(1ère partie) Manœuvres idéologiques Les Révolutions sont comme les fièvres ! Elles commencent par des symptômes puis avec l'activation microbienne dans le cas figuré sociale, elles montent pour atteindre les « pics » de la maturation et retomber petit à petit aux normes de la vie usuelle. Les peuples, contrairement aux historiens qui passent leurs vies dans les archives et les bibliothèques à la recherche des méandres de l'activité humaine passée, afin d'appréhender le présent, eux, n'ont pas cette patience de « relire » les Révolutions... française, russe, chinoise etc…. S'ils pouvaient le faire, ils comprendraient qu'elles ont toutes vécues « la restauration » d'une manière ou d'une autre, d'une partie au moins des anciens régimes. La France, après la prise de la Bastille, la Convention avec Robespierre, l'exécution de Louis XVI puis le Directoire puis l'Empire avec Napoléon, est revenue plus d'une fois à la Monarchie d'abord avec Charles X puis Louis XVIII et enfin, avec Napoléon III. La Russie, après le Bolchevisme de Lénine est revenue plus récemment à la Perestroïka de Mikhael Gorbatchev, puis Boris Eltsine avant l'investiture de Vladimir Poutine, président très populaire de toutes les Russies. Même cheminement ou presque en Chine. Après Mao c'est Deng Sihao Peng qui réveille le grand Dragon asiatique pour devenir la première puissance économique ex-aequo avec les Etats-Unis d'Amérique. Finalement, ce sont les « Restaurations » libérales en opposition idéologique avec les premiers révolutionnaires qui vont permettre l'accomplissement des « objectifs » des Révolutions. Demandez aux Russes s'ils préfèrent Poutine à Staline ou Brejnev, et aux Chinois s'ils reveulent du Mao ou du Deng et ils vous répondront qu'ils sont bien plus heureux aujourd'hui que du temps des « Révolutions » pures et dures ; Dans les pays du Printemps arabe, le cheminement aurait été pratiquement le même sans l'interférence de l'Islam politique radical dans des sociétés encore très perméables et très fragiles vis-à-vis de la religion et des « Douâtes » prédicateurs – propagandistes poussés et financés par les pétrodollars en abondance en Arabie. Il faudra du temps pour que la propagande islamiste atteigne le stade plus proche de l'humain et du terrestre qu'est « l'idéologie ». Ce temps sera plus ou moins court au fur et à mesure que les partis dominants de l'Islam politique censés être « modérés » se modernisent et acceptent en quelque sorte « la laïcité » de l'Etat qui est tout simplement l'acceptation sans arrière pensée et sans ruse de la « civilité » de ce même Etat (Addawla Al-Madaniya). Tout le problème est là. Tout le reste est affaire de conjoncture de temps et d'intelligence des acteurs politiques surtout islamiques à intégrer l'art universel du gouvernement. (A suivre)