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Une zone industrielle viendra défigurer le paysage d'Ennahli
L'un des poumons du Grand-Tunis bientôt asphyxié
Publié dans Le Temps le 13 - 06 - 2013


• Un projet « ennemi » de l'environnement
• Le Secrétariat d'Etat chargé de l'Environnement recommande de repenser l'emplacement du site.
• Non respect des procédures légales, démarrage des travaux d'aménagement du site sans la réalisation de l'étude d'impact sur l'environnement, les conséquences seront lourdes sur le Grand-Tunis
Encore une fois, la nature fait l'objet d'un abus sans précédent en Tunisie, et ce en complicité avec les turcs. Après le projet fiasco de l'aéroport d'Ennfidha (le gouvernorat de Sousse), c'est au gouvernorat de l'Ariana que les nouveaux prédateurs de la nature ont choisi d'élire domicile. Il s'agit cette fois-ci de la prétendue zone industrielle à Ennahli où, le groupe turc Ostim envisage d'investir dans « les industries légères à valeur ajoutée ». Certes, le projet est alléchant pour ce groupe. Il est en contrepartie destructif de l'environnement dans cette région, où « le milieu naturel est déjà fragile », comme le démontre l'Atlas du gouvernorat de l'Ariana publié en mars 2011. S'étalant sur une superficie de 100 hectares, la zone industrielle prète à équivoque. Les officiels ne cessent de se vanter de « ce méga projet » qui offrira « 10 mille emplois » alors que beaucoup d'interrogations se posent à ce niveau. Quels sont les impacts du projet sur l'environnement à court, moyen et long termes ? Comment accepte-t-on d'aménager la moitié de la superficie, soit 50 hectares avant même de finir l'étude d'impact sur l'environnement et de la faire valider par l'Agence Nationale de la Protection de l'Environnement (ANPE) ? Comment se permet-on de « classer la zone industrielle Ennahli comme zone forestière sur le plan d'aménagement urbain de la municipalité de l'Ariana » alors que toutes les zones forestières dans la région sont classées « zones interdites », comme le précise l'Atlas, c'est-à-dire, intouchables ? Des tas de questions qui ne font que rappeler les scénarii pratiqués par l'ancien régime, quand on défigurait la nature pour réaliser des projets aux conséquences lourdes sur l'environnement, les citoyens et les futures générations.
Dépassements
Très content, voire fier du projet qui sera réalisé par les Turcs, Ridha Saïdi, ministre chargé des dossiers économiques et sociaux, n'hésite pas à annoncer au vu et su de tous les observateurs que des dépassements ont été effectués pour réaliser la nouvelle zone industrielle à Ennahli. « 50 hectares ont été déjà aménagés en attendant le parachèvement des procédures de changement de la vocation du terrain restant et son aménagement », a déclaré le ministre depuis des mois. Une décision, le moins que l'on puisse dire, illégale et même abusive, car, la loi impose de réaliser une étude d'impact sur l'environnement avant le lancement de toute activité industrielle. En fait, le décret n° 2005 -1991 Du 11 juillet 2005, relatif à l'étude d'impact sur l'environnement et fixant les catégories d'unités soumises aux cahiers des charges est clair là-dessus. Aucun projet industriel, agricole ou commercial dont l'activité est génératrice de pollution ou de dégradation de l'environnement, n'est autorisée sans l'accord de l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement (ANPE) laquelle a les prérogatives de valider l'étude. Mais là où le bât blesse, est que les travaux d'aménagement ont bien démarré avant le parachèvement de ces procédures indispensables pour la protection de l'environnement. D'ailleurs, l'article 5 du décret est clair. Il stipule que « l'autorité ou les autorités compétentes ne peuvent délivrer l'autorisation pour la réalisation de l'unité soumise à l'étude d'impact sur l'environnement qu'après avoir constaté que l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement ne s'oppose pas à sa réalisation ou après réception du cahier des charges signé et légalisé conformément au modèle approuvé par le ministre chargé de l'Environnement ». Chose qui n'a pas été faite malheureusement, alors que le contenu de l'étude doit « refléter l'incidence prévisible de l'unité sur l'environnement et doit comprendre également, une description détaillée de l'unité en plus d'une analyse de l'état initial du site et de son environnement portant, notamment sur les éléments et les ressources naturelles susceptibles d'être affectées par la réalisation de l'unité ». Ce n'est pas tout. L'étude doit démontrer « les conséquences prévisibles, directes et indirectes, de l'unité sur l'environnement, et en particulier les ressources naturelles, les différentes espèces de faune et de flore et les zones bénéficiant d'une protection juridique, notamment les forêts, les zones et les paysages naturels ou historiques, les zones sensibles, les espaces protégés, les parcs nationaux, les parcs urbains ».
