Date des élections présidentielles: Les précisions de Mohamed Tlili Mansri    Ouverture du 77e Festival de Cannes    Les exportations tunisiennes avec l'Algérie augmentent, mais baissent avec la Libye et le Maroc    Nabil Ammar participe à la la réunion ministérielle préparatoire du 33e Sommet Arabe    Le Club Photo de Tunis et la Fédération des clubs photo turcs Foton organisent un PhotoMarathon    UNRWA: 450 mille personnes déplacées de Rafah en seulement 9 jours    Un Etat fort pour remplir les prisons, faible pour servir ses citoyens    RDC : Après les 4 milliards de dollars lâchés par la Chine Tshisekedi signe une 2e grande victoire    L'AMA exige la libération du directeur de l'ANAD    Des sanctions pour non-déclaration des devises étrangères    Une collision entre deux voitures fait 9 blessés    AIESEC in Tunisia et et Hackathon Tunisia organisent le Hackathon Maghreb4SDGs    Gaspillage alimentaire en Tunisie : 42 kg de pain jetés par an !    Des artistes Tunisiens au Québec en Tunisie dans une exposition conjointe à Montréal    Le site web d'Ennakl Automobiles fait peau neuve    Affaire du drapeau dissimulé : Mandat de dépôt contre deux personnes    Abbas Zaki, membre du Comité central du Parti palestinien Fatah, rencontre Brahim Bouderbala : La position de la Tunisie en faveur de la cause palestinienne saluée    10 mille billets pour les supporters de l'EST face à Al Ahly    Présidence du Gouvernement : Atteindre l'équilibre entre la liberté de l'action associative et le contrôle des systèmes financiers    Formation aux métiers du tourisme alternatif : «Forsa», une opportunité inédite    Arrestation de l'avocat Mehdi Zagrouba-Le ministère de l'Intérieur précise : «L'interpellation fait suite à un délit d'entrave à un fonctionnaire lors de l'exercice de ses fonctions»    Démantèlement d'un vaste réseau de trafic de stupéfiants : Contre le trafic de drogue, la Tunisie emploie les grands moyens    De la dramathérapie dans les quartiers populaires : Une sublimation du corps et de l'esprit    Les efforts payent : l'Algérie en passe de battre le Maroc dans la production de blé    ARP : Proposition de Loi pour des Sanctions Sévères en cas d'infractions commerciales    L'IFT défend les artistes tunisiens victimes d'agression verbale et physique    Médecine esthétique: La Tunisie attire chaque année plus de 30 mille visiteurs étrangers    Habib Touhami: La politique américaine au Moyen-Orient et le sionisme chrétien    Un joueur du Barça fait jouer son jumeau à sa place    Kairouan: Prix au marché du mardi 14 mai 2024 [Vidéo]    SONEDE: Coupure d'eau à Midoun et Houmet Souk    Saloua Bssais : plus on enquêtera, plus on sera certain de l'innocence de Borhen Bssais    Météo : Hausse des températures, entre 24 et 30 degrés    Une ligne de crédit de la BIRD de 115,6 millions d'euros pour le financement des PME tunisiennes    Washington exclut le terme "génocide" pour Israël mais demande plus de prudence    Tunisie : enquête ouverte sur l'incident du drapeau national    Le Chœur de l'Opéra de Tunis présente le spectacle "Sur cette terre, il y a ce qui mérite vie"    Tout ce qu'il faut savoir sur la tempête solaire    Tournoi KIA Tunis Open du 13 au 18 mai 2024 : Le sponsor officiel UBCI vous fait gagner des places!    Cérémonie d'ouverture de la 77e édition du Festival de Cannes, demain à L'Agora : Une soirée prestigieuse en perspective    «La Mémoire, un continent» au Musée Safia-Farhat : Réminiscences artistiques...    Avant-première de «Le Petit Prince», pièce de Taher Issa Ben Larbi : Un beau spectacle pour tous les âges    De la ligne de but à la ligne de conduite : Entraîneur de gardiens, un poste à part entière    Expatriés : L'Europe validée pour Skhiri    Décès du premier patient ayant subi une greffe de rein de porc    300 000 réfugiés palestiniens forcés à quitter Rafah : l'UNRWA lance l'alerte    Incident du drapeau : arrestation du président de la Fédération de natation et d'un autre responsable    Alerte mondiale : La Terre secouée par une tempête géomagnétique de niveau 5    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Le flou artistique persiste
Publié dans Le Temps le 23 - 08 - 2013

Enfin et après une série d'épisodes au rythme haletant et un suspens à la Hitchcock, Rached Ghannouchi annonce l'acception de son parti de l'initiative de l'UGTT.
Certes, cette décision vient détendre un peu l'atmosphère et calmer, ne serait-ce que quelque temps, les esprits qui se sont échauffés depuis l'amorce de la crise à l'assassinat du député nationaliste et leader du Front Populaire Mohamed Brahmi avec la constitution de deux camps rivaux, l'un appelant à la démission du gouvernement et à la dissolution de l'ANC, l'autre défend ce qu'il appelle la légitimité.
