68e anniversaire des forces de sécurité intérieure : Kamel Fekih et Leila Jaffel saluent les efforts des forces armées    Qui est Riadh Chaoued, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle chargé des sociétés communautaires    Kasserine : Les habitants dormiront mieux, un chef terroriste est tombé    Hausse de 6,9% des investissements déclarés dans le secteur industriels    Affaire de complot - Habib Torkhani : aucune décision de libération n'a été prise    Brésil : Une jeune femme utilise le cadavre de son oncle pour un retrait bancaire    Stuttgart : Ons Jabeur éliminée en huitièmes de finale    Google vire des dizaines d'employés qui râlaient contre un contrat sur l'IA avec Israël    Kairouan : Un élève de 14 ans poignarde un enseignant en plein cours    Jazz Club de Tunis et Centre d'Art B7L9 s'associent pour célébrer la Journée internationale du jazz    Sfax : Rapatriement volontaire des migrants    La Juventus condamnée à payer près de 10 millions d'euros à Cristiano Ronaldo    La Tunisie mise sur le dessalement pour sécuriser son approvisionnement en eau    Le Sommet européen de la rébellion face aux USA et la Chine : ça fera rire Biden et Jinping…ou pas    Oui, cette photo a été prise à Gaza    La TSB Bank annonce un déficit de plus de cent millions de dinars en 2022    Réunions de printemps du FMI et du groupe BM : Nouri évoque l'impact du changement climatique en Tunisie    Tourisme : Des prévisions fortes et une haute saison bien partie !    Adhésion de l'Etat de Palestine à l'ONU : report à vendredi du vote au Conseil de sécurité    8 blessés après un séisme dans l'ouest du Japon    Belhassan Chiboub, Directeur Général de l'électricité et des énergies renouvelables au ministère de l'Industrie, des mines et de l'énergie : "Notre objectif est d'accélérer la cadence de la transition énergétique"    Algérie-Emirats arabes : L'escalade, Abou Dhabi en passe d'arracher à la Sonatrach un de ses plus gros clients    Mourad Hattab: La rencontre entre Kaïs Saied et Giorgia Meloni a été fructueuse (Déclaration)    Présidence du Gouvernement : Le rôle des chambres de commerce et d'industrie à l'examen    Météo en Tunisie : pluies éparses sur les régions ouest, du centre et du nord    Pourquoi | Sfax aussi ravagée par la cochenille !    Commerces de bouche : Tout n'est pas si bon !    Ces régions seront privées de l'eau potable pendant trois jours    Recette : Brochettes de poulet libanaise( Chich taouk )    Commission permanente des Affaires étrangères : Mobiliser la diaspora et promouvoir les projets de développement    Régularisation de la situation des ouvriers de chantiers (de moins de 45 ans)    Les ministres de l'Intérieur tunisien et italien discutent de l'immigration et du crime organisé    On nous écrit | Inscrire «La muqaddima d'Ibn Khaldun» sur le registre de la mémoire du monde de l'Unesco    Mohamed Boughalleb condamné à six mois de prison    Les Italiens du Monde en conclave à Tunis    Guerre à Ghaza : L'Italie appelle l'entité sioniste à mettre un terme à son agression génocidaire    Film Animalia de Sofia Alaoui projeté dans les salles de cinéma en Tunisie (B.A. & Synopsis)    Ons Jabeur se qualifie au prochain tour du tournoi WTA 500 de Stuttgart    Le sport Tunisien face à une crise inquiétante    Comar D'or 2024 : Liste définitive des romans sélectionnés    Plus de 700 artistes participeront au Carnaval International de Yasmine Hammamet    Livre – «Youssef Ben Youssef» de Lilia Ben Youssef : Ben Youssef en plan serré    Le CSS se fait de nouveau accrocher à Sfax : Des choix déplacés...    Vient de paraître: À la recherche d'un humanisme perdu de Abdelaziz Kacem    Foire internationale du livre de Tunis : 314 exposants de 25 pays    Le CAB perd de nouveau en déplacement à Tataouine : Une mauvaise habitude !    L'ESM gagne dans la douleur devant l'AS Soliman – Kaïs Yaâcoubi : «Il faut être réaliste pour gagner des points »    Ons Jabeur 9ème au classement mondial WTA, s'apprête à entamer le tournoi ATP de Stuttgart    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand les politiques abdiquent face à Ansar Al Chariaâ
Terrorisme
Publié dans Le Temps le 31 - 08 - 2013

Dans son discours du 27 août le premier ministre Ali Laârayedh a soutenu que l'organisation « Ansar Achariâ » est une organisation terroriste. La plupart des citoyens ne sont pas sans connaître l'action qu'a commencé à mener cette organisation. Elle s'est manifestée en effet peu après la Révolution, et a été reconnue notamment par le drapeau noir, des premiers temps de l'Islam, arboré dans toutes les manifestations.
Passe encore si c'était l'unique caractéristique qui a distingué cette organisation. Les menaces de violence et de tueries, proférés par la plupart de ses membres dénotent cependant de la tendance terroriste de cette organisation agissant au nom de la religion, Achariâ étant les préceptes de l'Islam.
Très vite les membres de cette organisation sont intervenus partout et à toutes les occasions, en s'immisçant dans tous les domaines et en s'érigeant en tant que prédicateurs ou justiciers, selon les occasions qui se présentent et les circonstances du moment.