Non respect de l'environnement
Rien de cela n'a été fait par le gouvernement provisoire supposé veiller à la préservation de l'environnement. Il ne suffit pas, en fait, de se contenter de déclarations fallacieuses, tel le cas pour Ridha Saïdi qui a annoncé en février 2013, que « cette zone, est une amie de l'environnement ». Des mois se sont écoulés alors qu'aucune étude ni courrier officiel n'ont été adressés à l'ANPE pour valider ou refuser le projet. Entretemps, les responsables n'hésitent pas à déclarer, officiellement, que les travaux d'aménagement sont en cours pour induire ainsi en erreur les observateurs. Pis encore, la directrice régionale des domaines de l'Etat et des Affaires Foncières à l'Ariana annonce à l'Agence Tap « qu'aucun problème ne se pose avec le ministère de l'Agriculture, notamment la direction des forets ou l'ex-ministère de l'Environnement, étant donné que la zone industrielle Ennahli est classée zone forestière selon le plan d'aménagement » de la ville de l'Ariana. Si la responsable annonce que tout va bien, la direction régionale des forets à l'Ariana nie toute information sur le projet. D'ailleurs ça sera étonnant de réaliser un tel projet dans une zone forestière alors que toutes ces zones sont classées interdites d'après l'Atlas du gouvernorat de l'Ariana.
Mécontentement
De son côté, le secrétariat d'Etat chargé de l'environnement a dit son mot à ce niveau. Il a en effet, exprimé son mécontentement pour ne pas dire son refus du projet qui aura un impact lourd sur la région. Le secrétariat a proposé lors de la dernière réunion ministérielle réservée au projet de repenser l'emplacement du site qui compliquera les problèmes environnementaux et urbains dans le Grand-Tunis. Certains responsables parlent même de l'absence d'une carte comportant des données précises sur le site tout en considérant que le démarrage des travaux d'aménagement sans la réalisation d'une étude d'impact n'est qu'une fraude.
L'ANPE est appelé ainsi à agir pour arrêter toute activité qui nuit à l'environnement dans la ville de l'Ariana pour ne pas reproduire les même fautes commises lors de l'ancien régime quand on accordé des autorisations de construction de centres commerciaux dans des zones agricoles ce qui a provoqué des problèmes environnementaux.
Protéger le gouvernorat de l'Ariana contre ce projet est une urgence car, son environnement est déjà « déstabilisé par l'extension urbaine aux dépens des terres agricoles ». De plus, « le gouvernorat possède un potentiel en sol menacé d'une part par l'extension urbaine et par l'érosion et la pollution d'autres parts », attire l'attention l'Atlas.
Transférer le projet dans une autre région où le problème du chômage et de sous-développement se posent avec acuité sera donc nécessaire. Il s'agit même de la recommandation de plusieurs parties concernées par le projet. Il ne suffit pas en fait, de se vanter de réaliser un méga projet avec les turcs lesquels viennent de se révolter contre le régime au pouvoir suite à l'arrachement des arbres dans le parc du Taksim. Les turcs ont fait preuve du respect de l'environnement et de ténacité pour protéger leurs espaces verts. Sommes-nous capables de le faire ?


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