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Manœuvres, marchandages et petites combines.... Choix du Chef du gouvernementavant l'heure fatidique de minuit: Les partis peinaient, hier, à départager Ahmed Mestiri et Mohamed Ennaceur
Un plan «B» prévoyait la nomination d'Ahmed Mestiri au poste de Premier ministre tout en ayant à ses côtés deux vice-Premiers ministres (Mohamed Ennaceur et Jalloul Ayed) Un plan «C» consistait à s'orienter vers des candidats autres que ceux déjà proposés L'opposition et les partis au pouvoir ont peiné à s'accorder sur le nom du futur Premier ministre indépendant qui devait être annoncé hier. Le mouvement Ennahdha, son allié le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL/ ou Ettakatol) et le Parti Républicain ont soutenu Ahmed Mestiri (88 ans), tandis que la majorité des formations de l'opposition se sont rangées derrière Mohamed Ennaceur (79 ans). Les deux candidats qui ont été ministres du premier président de la Tunisie indépendante Habib Bourguiba sont des vétérans de la vie politique nationale. L'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), principal médiateur de la crise politique, a annoncé dans la nuit de vendredi à samedi que les partis participant au dialogue national avaient décidé de créer une nouvelle commission pour tenter de départager les candidats en lice. Cette commission s'est réunie, hier, vers le coup de 10H00. Elle est composée du secrétaire général de la centrale syndicale, Houcine Abassi, du président de l'Assemblée nationale constituante (ANC), Mustapha Ben Jaâfar, du président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, et des opposants Béji Caïd Essebsi (Nidaâ Tounes), Ahmed Néjib Chebbi (Parti Républicain), Ahmed Ibrahim (Al-Massar), Hamma Hammami (Front Populaire) et Kamel Morjane (L'initiative). Selon des représentants de ces partis politiques, les négociateurs n'ont pas réussi lors de cette réunion à départager Mohamed Ennaceur et Ahmed Mestiri. Une deuxième réunion de cette commission qui était prévue à 13H 30 a été reportée une première fois à 14H 30, puis une seconde fois à 16H 30. Combines et coups bas Le duel entre les deux hommes ne s'est pas uniquement déroulé au siège du ministère des Droits de l'Homme où se tiennent les séances de dialogue national. Une bataille parallèle entre le candidat de l'opposition et celui du pouvoir faisait, hier, rage sur les réseaux sociaux et les médias. Dans les médias et les pages Facebook proches de l'opposition, on pointait notamment l'âge avancé de Ahmed Mestiri, avec en toile de fond des dérapages verbaux peu respectueux envers le passé militant de l'homme qui a été exclu en 1972 du Parti Socialiste Destourien (PSD, ancêtre du RCD) et de l'Assemblée constituante en 1973 pour avoir réclamé des réformes démocratiques. Dans le camp d'en face, les partisans d'Ennahdha accusaient Mohamed Ennaceur d'avoir une carte d'adhésion à Nidaâ Tounes et de rouler pour l'opposition en catimini. Ces allégations ont été aussitôt démenties par le porte-parole de Nidaâ Tounes, Lazher Akremi. En fin d'après-midi, plusieurs fuites ont fait état de l'existence d'un plan « B » qui prévoyait la nomination d'Ahmed Mestiri au poste de Premier ministre, tout en ayant à ses côtés deux vice-Premiers ministres, en l'occurrence Mohamed Ennaceur (chargé des affaires sécuritaires) et Jalloul Ayed (chargé du dossier économique). D'autres indiscrétions évoquaient un plan «C» consistant à s'orienter vers des candidats autres que ceux déjà proposés. Enfin, certains partis participant au dialogue national ont laissé entendre que le mouvement Ennahdha acceptait la nomination de Mohamed Ennaceur au poste de Premier ministre à condition de maintenir les actuels ministres respectifs de l'Intérieur et de la Défense nationale, Lotfi Ben Jeddou et Rachid Sabbagh à leurs postes. Retard au niveau du calendrier Entamé le 25 octobre dans le sillage de la promesse d'Ennahdha de céder le pouvoir à un gouvernement indépendant et le retour à l'Assemblée nationale constituante (ANC) de la soixantaine de députés d'opposition qui boycottaient l'hémicycle depuis le 25 juillet, le dialogue national doit déboucher sur la nomination de la personnalité qui devra succéder au Premier ministre Ali Laârayedh. La principale mission du futur cabinet apolitique sera de préparer le terrain favorable à l'organisation des prochaines élections dans un cadre de transparence. Le nouvel exécutif sera également appelé à stabiliser la situation sécuritaire marquée par la multiplication des attentas terroristes et à tenter de redresser la machine économique afin de regagner la confiance des bailleurs des fonds internationaux comme le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque africaine de développement (BAD), laquelle a refusé récemment de continuer à prêter à la Tunisie. M. Laârayedh a, toutefois, conditionné son départ à l'application stricte du calendrier des négociations, qui prévoit la mise en place d'une législation et d'un calendrier électoral ainsi que le lancement de la procédure d'adoption de la Constitution, en cours de rédaction depuis deux ans. Sa démission effective ne doit d'ailleurs pas intervenir avant la mi-novembre. Force est de constater dans ce cadre, que le calendrier fixé par la feuille de route élaboré par les organisations parrainant le dialogue national (UGTT, UTICA, Ordre des avocats, LTDH) a déjà pris du retard sur un autre front: l'élection des membres la commission indépendante pour les élections (ISIE) par l'ANC, prévue à l'origine hier. Cette élection a été, en effet, reportée à une date ultérieure suite à une décision du tribunal administratif ordonnant à l'ANC d'attendre la promulgation de la loi créant cette instance et sa publication au journal officiel avant de procéder au choix de ses membres.