Ce même Mousaylima était revenu à la charge après la mort du Prophète pour essayer de semer le trouble en persistant à prétendre qu'il est un prophète et qu'il a eu la révélation comme Mohamed. Quoique ceux qui le soutenaient, avaient affirmé que Mussaylima était un homme pieux et fut parmi les premiers qui ont fait allégeance au Prophète Mohamed. De son vrai nom Maslamah, il n'était pas un opposant à l'Islam, mais notamment à ceux qui géraient les affaires des musulmans à cette époque précise où le problème de qui dirigera les musulmans s'est posé avec acuité, à la mort du Prophète. Les dissensions qu'il y avait eu à cette époque et les multiples tensions étaient pour des raisons de pouvoir, donc pour des raisons politiques. Ce fut en effet à la mort du Prophète Mohamed que le problème de la Califat s'était posé. Qui était apte à lui succéder, pour jouer le même rôle et avec le même rayonnement et le même charisme ? Le choix fut finalement porté sur Aboubakr, pour remplir cette mission. Une mission religieuse, aussi politique. D'ailleurs Aboubakr était convaincu que Mohamed n'était pas éternel ni irremplaçable, bien qu'il le vénérait, et qu'au fond de lui-même il a été affecté par sa mort. A ceux qui venaient annoncer cette nouvelle consternante il s'exclama : « A ceux qui n'ont pas cru à la mort de Mohamed, je dis que Mohamed est mortel, et que seul Dieu est immortel ! » Cela signifie que la Rissalat (mission divine) était terminée et que Mohamed a été le dernier des Prophètes ( Khatamou al Anbia'). La polémique sur cette question continuera après la mort d'Aboubakr pour atteindre son paroxysme avec les Khawarijs, les dissidents de Ali Ibna Abi Taleb. Aboubakr a eu donc à combattre les apostats, ainsi que tous ceux qui avaient prétendu avoir la révélation, et qui se prenaient de ce fait pour des prophètes. Mutanabbi, le poète arabe réputé pour son amour du pouvoir, en faisait partie. C'étaient donc des opposants à Aboubakr et ses hommes, et le plus redoutable a été Muissaylima. Une bataille acharnée fut livrée à Mussaylima et ses hommes par l'armée envoyée par Aboubakr, et dont le chef était Khaled Ibn Al Walid. Cette bataille s'engagea mal au départ, mais Khalid parvint finalement à reprendre la situation en main, pour mater l'armée de Mussaylima qui fut finalement tué. Dans cette bataille a péri du côté de l'armée califale, Zayd, le frère de Omar Ibn Al Khattab. Cette bataille était-elle religieuse à l'instar de celles qui étaient livrées contre les païens auparavant ? La réponse à cette question est d'autant plus malaisée que certains l'on déplorée, car elle était entre musulmans qui croyaient à la parole de Dieu révélée par le Prophète Mohamed, mais qui n'était pas d'accord à cette époque précise, soit après la mort du Prophète, sur celui qui devait diriger les musulmans et gérer leur affaire. (à suivre)