• Réticence des entrepreneurs, plus de 190 projets bloqués dans des régions faute de facilités administratives, concentration des investissements sur le littoral… • Les investissements touristiques en baisse de 50% en 2012 Le secteur du tourisme reste très sensible aux fluctuations des indicateurs économiques nationaux. En effet, le secteur reflète automatiquement la conjoncture générale rendant l'investissement difficile. En Tunisie, les investissements stagnent dans le secteur touristique. Ils ont baissé de 50% en 2012, et ce en comparaison avec les années précédentes. Cette baisse s'explique par l'instabilité économique et politique que vit la Tunisie aujourd'hui, l'accroissement de l'endettement ainsi que l'absence des grands projets à cause de l'absence des entrepreneurs. Les opportunités d'affaires et d'investissement touristiques offertes par la Tunisie, ainsi que les grandes orientations de la stratégie touristique Vision 2016 ont été au centre de la réunion de travail tenue par M Jamal Gamra ministre du Tourisme. M Gamra a estimé que cet investissement est bloqué « l'état des lieux actuel dégage un net ralentissement des investissements, une prédominance de l'investissement dans les zones balnéaires et au niveau des modes d'hébergement classiques. Le bilan des six premiers mois de 2013 l'atteste parfaitement puisque 91% des projets réalisés se sont concentrés sur le littoral. Autres constats : la lenteur administrative, les difficultés de changement de vocation des terrains destinés aux projets touristiques, la réticence des bailleurs de fonds, les problèmes des garanties exigées des jeunes promoteurs et au profit des petits projets et les délais de réponses des autorités régionales qui dépassent souvent les six mois. A ce propos l'on recense déjà plus de 190 projets bloqués dans des régions précisément en raison de la lenteur de traitement des dossiers. Les conseils régionaux récemment installés dans plusieurs régions seront d'un grand apport dans la conception des stratégies mais aussi dans l'accompagnement et la réalisation des projets d'investissement » Un cadre réglementaire plus souple et des plans d'aménagement du territoire plus adaptés permettraient de booster cet investissement tant souhaité. Les municipalités doivent être impliquées dans cet effort. Des efforts sont donc déployés pour inciter à l'intégration de l'activité touristique dans les plans d'aménagement du territoire afin d'éviter le blocage et de ne pas handicaper l'avenir. Booster l'investissement régional La stratégie de 2016 ambitionne de doubler la taille du secteur et de hisser la Tunisie parmi les premières destinations touristiques de la Méditerranée. L'investissement occupe une place importante dans cette stratégie en tant que composante essentielle pour contribuer au développement économique et social du pays. Le niveau de réalisation des objectifs dépend également de l'engagement du secteur privé dans la mise en place de la politique du gouvernement. Le partenariat public-privé représente l'un des fondamentaux de la stratégie touristique. Jamel Gamra, ministre du Tourisme recommande de privilégier les projets innovants et à haute valeur relatifs aux circuits culturels, au secteur de l'artisanat et au tourisme alternatif( Hôtel charme, maisons d'hôtes et gîtes ruraux) dont la nouvelle réglementation sera promulguée au cours des prochaines semaines, notant à ce niveau les investissement en animation, en produits de niches pour valoriser l'arrière-pays, mais aussi pour les produits orientés MICE( Meeting, incentives, conférences, exhibitions). D'où la nécessité d'élaborer une carte touristique nationale pour relancer l'investissement. Il s'agit en fait d'identifier les projets d'investissement réalisables à court et à moyen terme et de répondre ainsi à l'un des axes stratégiques qui interpellent l'avenir du tourisme tunisien, celui de la diversification et de l'enrichissement de l'offre touristique. Pour ce faire les commissaires régionaux du tourisme ont été invités à conjuguer leurs efforts avec les autorités concernées en vue de présenter, dans un délai ne dépassant les six semaines des rapports exhaustifs sur les potentialités d'investissement de chaque région en fonction des ses spécificités et en conformité avec les orientations majeures retenues dans le cadre de l'étude stratégique de développement du secteur touristique à l'horizon 2016 ». Les années à venir s'annoncent difficiles pour la Tunisie et pour les pays partenaires. C'est la raison pour laquelle il faut passer à la vitesse supérieure en matière de promotion d'investissements touristiques. Actuellement, les professionnels sont appelés à faire davantage d'efforts pour chercher de nouveaux bassins émetteurs d'investisseurs. Une démarche qui a été déjà engagée par le ministère. Déjà des investisseurs étrangers ont exprimé leur intention de lancer environ 40 unités hôtelières en Tunisie. D'autres problèmes sont à résoudre. Il s'agit du problème foncier car les terrains à vocation touristique lotis manquent et les prix sont élevés sous l'effet des fortes spéculations immobilières. Côté financement, il faudrait procéder à une refonte générale de la fiscalité du secteur et mettre en place un code fiscal incitatif en faveur de l'investissement.