Son action se développa peu à peu, passant du simple appel à l'observation stricte des préceptes de l'Islam, à des actes de violences à l'égard de ceux qui étaient à leurs yeux des mécréants. A titre indicatif et non limitatif, rappelons les multiples actes de violences qu'ils ont perpétrés à l'université de la Manouba, pour remplacer le drapeau tunisien par le drapeau noir et imposer le port du niqab.
Après l'interdiction de leur congrès à Kairouan,qui était fixé au mois de mai dernier, il y a eu des affrontements sanglants avec les forces de l'ordre, un peu partout dans certaines cités de Tunis, dont notamment Douar Hicher, et la cité Ettadhamen. Dans la soirée même où ces affrontements ont eu lieu, la police procéda à l'arrestation d'un certain Seïfallah Ben Hassine , alias Abou Yadh porte-parole de ladite organisation.
Relâché il finira par fuir le territoire suite à l'attaque de l'ambassade des Etats- Unis et se trouve actuellement sous d'autres cieux.
Comment a-t-il pu tromper la vigilance de la police ? Celle-ci a-t-elle plutôt laissé la place à une certaine complaisance ? that is the question !
Ce fut en tous les cas depuis sa fuite que cette organisation est passée à la vitesse supérieure, pour arriver aux crimes politiques, avec l'assassinat de Chokri Belaïd, puis Mohamed Brahmi, et aux tueries au mont Chaâmbi.
Le ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou relayant le chef du gouvernement, dans une conférence de presse du mercredi 28 août dernier, a donné de plus amples précision concernant ladite organisation et son Emir, Abou yadh. Celui-ci, affirma-t-il, a été formé par des extrémistes formés en Arabie par des Wahabites, et a participé à l'assassinat du commandant Messaoud en 2001. Il a eu des liens avec Ben Laden qu'il rencontra près de Kandahar.
En 2002, il est listé par le conseil de sécurité de l'ONU, comme lié à Al Qaïda.
Le ministre a précisé en outre que cette organisation disposant d'un arsenal d'armes sophistiquées, projetait un coup d'Etat. Certes ces affirmations, qui ne constituent pas une révélation importante, le personnage d'Abou Yadh étant connu de tous, n'ont pas manqué quand même d'étonner. Non pas quant aux détails révélés par le ministre de l'Intérieur et le chef du gouvernement, mais quant à l'attitude de ces derniers devant le déroulement des faits et un certain laisser faire qui, pour le moins qu'on puisse dire, inquiète.
Négligence ou méfiance ?
Il est indubitablement établi que les troubles perpétrés dans le pays et les actes de violences ont été déclenchés par les fameuses ligues de protection qui n'ont pas été pour autant entièrement dissoutes. C'est ce qui a aidé à la montée de la violence, pour arriver aux tueries et aux crimes politiques. Or, plusieurs membres des ligues de protection de la révolution sont de connivence avec ceux d'Ansar Achariâa.
Cela est du, entre autres au fait que le juridique est conditionné quelque part par le politique. Le procureur a en effet l'opportunité des poursuites, à chaque fois qu'il estime que l'ordre public ou la sécurité du pays sont menacés.
Il relève de sa compétence d'agir dans ce sens afin d'empêcher toute action émanant de n'importe quelle organisation ou association en vue de préserver l'ordre public. Ce qui n'a a jamais été le cas, malgré la recrudescence des troubles perpétrés par ladite organisation.
Pour sa part le gouvernement, n'a grosso modo rien fait, à part le gel d'une des ligues, pour la période d'un mois, sur décision du secrétaire général du gouvernement.
Aujourd'hui, le chef du gouvernement vient nous déclarer qu'Ansar Achariâ est une organisation terroriste. L'ignorait-il alors qu'il était ministre de l'Intérieur ? A cette époque, Abou yadh qui participa de surcroît aux opérations de Soliman, sous Ben Ali, et fut condamné à une peine de prison puis a bénéficié d'une grâce présidentielle, se trouvait encore en Tunisie. Il a été pourtant laissé libre. Ce qui a facilité sa fuite hors du territoire. C'était nous disait-on pour éviter des émeutes qui auraient pu avoir de lourdes conséquences.
Taire la vérité, profite à qui ?
La plupart des membres de la composante civile estiment que l'attitude du chef du gouvernement consistant entre autres à taire la vérité, a été la cause de la recrudescence de la violence qui s'est soldée par les crimes politiques et les évènements du mont Chaâmbi. Etait-ce par méfiance ou par égard au chef d'Ennahdha ? Celui-ci avait fait preuve de laxisme envers ces terroristes, en déclarant qu'il faut les prendre par la douceur et le dialogue, « parce qu'ils sont nos enfants »

Par ailleurs c'est cette attitude laxiste du gouvernement, qui a empêché la justice en la personne du procureur, garant de l'ordre public, d'agir opportunément. Certes un mandat d'amener national et international a été lancé contre Abou Yadh, tardivement cependant, et après qu'il eût franchi frontière pour aller quelque part ailleurs. Concernant ceux qui ont été impliqués dans les assassinats politiques, ils n'ont été révélés que dernièrement. C'est pour ne pas perturber le cours normal de l'enquête et ne pas affecter le secret de l'instruction, soutiennent certains responsables.
C'est sur cette base que le président de l'observatoire tunisien pour l'indépendance de la Justice Ahmed Rahmouni, considère que la dernière déclaration du chef du gouvernement constitue une atteinte à l'indépendance de la Justice.
Autant de raisons pour considérer, selon la plupart des observateurs, que la dernière déclaration du chef du gouvernement est sans conteste un constat d'échec.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.