Welcome, diront au mois de mai prochain, les habitants de New York aux artistes tunisiens, toutes tendances confondues, qui, invités par le french Institute Alliance française (FIAF), s'apprêtent à s'envoler en dignes ambassadeurs culturels, aux States pour présenter un panorama exaltant de l'art tunisien de l'après révolution : musique, danse, arts visuels, conférences, cinéma, etc… Festival créé en 2008 et célébrant le transculturalisme francophone au XXIème siècle, World Nomads est un forum favorisant le dialogue et le débat d'idées entre les cultures pour une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples. A travers chaque session, il a mis à l'honneur la culture, l'histoire et l'identité d'une société francophone spécifique : l'Afrique de l'Ouest en 2008, Haïti en 2009, le Liban en 2010 et le Maroc en 2011. Il invitera lors de sa cinquième édition, des figures artistiques et des femmes parmi les plus influentes et actives dans notre pays. Tous les détails de la manifestation ont été révélés dernièrement à la presse, au siège de l'ATB Tunis, par la Commissaire aux arts plastiques, Mme Leila Souissi. Ainsi, le festival s'ouvrira le 3 mai 2013, avec l'une des voix les plus renommées du monde arabe, notre célèbre cantatrice Sonia M'barek, pour un concert, sous le signe des mélodies arabo-andalouses et méditerranéennes. Sonia qui sera accompagnée de l'orchestre Al-Bustan Seeds of culture, interprètera pour le bonheur des mélomanes, des morceaux de malouf, comme elle est appelée à animer un master Class dans le cadre de World Nomads. Deux autres ambassadrices de la musique tunisienne figurent parmi les invités ; Ghalia Benali, célèbre pour son chant fluide et ses compositions hypnotiques mêlant folk arabe, jazz et musique classique indienne et Emel Mathlouthi, connue pour ses chansons engagées, proposera lors d'un concert exceptionnel, son dernier album « Kelmti Horra (Ma parole est libre). La partie danse sera assurée quant à elle, par Jonah Bokaer qui exhibera ses talents aux côtés de son père, d'origine tunisienne, Tsvi Bokaer, la première américaine de « The Ulysse Syndrome », une méditation intime sur l'héritage de ses ancêtres tunisiens et sur les conséquences profondes de l'exil et du déracinement. Suivra un solo, « Sous leurs pieds le paradis » qui est également une première aux USA. Radhouane El Meddedb rend hommage aux héroïnes, mères et sœurs et explore sa propre identité sensuelle. Dans « Laaroussa », les chorégraphes Selma et Sofiane Aouissi présenteront une vidéo poétique. La danse du duo s'inspire des gestes des potières traditionnelles de Sejnane dans la Tunisie profonde, honorant ainsi, cette forme d'art méconnue et pratiquée uniquement par des femmes. World Nomads invite par ailleurs les New Yorkais à un dialogue avec des femmes tunisiennes de premier plan dans une série de débats explorant le rôle des femmes dans les transformations artistiques, sociales et politiques du pays. Les intervenants incluront Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie en France, Emna Guellali, directrice de Human Rights Watc Tunisia, Lina Lazaar Jameel, spécialiste d'art contemporain pour Sotheby's, Leila Souissi, spécialiste d'art contemporain tunisien, Syhem Belkhodja, danseuse et chorégraphe et par skype, l'auteur Hélé Béji et Iza Mohamedou, analyste politique en chef à la Banque Africaine de Développement. En abordant le volet de l'art contemporain, Leila Souissi rappelle que la première exposition tunisienne à New York, remonte à 1956, lorsqu'Abdelaziz Gorgi a présenté un ensemble de dessins et une trentaine de portraits de rabbins de la synagogue de Djerba. Avec « The After Revolution » conçu par Leila Souissi, le FIAF présente un trio d'expositions et d'événements exceptionnel, explorant le rôle primordial joué par les arts visuels lors du Printemps arabe et dans la naissance de la démocratie. Dans le Lower East Side à l'espace d'art contemporain White Box, World Nomads Tunisia exposera le travail de Héla Ammar, Amine Boussoffara, Wassim Ghozlani, Amine Landoulsi, Zied Ben Romdhane, Rym Temimi et Patricia Triki. L'on se souvient de leurs œuvres immortalisant des événements tumultueux de la révolution. Par ailleurs, sept artistes tunisiens contemporains majeurs : Héla Ammar, Amel Ben Attia, Nicène Kossentini, Mouna Jemal Siala et Mohamed Ben Slama, présenteront à la galerie du FIAF, des tableaux, des photographies et des vidéos évoquant les défis importants auxquels les femmes tunisiennes sont aujourd'hui confrontées. Et, nul n'ignore que l'art du graffiti, strictement interdit sous le régime de Ben Ali, a connu dans nos murs, une « explosion » en s' imposant comme une forme de libre expression dans le contexte postrévolutionnaire tunisien. World Nomads a donc invité les graffiteurs tunisiens El Seed et Jaye, à créer des œuvres originales dans différents lieux de New York, y compris au festival IDEAS CITY du fameux New Museum et à 5Pointz dans le Queens, surnommé « la Mecque du graffiti ». La Tunisie sera présente également à travers son cinéma ; une série de films réalisés par de figures célèbres de notre 7ème Art, dont Moufida Tlatli, « Les silences du palais » ; Raja Amari, « Satin rouge » et « Les secrets » ; Hinde Boujemaa, « C'était mieux demain » ; Mohamed Ben Attia « Vague » et « Loi 76 » ; Mehdi M. Barsaoui, « Bobby » et Sami Tlili, « Maudit soit le phosphate ». Enfin, un bazar arabe traditionnel, recréé pour l'occasion au FIAF, va permettre aux habitants new yorkais, de vivre aux rythmes, senteurs et couleurs des souks tunisiens et arabes.