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Entretien avec Consuelo Tome de l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement: « Je change de culture, de pays et de réalité... mais j'amènerai avec moi, toute l'expérience acquise en Tunisie ! » En marge de la Rencontre Interna
Responsable depuis 2008 des projets de patrimoine pour l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement, Consuelo Tome, est chargée de l'identification et du suivi des différents projets entamés avec les différents partenaires ; Ministères tunisiens (Culture et Affaires sociales) et associations, dans le cadre des accords de coopération entre l'Espagne et la Tunisie. Tout au long de son mandat sous nos cieux, Consuelo Tome qui maîtrise parfaitement notre dialecte tunisien, n'a cessé d'œuvrer pour le renforcement des liens entre patrimoine et culture, développement et amélioration des conditions de vie de la population. Nous l'avons rencontrée au Centre National de la Céramique d'Art, Sidi Kacem El Jelizi qui abrite actuellement à l'occasion de son vingtième anniversaire, la troisième édition de la Rencontre Internationale de la Céramique. Entretien. Le Temps : pourriez-vous nous parler de l'implication et de l'aide qu'apportent les Espagnols au Centre National de la Céramique d'Art car on constate à chaque occasion, une présence constante d'artistes céramistes espagnols participant aux différentes manifestations à Sidi Kacem El Jelizi? -Consuelo Tome : la coopération entre le Ministère tunisien de la Culture et la zawiya de Sidi Kacem El Jelizi et l'Espagne date depuis longtemps. En 1978, un accord de coopération tuniso-espagnol a permis de réhabiliter le monument qui garde des relations historiques avec l'Espagne et qui était presque en ruine. Cette action a été complétée par un projet de soutien au Ministère de la Culture en collaboration avec l'Ecole Massana de Barcelone pour la création, et le Centre National de Céramique d'Art qui fête aujourd'hui son 20ème anniversaire. C'est à partir de 2009 que sera concrétisée davantage, cette coopération entre l'Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement, l'Ambassade d'Espagne à Tunis et le Centre National de la Céramique d'Art, Sidi Kacem El Jelizi. Suite à la 1ère édition des 24 heures de céramique, dédiée à Nabeul, on décide d'accorder notre soutien au Centre pour entamer la 2ème édition consacrée à la poterie berbère de Sejnane et permettre ainsi, la participation des femmes potières des îles Canaries qui partagent le même type de poterie. Cette activité à laquelle participent aussi les femmes de Maatkas (Kabylie-Algérie), avait des objectifs clairs de développement culturel qu'on partageait avec le Centre. En 2011 et suite à la Révolution en Tunisie, on projette avec le Centre d'organiser la première Rencontre Internationale de Céramique Contemporaine à laquelle participent, 5 céramistes espagnols, sélectionnés pour leurs parcours et apports à la céramique contemporaine et 15 céramistes tunisiens , qui vont travailler ensemble durant une semaine pour montrer au large public, comment s'effectue le travail de la céramique et développer ainsi entre eux, des échanges de techniques et de styles. Avec la réussite de cet événement et afin de consolider cet échange qui est d'un grand intérêt pour la culture, on participe à la 2ème Rencontre sur le thème de la céramique de reflet métallique, (disparue en Tunisie, mais encore présente en Espagne où elle a été introduite par les Arabes), avec deux céramistes qui vont confronter leurs expériences durant une semaine avec un Egyptien, une Helvétique et une Tunisienne. Avec cette nouvelle édition 2013, qui coïncide avec le vingtième anniversaire du Centre, on a voulu marquer une fois de plus notre soutien à ce grand événement, avec la participation de trois artistes céramistes de grande importance en Espagne et au niveau international. Il s'agit de Juan Orti, Rafael Perez (membre de l´Académie Internationale de Céramique) et Miguel Molet. *Comment évaluez-vous la collaboration avec Mohamed Hachicha, directeur du Centre National de la Céramique d'Art? -Travailler avec Mohamed Hachicha a toujours été une expérience magnifique pour son professionnalisme et ses qualités humaines. Dès le début de cette collaboration, Mohamed Hachicha avait la capacité de rendre toutes les propositions possibles. Et ce qui est remarquable dans le travail avec Mohamed, c'est sa capacité de gérer une Institution en la rendant active et en impliquant toute l'équipe. Il y a aussi, son habileté à tisser un grand réseau de collaboration car il était toujours prêt à écouter et développer des idées qui germent autour d´un café, dans le bureau ; des idées qui sont le fruit de la passion pour la céramique et l'art. *Y a t-il une similitude entre notre savoir-faire, en Tunisie et en Espagne, en matière de céramique? -Les liens en commun entre la culture espagnole et la culture tunisienne sont bien connus dans les différents arts, notamment la céramique et la poterie où on trouve des formes, techniques et décorations similaires. C´est surtout dans la céramique traditionnelle où on découvre beaucoup de similitudes comme on a pu le remarquer dans la Rencontre dédiée à la poterie berbère et aussi à celle consacrée au Reflet métallique. Notre héritage commun punique, arabe, méditerranéen peut être perceptible à travers la céramique traditionnelle et contemporaine. *Votre prochain périple, la Bolivie. Quelles seront les perspectives des futurs échanges ? -Je partirai prochainement en Bolivie pour continuer à travailler dans le domaine qui me passionne. Je serai responsable des projets de Patrimoine et Culture pour le Développement pour la Coopération Espagnole. Je change de culture, de pays et de réalité mais j'amènerai avec moi toute l'expérience acquise en Tunisie, avec l'espoir de renforcer un jour, ces liens entre les Continents et les peuples qui ont beaucoup de points communs. Propos recueillis par : Sayda BEN ZINEB