiance de l'UGTT et de la majorité des formations politiques en Tunisie", lit-on dans la déclaration.