Qui a tué Chokri Belaïd ? Cette question qui semble saugrenue, reste toujours posée, depuis qu'un matin du 6 février 2013, la victime a été abattue de sang froid devant son domicile. Et depuis l'enquête qui a été ordonnée par le procureur semble avancer à pas lents, très lents. Est-ce à dire qu'elle n'évolue pas de manière tangible et satisfaisante, ou que ce silence est indispensable pour ne pas altérer le secret de toute enquête de ce genre ? D'aucuns, et en tout cas les plus pessimistes diront qu'on n'arrivera jamais à connaître la vraie vérité sur les tenants et les aboutissants de cette affaire, comme c'est le cas dans tout crime politique. Montée de la violence au nom des préceptes religieux Ce drame consternant pour toutes les composantes de la société, toutes tendances confondues, a déclenché la sonnette d'alarme, mettant en garde contre ce danger latent : l'extrémisme aboutissant au crime. Chokri Belaïd nous avait lui-même, mis en garde, quelques jours avant sa mort, contre cette tendance, dont certains n'hésitent pas à épouser et à afficher au nom de la Religion. Il avait déclaré en effet qu'il a été menacé de mort, par ceux qui le traitaient de mécréant. Ce fut au cours de la montée de la violence mue par ces personnes qui s'érigent en tant que prophètes agissant auprès des mécréants, que Chokri Belaïd a été tué dans des conditions plus que mystérieuses. Quelques jours auparavant, Hamadi Jebali, ex-chef du gouvernement provisoire et secrétaire général du parti Ennahdha, a essayé de secouer le chef du parti ainsi que le ministre de l'Intérieur, de leur torpeur, ou plutôt de leur indolence, pour les mettre en garde contre le danger imminent qui guette le pays et dont sont responsables les extrémistes, dont les membres de la fameuse ligue de protection de la Révolution. Celle-ci n'a jamais été dissoute, malgré les multiples violences qu'elle a perpétrées.Ali Lâârayedh, comme sœur Anne n'a rien vu venir, car il s'attendait à une attaque par devant, mais elle a eu lieu par derrière. Rached Ghannouchi a plutôt un préjugé favorable à l'égard de ces jeunes extrémistes, membres de la fameuse ligue. Le meurtre de Chokri Belaïd a incité Hamadi Jebali à entreprendre d'urgence un remaniement ministériel, avec un nombre réduit de ministres choisi non pas suivant le critère de leur appartenance au parti majoritaire, mais sur celui de leur compétence personnelle. Un geste pour sauver le pays de la dérive et des tiraillements de tendances politiques. Cette proposition n'a pas été conforme aux vœux et aux ambitions du parti majoritaire. Ce qui incité Jébali à démissionner. Ali Laârayedh qui l'a remplacé à la tête du gouvernement, a nommé, un ancien magistrat, chevronné dans les affaires pénales, ayant occupé le poste de juge d'instruction pendant plusieurs années. Il s'agit de Lotfi Ben Jeddou qui de prime abord a promis aux citoyens que l'assassin de Chokri Belaïd finira par être arrêté, allant même jusqu'à citer le nom du suspect principal, à savoir un certain Kamel Ghaghdhi, en fuite en Algérie. Tenants et aboutissants ? Que des supputations Lotfi Ben Jeddou, est vraisemblablement, l'homme idoine, the right man in the right place. il a été choisi par Ali Laârayedh, afin qu'il prenne les réoclutions qui s'imposent en faisant appel à son expérience d'homme de terrain, qui n'attendra pas que les évènements arrivent, mais qui au contraire ira vers eux pour les prévenir et les arrêter. C'est l'impression qu'il a donné de prime abord et qui ne trompe pas,eu égrad à son attitude vigilante à l'égard des Ansar Al Chariâ. Ce groupe redoutable qui a fait ses preuves dans l'exercice de la violence, qui a vopulu marcher sur Kairouan, et qui a l'intention de marcher sur Tunis, à l'instar de Moussa Ibn Noussair, mais pas dans le même contexte ni dans les mêmes conditions, a été jusqu'à présent contenu par notre agents téméraires, et quin sont pleins de volonté pour préserver la sécurité du pays et celle des citoyens. Par cette occasion il faut ne faut saluer les jeunes agents de police gravement accidentés à la suite du déminage du Jbel Chaâmbi, foyer de ces terroristes. Parmi les supputations, à propos du meurtre de Chokri Belaïd, celle de pointer du doigt certain membres du parti majoritaire, et pour cause : ceux qui ont perpétrés la violence, dont notamment les extrémistes, qui appellent au jihad et à l'application de la Chariâa, ont été trop ménagés par les membres du parti et son chef, Rached Ghannouchi. Rapport balistique édifiant ? Ce dernier a changé dernièrement de ton, pour adresser enfin une mise en garde contre tous ceux qui exercent la violence et y encouragent. L'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaïd n'a pas trop avancé. Ce n'est que dernièrement que le juge d'instruction s'est rendu en France, afin de se faire remettre le rapport balistique, permettant de connaître avec précision le type d'armes qui ont servi à tuer la victime. Cette analyse accomplie en France, permettra-t-elle de mieux faire avancer l'enquête, et mettre la main sur les vrais coupables ? Espérons-le, ne serait-ce que par respect à la mémoire de la victime, et par égard à sa famille, ses proches et tous ceux qui le soutiennent, et continueront à le faire, dans le combat pour le préservation des droits humains et des libertés publiques, dans le pays.