Dans ce livre, l'auteur s'intéresse à l'histoire et au patrimoine, comme il l'a fait tant de fois dans ses productions antérieures. Dans un style passionnant enrichi par un grand amour pour la patrie, l'auteur fait un choix diversifié et fort intéressant des lieux historiques à travers Tunis et banlieue qui ont fait l'objet de créations poétiques dans les œuvres de poètes anciens et contemporains. Tunis, cette ville chargée d'histoire avec ses monuments, ses places historiques et ses sites qui ont tant séduit et inspiré les poètes du 18è siècle jusqu'à nos jours. Dans ce livre, le lecteur va suivre une belle promenade poétique dans les sites et les monuments du Grand-Tunis à travers une pléiade de poètes tunisiens qui ont glorifié dans leurs travaux ces lieux historiques et ces paysages culturels enchanteurs. 110 pages sont consacrées à la ville de Tunis et ses banlieues, ses sites, ses portes, ses monuments qui ont fait naître les plus beaux poèmes émanant de poètes tunisiens depuis l'ère hafside jusqu'à nos jours. Ces poètes ont glorifié et immortalisé la ville de Tunis et ses environs dans leur poésie qui témoignent de leur attachement à ces lieux ancestraux qui les a vus naitre. Depuis que Zakaria El Hafsi avait fait de Tunis sa capitale au lieu de Kairouan, les poètes furent ravis de la beauté de son paysage et de la bonhomie de ses habitants, si bien qu'ils ont évoqué cette ville et ses banlieues dans leur poésie. C'est surtout au 19è siècle que les poètes ont porté un grand intérêt à cette ville dans leur poésie qui regorgeait de descriptions fidèles et vivantes et d'images saisissantes qui évoquaient leurs agréables souvenirs et leurs impressions exaltantes. Tunis a en effet suscité la curiosité de tant de visiteurs qui venaient explorer ses richesses architecturales, ses médinas, ses souks, ses plages, ses paysages... Cette ville a vu naitre de grandes personnalités à travers les civilisations qu'elle avait connues à travers les âges. Installés dans la capitale et ses banlieues, les poètes ne cessaient d'en évoquer les beautés et les charmes, la bonté des gens et leur hospitalité. Ceux qui s'en séparaient, pour une raison ou une autre, ont toujours relaté dans leurs poèmes les souvenirs d'enfance et de jeunesse qu'ils avaient passés dans ces lieux. De même, des poètes étrangers ont exprimé de bonnes impressions sur ces lieux qu'ils avaient un jour visités ou habités. Dans ce livre Dr Ahmed Touili cite les différents lieux historiques qui remontent au 18è et 19è siècles et que les poètes ont abordés dans leur poésie. Les principaux poètes mentionnés par l'auteur sont : Mohamed El Ouerghi, Ahmed Ibn Abi Dhiaf, Mohamed El Béji Al Massouidi, Mohamed Mokdad Ouertatani et Hassan Mzoughi, dont les poèmes foisonnent d'indications et d'anecdotes sur les spécificités géographiques, historiques, agricoles et culturelles.Les célèbres portes de Tunis ont été mentionnées dans la poésie de Mohamed El Ouerghi qui décrivit Bab Saâdoun, Bab Manara, Bab Jedid et Bab Bhar, alors que Bab Alouj, Bab Kacem ont été évoquées par le poète Mokdad Ouertatani. Les quartiers populaires et les centres commerciaux et artisanaux ont été également cités par ce dernier dans plusieurs de ses poèmes tels que Tronja, El Birka, Bir Lahjar, Hammam Zarkoun, Halfaouine, Rue du Pacha, le Belvédère, El Omrane, Borj Raïs, le Lac de Tunis... Plus loin, le livre parle des cités limitrophes de Tunis, ces petites villes de la banlieue où il faisait bon vivre grâce à leur situation géographique et leurs paysages magnifiques, à la bonté de leurs habitants et les caractéristiques de leur vie. On note, vers le nord de la capitale, La Marsa, Sidi Bou Saïd, Rawed, La Goulette et Gammarth, dont les poètes ont parlé avec beaucoup d'ardeur et de sensibilité. Ibn Abi Dhiaf a incité les gens à visiter Sidi Bou Saïd. Quant à El Messaoudi, il a chaleureusement vanté La Marsa, Raoued, Sidi Bou Saïd et La Goulette pour la beauté de leurs paysages. Vers le sud, on note la présence d'autres localités non moins charmantes et enchanteresses que les poètes ont évoquées dans leurs productions poétiques, notamment, Radès et son vieux pont sur Oued Meliane, construit par Abou Zakaria Yahia El Hafsi ; Hammam-Lif, cette ville balnéaire, située entre mer et montagne, où Ahmed Bey résidait pendant l'hiver ; Ezzahra, cette paisible petite ville côtière et Mornag qui fut célèbre par la fertilité de ses terres et la variété de ses fruits. L'auteur nous propose quatre poèmes destinés à ces lieux de la banlieue sud. Le premier est celui de Cheikh Tahar Kassar, intitulé « Zahra Tounès » (Fleur de Tunis) qui glorifiait les charmes de la ville d'Ezzahra. Le 2è a pour titre « Hammam-Lif », écrit par le poète Mohamed Manoubi Saïed en 1980 où il fait l'éloge de cette ville pittoresque, située entre la Méditerranée et Boukornine. Le 3è est dédié à la ville de Radès, composé par le même poète en 1979 où il met en évidence les charmes de cette ville. Le 4è poème est de Mohamed El Mekki Ben Houssein portant sur la Goulette et la Marsa où il décrit le TGM, ce train qui relie ces deux villes... L'auteur parle dans les dernières pages de la poésie moderne destinée à la ville de Tunis et ses banlieues. L'amour, la fidélité et l'attachement à cette terre ont été à l'origine de cette production poétique massive émanant de poètes qui ont vécu dans ces contrées ou les ont seulement visitées. L'auteur cite Abou Kacem Chebbi, le poète national, et ses fameux poèmes qu'il a composés pour la patrie. On note également les poèmes de Abou Hassan Ibn Chaâbane, ceux de Chedly Atallah, de Mohamed Faez El Kairawani, de Ahmed Kheireddine, de Mahmoud Bourguiba, de Cheikh Ali Neifer et d'autres encore... Tunis a également fait l'objet de tant d'autres poèmes écrits par des étrangers dont l'auteur a cité quelques noms : Ahmed Rami d'Egypte, Nizar Kabani de Syrie, Salah Jaoudet et d'autres encore qui ont gardé de beaux souvenirs lors de leur visite en Tunisie.