Hier, à son local, le Parti des Travailleurs a tenu une conférence de presse à laquelle ont assisté un nombre important de médias. « Notre pays traverse, aujourd'hui, une crise aigüe et dangereuse multidimensionnelle touchant à l'économie, au politique, au social et à la sécurité et dont la Troïka assume l'entière responsabilité, commence par dire le porte-parole du parti, Jilani Hammami. Ses choix ont entraîné le pays vers une récession économique accrue qui présage un effondrement total, une congestion sociale, une tension politique et l'envenimation de la vie d'une façon générale, ce qui fragiliserait la sécurité et serait un terrain fertile à la violence qui a atteint le meurtre et l'assassinat politique dont le camarade et martyr Chokri Belaïd a payé les frais, ajoute-il». Désastre économique « La crise économique touche à son paroxysme, étant donné que le taux de croissance reste encore faible, il ne dépasserait pas les 2,5%, la balance commerciale connaît un déficit de l'ordre de 30%, la moyenne du chômage est au-delà des 17%, l'inflation est passe le seuil de 6% et on s'attend à ce que le déficit du budget général atteigne les 8%, précise Hammami. Ce qui rend ces chiffres encore plus alarmants c'est l'investissement local et externe qui connaît un rétrécissement constant surtout après la récurrence des numérotations des taux négatifs que les établissements internationaux spécialisés ne cessent d'attribuer à l'économie tunisienne. En plus de cela, l'endettement augmente et dépasse les 48% du PIB et les fonds de remboursement des dettes représentent environ les 17% du budget actuel. Et si cette situation économique continue, il n'est pas à éviter que l'Etat se trouve incapable d'affronter les dépenses de gestion et de remboursement des dettes externes. La dévaluation du dinar, qui en est le corollaire, ajoute au calvaire des classes et catégories populaires qui voient leur pouvoir d'achat reculer sensiblement, répand et élargit les manifestations de la pauvreté et du dénuement et la dégradation des services publics, dont notamment la santé, l'enseignement et le transport, ce qui accentue mouvement de la contestation sociale, souligne Jilani Hammami». Des mesures tangibles La politique d'étouffement des réclamations de la révolution concernant la réforme de l'administration, les appareils de sécurité, la justice et les médias ainsi que les tentatives de leur inféodation et leur infiltration de la part de Ennahdha à travers les nominations partisanes et les différents autres moyens sont les autres sources d'ennuis du Parti des Travailleurs. Il y a aussi les atteintes récurrentes aux libertés générales et individuelles, la complicité avec les courants religieux extrémistes, les milices et les appareils paramilitaires parallèles et l'impressionnante dissémination d'armes qui aggravent la crise et décuplent leurs appréhensions d'autant plus que la récente découverte du dépôt à « Mnihla » donne lieu à des scénarios terrifiants et chaotiques, d'après les affirmations de Hammami. « Cela laisse soupçonner l'existence de tout un plan de déstabilisation qui serait alimenté par davantage d'assassinats politiques et nous amène à nous persuader que la situation s'achemine vers la suppression des conditions adéquates pour de nouvelles élections, enchaîne-t-il ». Il lance un appel au peuple et aux forces civiles de rester vigilants face à toutes ces menaces. Hammami estime que la dénonciation de la violence est vaine si elle n'est pas accompagnée de mesures urgentes en vue de l'amélioration de la situation économique et sociale pour l'ensemble du peuple, de l'incrimination de l'accusation d'impiété, l'interdiction de l'utilisation des mosquées pour la propagande politique et partisane et la mise d'un terme définitif à l'indulgence vis-à-vis des appels au meurtre et des liquidations physiques quelques en soient les justifications. « Aujourd'hui, il est impératif d'ouvrir un débat politique dans le cadre d'un congrès national pour chercher les moyens adéquats permettant de dépasser la crise et de sauver le pays dans les plus brefs délais. La porte-parole du Parti des Travailleurs met en garde contre tout retard et tout ajournement, car il considère que cela risque fort d'empester encore plus l'atmosphère, d'encourager les parties réactionnaires et extrémistes à développer leurs activités et à s'ancrer dans notre société et d'offrir aux pays et établissements étrangers de s'immiscer dans nos affaires internes et de nous dicter leurs exigences. La reproduction de l'échec Conséquemment à tous ces données, le Parti des Travailleurs considère que, malgré les discours creux à propos du consensus et de l'élargissement politique du pouvoir, la désignation de Ali Laârayedh, l'un des grands titres de l'échec de l'ancien gouvernement pour en former un autre est une reproduction et un approfondissement de la crise et dénote l'obstination à continuer de fonctionner avec la mentalité des quotas partisans et du butin. La parti exprime également son attachement au front Populaire et de sa voie révolutionnaire et son action à l'enrichir par de nouvelles énergies et l'amélioration de ses attaches avec le masses. Jilani Hammami souligne aussi le soutien de leur parti à la coalition civile et politique autour de l'initiative appelant à un congrès national de salut et qu'il œuvrera à élargir et à l'activer. A propos de la coordination avec les autres forces refusant la violence, la répression, le terrorisme et la liquidation physique des adversaires politique, le conférencier dit qu'ils sont prêts à coordonner leur action aussi bien sur le plan politique que pratique, c'est-à-dire en envisageant un travail de terrain. Conformément à cet esprit, il finit par dire que la situation actuelle requiert une mobilisation générale pour prévenir le pays contre tous les dangers imminents dont la guerre civile et l'ingérence militaire étrangère.