La volte-face
Cependant, l'alignement de Ennahdha sur la position de la centrale syndicale est loin d'être une position de principe traduisant une conviction profonde de la nécessité de remplacer son gouvernement par un autre qui soit de salut national d'autant plus que pas plus tard qu'avant-hier Ali Laârayedh a déclaré lors de la clôture des travaux du congrès annuel des tunisiens à l'étranger que la dissolution de son gouvernement ne saurait faire l'objet de pourparlers, assimilant cela à un vide qui plongerait le pays dans l'anarchie, et que le même jour Noureddine Bhiri a soutenu que ce dernier resterait chef du gouvernement et pour longtemps. Et quelques jours avant ces déclarations, le président de leur parti, Rached Ghannouchi, proposait à Béji Caïd Essebsi un marché en contrepartie du renoncement de Nida Tounes aux revendications du Front de Salut National, un marché alléchant avec le poste de la présidence et quatre portefeuilles ministériels dont un régalien. Donc, rien dans les attitudes des responsables de Ennahdha ne laissait prévoir un changement de position à 180 degrés, bien au contraire, tous laissait entrevoir une obstination encore plus grande de sa part et un refus catégorique de renoncer à sa fameuse panoplie de lignes rouges dont le gouvernement. L'explication de cette volte-face est à chercher en dehors de l'enceinte du mouvement Ennahdha, elle se trouve du côté des forces politiques et sociales s'inscrivant dans la logique du changement. En effet, sa rétraction est le corollaire du constat amèr qu'elle venait de faire, elle s'est rendue compte à l'évidence que la rigidité qu'elle affichait l'isolait de plus en plus d'autant plus que son partenaire « Ettakatol » se rapprochait un peu plus chaque jour de la position qui fait l'unanimité entre les différentes forces politiques et sociales et qui consiste à faire substituer un gouvernement de salut national à celui de la Troïka. En fait, l'affaiblissement de celle-ci voire son émiettement était déjà amorcé depuis la décision prise par Mustapha Ben Jaâfar de suspendre les activités de l'ANC, et il s'est précisé de manière plus nette avec son appel à un gouvernement non partisan.
Eviter l'isolement
La présence de Ettakatol dans la coalition gouvernementale est vitale pour Ennahdha, car sans ce parti démocratique, elle ne pourrait plus se prévaloir ni de pouvoir consensuel, et encore moins de démocratie, les ingrédients dont elle se sert pour occulter le caractère théocratique de son gouvernement. Le départ de Ettakatol de la Troïka serait, donc, synonyme de fin pour le parti au pouvoir, c'est pourquoi il lui aurait emboité le pas en acceptant de s'auto-dissoudre afin d'éviter le suicide politique. Ce qui aurait précipité ses pas vers ce consensus général c'était les appels à la sagesse réitérés qui lui étaient adressés par l'ensemble des médiateurs, à savoir le comité de l'ancien bâtonnier Abderrazak Kilani, le juge Mokhtar Yahyaoui et l'ancien diplomate Taoufik Ouannes, l'initiative de la protection du processus démocratique, animée entre autres par Ahmed Rahmouni et Slaheddine Jourchi ainsi que des organisations syndicales et patronales et de la société civile telles que l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie, la Fédération tunisienne des agences de voyages (FTAV) et l'Union des travailleurs de Tunisie(UTT). Refuser une telle solution, qui constitue, de l'avis de tous les acteurs civils et politique, l'ultime gilet de sauvetage, dénoterait une attitude égoïste faisant fi de l'intérêt suprême de la patrie et la jetterait à coup sûr dans l'inconnu et le vide, mais cette fois-ci ce serait pour de bon et non pas comme l'a prétendu M Laârayedh. D'ailleurs, on lui rappelle, en l'occurrence, que la démission de celui de Mohamed Ghannouchi n'a pas provoqué cette vacuité tant appréhendée par lui et ses partisans.
Manœuvre dilatoire ?
En se ralliant à la position majoritaire, Ennahdha rend le dialogue national possible en vue de trouver une issue à la crise qui n'a que trop duré. Toutefois, son acceptation de la démission du gouvernement Laârayedh représente le point de départ des négociations et le prélude de désamorçage de la crise comme l'a précisé avant-hier Samir Taieb suite à la réunion avec le secrétaire général de l'UGTT. Cette déclaration sous-entendrait-elle une éventuelle concession de la part des députés retirés et du Front de Salut National vis-à-vis de la dissolution de la Constituante ? Il est difficile de se prononcer sur la question si tôt au regard de l'ambiguïté des déclarations des dirigeants du parti au pouvoir, qui ne disent pas, expressément, si oui ou non le gouvernement allait être remplacé, et des conditions générales qui accompagnent la décision prise par Ennahdha, car il ne faut pas oublier qu'elle intervient à un moment où la rue se mobilise pour la « semaine du départ » et où les nominations et les limogeages au sein des ministères de l'intérieur et de la défense et dans les établissements médiatiques se multiplient défiant par là l'autre revendication majeure qu'est la révision de toutes les anciennes désignations faites sur la base de la loyauté partisane et non pas sur des critères de compétences. Ne devrait-on pas y voir une riposte, des préparatifs défensifs, inspirés par la leçon égyptienne, et un défi maquillés par l'acquiescement à la volonté générale ? Souscrire à ce projet commun ne serait-il pas une énième manœuvre dilatoire de Ennahdha pour essayer de faire passer l'orage de la semaine à venir et gagner du temps comme l'ont, toujours, soutenu ses opposants ? Le point de départ des négociations annoncé par ses dirigeants reste flou, sans consistance aucune et ne dépasse pas le seuil des mots abstraits.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.