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Les finances des festivals clignotent au rouge
Mécénat et sponsoring se decouragent
Publié dans Le Temps le 02 - 08 - 2013

C'est l'été ! Les festivals vont fleurir sur tout le territoire. Il y en a pour tous les goûts: musique, théâtre, danse, arts de la rue. Chaque année, des centaines de festivals sont programmés. Mais qui finance ces événements culturels ? De manière générale, la plupart sont, comme pour nombre de manifestations culturelles proposées au public, subventionnées par Le ministère de la culture.
Le reste du budget provient généralement de la billetterie, des partenariats privés et dans une moindre mesure des recettes annexes: restauration, café, … les organisateurs font de plus en plus face à des baisses de subventions publiques et leur structure financière évolue sensiblement. Avec des coûts plus élevés, des subventions en baisse, l'équation de l'équilibre budgétaire peut devenir ardue. Comment les structures organisatrices font-elles face à ces situations ?
« L'organisation d'un festival implique de nombreux coûts : infrastructures, cachets d'artistes, frais de personnel... La viabilité économique d'un tel événement requiert donc une enveloppe budgétaire importante nous précise M Ali Marmouri commissaire régional de la culture à Nabeul. Une part de ce financement peut provenir directement des visiteurs, mais cette part demeure généralement ténue puisque la plupart des organisateurs tentent de conserver des tarifs très abordables et, dans bien des cas, une part de programmation gratuite. C'est donc sur le soutien financier de l'Etat que repose la pérennité de nos festivals. Chaque été on est obligé de subventionner les 27 festivals. Ces manifestations ne sont pas de vrais festivals. Ce sont des animations estivales qui n'ont pas un programme consistant ni de fonds pour financer leurs spectacles ni aussi d'infrastructure quasiment absente. Au Cap Bon, on ne dispose que de 5 théâtres de plein air. Le reste se contente des maisons de la culture pour tenir leurs festivals. Avec un budget de 200 mille dinars, on ne peut pas offrir des spectacles de qualité alors que le festival d'Hammamet à lui seul a un budget de 800 mille dinars. Le résultat, ces festivals souffrent parce que tout simplement ils ne sont pas structurés. La plupart ce sont des associations qui s'aventurent à organiser des festivals sans fil conducteur. Avant une semaine de juillet, on propose un festival bidon sur fond de jeux d'échecs et de ping pong. On exige le financement et on est obligé de les aider.
Si certains événements parviennent à se réinventer, année après année, d'autres s'étiolent et finissent par disparaître. Le principal défi est celui des organisateurs. « Pour assumer un poste de directeur d'un festival, il est nécessaire d'aimer la fête, mais il faut aussi démontrer des qualités de gestionnaire, des aptitudes en communications et en relations publiques, ainsi qu'un bon leadership » souligne Nabil Zaouali directeur du festival d'été de Nabeul qui ajoute « Le rôle de directeur général d'un festival s'est beaucoup complexifié : il faut satisfaire de nouveaux critères toujours plus exigeants et sans cesse justifier les commandites qui sont octroyées à l'événement. Or, on constate souvent que ces organisateurs sont dépourvus d'expérience et ne font rien pour collecter des fonds pour financer leurs manifestations. La culture ne peut pas gérer de cette façon et on est en face d'un déficit financier chaque été. Entre augmentation des coûts et baisse des subventions publiques, tout n'est pourtant pas si rose, et la structure de financement de festivals événements connaît depuis plusieurs années des mutations ». Le montage financier d'une manifestation culturelle exige ainsi beaucoup de travail de la part des organisateurs. Au Québec, chaque festival consacre en moyenne 1682 heures de travail par année à la recherche et à la gestion du financement, privé comme public, de l'événement. Les défis sont donc considérables. N'est pas directeur d'un festival qui veut !

Les nouvelles stratégies de financement
Mais pour revenir à l'équilibre financier, nos festivals ne pourront pas être financés uniquement par les subventions du service public et les recettes du spectacle, il faudrait impliquer plus les opérateurs privés et autres. Le président du festival d'Aix-en-Provence, Bruno Roger, est de son côté assez pragmatique : « Un festival doit obligatoirement être équilibré pour pouvoir vivre et survivre. C'est le cas de notre festival au budget de 20 millions d'euros. Sur ce total, 30 % sont issus des collectivités territoriales, 40 % des recettes de billetterie, 15 % du mécénat privé et 15 % des tournées organisées après le festival.
En Tunisie, nos festivals sont en train de vivre des heures noires. Les mairies et les organismes étatiques ne veulent plus aider. Il est vrai que le service public ne peut pas soutenir à lui seul le développement culturel dont le financement doit être partagé avec d'autres opérateurs, mécènes ou sponsors. La culture a besoin d'argent. Le sponsoring culturel ou le mécénat d'entreprise dédié à la culture, en reste encore à l'état embryonnaire. « Le sponsoring culturel est l'unique recours pour le financement, surtout que l'Etat est en train de se désengager de ce côté-là. Certaines sociétés sont bien conscientes de cette responsabilité et ont bien compris l'enjeu de faire du sponsoring culturel ou du mécénat sur leur notoriété et image de marque d'un côté et sur l'allégement de leurs charges fiscales à l'ordre de 0.2% de leur chiffre d'affaires. Banques, assurances, entreprises de télécommunications, de nouvelles technologies, d'agroalimentaire et autres ont fini par se lancer dans cette expérience et elles ne semblent pas le regretter », souligne Fethi Haddaoui directeur du festival d'Hammamet. La réussite financière d'un festival dit-il n'est pas liée aux recettes de son guichet. On attend aujourd'hui plus d'effort de la part des entreprises qui pourront contribuer à soutenir nos festivals. Le mécénat n'est pas un coup de publicité mais un encouragement véritable et profond à la culture. Le financement de la culture et le sponsoring sont des problématiques qui méritent une grande réflexion si nous voulons faire avancer nos festivals. Beaucoup d'organisateurs de festivals ont compris que les pistes de financements à développer se trouvaient du côté des partenaires privés et des mécènes. Tous les festivals n'ont cependant pas les mêmes cartes en main pour attirer des partenaires privés. Les grandes entreprises ont tendance à s'associer à de grands événements. Les plus petits ont beaucoup plus difficilement accès à ces nouvelles sources de financement. »
Dans un contexte d'assèchement des comptes publics, nos festivals brilleront sans doute un peu moins dans l'avenir. La crise va-t-elle balayer les festivals, très dépendants des subventions des collectivités territoriales mais aussi des mécènes privés ? Si la plupart des présidents de ces manifestations reconnaissent quelques difficultés à boucler leur budget et constatent une baisse de fréquentation, ils se montrent vraiment inquiets. Certains présidents de festival n'hésitent pas à lancer des cris d'alarme. Il faut dire que cette industrie est très largement subventionnée par les pouvoirs publics et la période est plus que jamais aux restrictions budgétaires. D'où l'inquiétude grandissante des promoteurs de ces rendez-vous. Toutefois, il ne faut pas nier que le sponsoring culturel est une bouffée d'oxygène pour booster notre culture


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