Où en sommes-nous depuis les multiples rencontres entres les différentes composantes de la société civile et la Troïka, en vue de trouver une issue à la crise politique qui semble perdurer au détriment du citoyen et de l'intérêt du pays ? Comme la sœur Anne, ce dernier ne voit rien venir, alors qu'il est au cœur de cette crise dont il est la principale victime. Les solutions apportées par certains partis d'opposition, ou par des intervenants à titre personnel et sans aucune étiquette partisane, n'ont pas eu d'échos, auprès de la Troïka, le gouvernement ne faisant que camper dans sa position initiale à savoir le refus de se désister en faveur d'un gouvernement de salut, sans aucune considération partisane. La feuille de route proposée par le Doyen Yadh Ben Achour, est déjà caduque, la condition de base qu'elle proposait étant la démission du gouvernement au premier du mois courant. Le gouvernement d'Ali Laârayedh, reste jusqu'à présent « une ligne rouge », comme l'a déclaré au départ le chef du parti Ennahdha. Toutefois et depuis la fameuse rencontre des deux Cheikhs, à Paris, une rencontre secrète dit-on, et dont on ne connaîtra jamais la vraie teneur, il y a eu un semblant d'espoir, malgré le facteur dominant qu'est l'expectative dans laquelle on est resté. Quant aux membres de l'ANC qui se sont retirés de la Constituante, pour se joindre aux sit-inneurs du départ, ils tiennent bon et persistent à ne réintégrer l'hémicycle qu'après la démission du gouvernement. Le chef du gouvernement, déclare être ouvert à la concertation entre tous les membres de la composante civile, en se plaçant cependant derrière cette ligne rouge que lui avait tracée le chef de son parti. Ce dernier avait pourtant manifesté depuis sa rencontre avec Caïed Essebsi, son accord de principe sur le remplacement du gouvernement actuel par un gouvernement de salut, en précisant toutefois, qu'il était plutôt pour un gouvernement d'élection. Entend-il par là que le nouveau gouvernement doit être élu, et qu'en attendant, l'actuel gouvernement sera maintenu ? En tout état de cause cette proposition est contraire aux revendications de tous les partis d'opposition dont la demande de démission immédiate du gouvernement constitue une condition sine qua non. La médiation tourne-t-elle en tergiversation ? L'initiative prise par le secrétaire général de faire le médiateur entre la Troïka les partis d'opposition n'a jusqu'à présent pas abouti. Les partis d'opposition ont pourtant accepté la proposition de l'UGTT , consistant à fixer un délai de 15 jours au gouvernement pour présenter sa démission. Toutefois la Troïka qui devait se réunir depuis vendredi dernier pour se concerter sur ce sujet avec ses bases, n'a jusqu'à présent donné aucune réponse claire à ce sujet. « Pour le bien de la Tunisie » Dans sa déclaration à une radio de la place, Houcine Abassi a précisé que suite à la réunion de travail qui a eu lieu le 1er septembre au siège de l'UGTT, avec des représentants de la Troïka, celle-ci a demandé un délai de réflexion afin de répondre aux propositions qui lui ont été soumises par les parties oeuvrant pour le dialogue national. Il a surtout ajouté, que « des concessions doivent être faites par les deux parties d'ailleurs, « même si elles sont douloureuses, parce que rien n'est impossible à faire pour le bien de la Tunisie. » Quelle sorte de condition et quelles seront les concessions à faire ? Rien n'est précisé à ce sujet. On ne sait pas si parmi ces concessions, il faut accepter certaines parmi les propositions faites par Ghannouchi à savoir opter pour un gouvernement d'élection. Ce qui certains ont interprété comme un moyen détourner pour faire durer le gouvernement actuel le plus longtemps possible, et maintenir davantage son chef. Il semble difficile que cette proposition parmi les concessions dont parle le chef de l'UGTT. Quid si la chèvre persiste à vouloir manger coûte que coûte le chou, malgré la tentative de Abassi de les ménager ? L'UGTT passera-t-elle à la vitesse supérieure, afin d'avoir l'élan nécessaire pour franchir la ligne rouge ?