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Quand Rached Ghannouchi courtise Nida Tounes
Publié dans Le Temps le 27 - 08 - 2013

Le président d'Ennahdha persiste et signe, il n'y a pas de crise ! Celle-ci n'a d'existence que dans l'imaginaire des opposants qui, selon lui, vivent sur une île, isolés du peuple qui, lui, mène un train de vie normal et profite, comme d'habitude, de la saison estivale en fréquentant les plages et les festivals qui connaissent une grande affluence. Donc, pour lui, si crise il y a, elle n'est ni économique ni sociale, mais purement politique provoquée par un camp bien réduit, celui des oppositionnels qu'il satanise expressément.
Bipolarisation
Toutefois, il en épargne Nida Tounes qu'il rassure par la non activation du projet de la loi sur l'immunisation de la révolution, adopté par la commission de la législation générale de l'ANC au mois de juin dernier, qui était conçu pour exclure ses militants et dont la non application a poussé certains députés de la Troïka, parmi lesquels Samir Ben Amor, à menacer de faire la grève de la faim. Ghannouchi ne tarit pas d'éloge sur Béji Caïd Essebsi dont il multiplie les qualités humaines et avec lequel il prétend entretenir des rapports amicaux. Son parti est, pratiquement, le seul qu'il désigne nommément pas moins d'une dizaine de fois négligeant les autres acteurs de la scène politique dont, notamment, le Front de Salut National et le Front Populaire faisant comme s'ils n'existaient pas, aidé en cela, il est vrai, par l'interviewer qui ne prononce pas un seul mot à propos de ces deux composantes essentielles de l'échiquier politique de ce moment crucial. La bipolarisation de celui-ci en deux blocs, celui de Ennahdha et celui de nida Tounes se dégage clairement à travers les propos de Ghannouchi qui lance par là une invitation à ce dernier pour une coalition au niveau du pouvoir pour la phase prochaine. Cet appel apparaît de manière indirecte quand il dit qu'en période transitoire 51% des suffrages ne suffisent plus et que, dorénavant, il faut un consensus pour gouverner. Mais cette intention de la part du président d'Ennahdha s'affiche clairement au moment où il affirme que son parti n'a pas de candidats pour les présidentielles, ce qui laisse la porte grand-ouverte à Essebsi et constitue une offre mal déguisée au président de Nida Tounes.
Appréhension mal déguisée
L'autre vérité qui se manifeste à travers ses propos c'est l'appréhension de la rue, c'est ce qui se dégage de ses prétentions que celle-ci n'est pas une solution. En soutenant une telle thèse, il oublie ou plutôt fait semblant d'oublier que les Nahdhaouis ont toujours brandi cette carte pour faire peur à l'opposition qu'ils ne cessent de qualifier de «0». Mais en constatant leur échec sur le terrain et en réalisant que les rapports de force ont changé, que la majorité n'est plus de leur côté et qu'elle est passée à l'autre bord, Ghannouchi abandonne cette carte qu'il a lui-même menacé d'utiliser lors des élections du 23 octobre lorsqu'il a dit qu'il ferait descendre ses partisans dans la rue si jamais leurs listes n'en sortaient pas victorieuses. Cette rétraction et ce changement de tactique mettent à nu leur constat d'échec et la crainte que leur inspirent le sit-in du Bardo et les centaines de milliers de manifestants qui ont défilé sur le boulevard du 20 mars et avec lesquels ils n'ont pas réussi à rivaliser, ce qui les a obligés à retirer les quelque dizaines de leurs partisans occupant le côté opposé de la barrière divisant la place en deux, et ils ont appelé cette capitulation un retrait tactique voulant faire croire à une sagesse de leur part.
Refus de l'initiative de l'UGTT
Le refus obstiné et déguisé de l'initiative de l'UGTT se précise davantage par l'attitude du président d'Ennahdha et l'amalgame sur lequel il veut jouer se dissipe. Ghannouchi n'a nullement l'intention de présenter la démission de son gouvernement dont ils comptent prolonger la durée par un nouveau subterfuge consistant à en reporter l'éventuelle dissolution au 23 octobre où il serait remplacé par un « gouvernement électoral », s'appuyant sur une proposition formulée par un minuscule parti, « Parti El Amen » dont la médiatisation intensifiée, ces derniers jours, est loin d'être un hasard. Il campe sur ses positions initiales également en ce qui concerne la dissolution des LPR et le refus de qualifier de terroristes les jihadistes de Ansar charia prétextant que ces questions sont du ressort de la justice qui est la seule à pouvoir se prononcer là-dessus. Encore une fois, les Nahdhaouis veulent nous faire avaler des couleuvres en parlant de l'indépendance de la justice. Pire, leur président ose même rassurer l'opposition quant à la transparence et l'honnêteté des prochaines élections, reprochant à certaines de ses composantes d'entraver la marche vers cette échéance, car, prétend-t-il, elles regrettent leur échec, alors que son parti continue ses nominations au sein de l'administration avec une cadence encore plus soutenue. Là aussi, son interlocuteur ne bronche pas et se tait sur une question aussi importante et aussi déterminante.
Une fuite en avant
Les métaphores de la demeure commune et du navire menacés d'écroulement reviennent comme un leitmotiv dans le discours du président d'Ennahdha qu'il incruste d'un appel réitéré à l'adresse des forces étrangères pour les aider à faire réussir le modèle démocratique tunisien dont il présente son parti comme étant l'artisan principal. Cet appel fait planer la crainte du scénario égyptien, c'est un appel au secours camouflé qui nous permet de réaliser le degré d'isolement d'Ennahdha, l'ampleur de l'action de rébellion entreprise par le Front de Salut National et ses effets extrêmement nuisibles sur cette dernière. Pour sortir du pétrin et se défaire de l'étau qui se resserre autour d'elle, Ennahdha mise sur l'incrustation dans les articulations de l'Etat, la marginalisation et la neutralisation des masses dans le conflit l'opposant à ses adversaires politiques, la scission dans l'opposition et le soutien étranger. C'est la quintessence du discours tenu par Rached Ghannouchi.


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