Rares sont les femmes qui confectionnent chez elles les gâteaux. Elles se tournent en cette période vers les « professionnelles » du rouleau pour passer commande des gâteaux de ramadan et de l'Aïd. Un phénomène qui prend de l'ampleur en ce mois sacré. Un vrai business car le commerce des gâteaux traditionnels rapporte beaucoup de sous. Ainsi, on voit fleurir ces confectionneuses de gâteaux dans les différentes régions du pays. Ce commerce florissant se développe mais à des prix excessifs en témoignent les prix affichés par kg : la baklaoua à 35 dinars, le kaakel warka à 30 dinars, le samsa à 25 dinars, l'oudhnin El Khadhi à 15 dinars.Les prix pratiqués sont exorbitants et connaissent une constante augmentation par rapport aux exigences du marché, comme tient à l'expliquer Naima, une jeune pâtissière. «Là, la hausse du prix des matières de base, la farine, l'amande, les noisettes, le sucre et surtout l'huile font que les prix grimpent en cette période estivale. Des commandes, elles sont nombreuses. Nous sommes submergées et nous n'arrivons pas à satisfaire tout le monde malgré que nous travaillions jour et nuit. D'ailleurs, nous refusons actuellement les commandes Légalement ou au noir, de plus en plus de cuisines se transforment en lieux dédiés aux gâteaux pour l'Aïd. « C'est un commerce florissant où on gagne beaucoup d'argent » nous dit Jamila. Les gens n'ont plus de temps pour préparer leurs gâteaux. Ils préfèrent casquer de l'argent pour ne pas subir cette corvée. » Entre salés et sucrés, les produits ne sont jamais proposés à des prix inférieurs à 25 dinars le kilogramme. « Je vends le "Mlebess" aux amandes à 35 dinars le kg, la Boulette aux fruits secs à 32 dinars le kg alors que la Baklaoua aux pistaches est à 40 dinars. Ce n'est pas cher vu l'augmentation des ingrédients. La qualité, ça se paye car on peut vous offrir un produit à moitié prix mais peu succulent. » Affirme Hédia, une pâtissière qui a fermé sa porte car dit-elle « je suis en surbook ! Pour des considérations budgétaires, certains ménages se contentent de fabriquer eux-mêmes leurs gâteaux. Leur tirelire est éprouvée par autant de dépenses surtout que le rendez-vous d'achat d'habits et de fournitures scolaires approche et là, il faut trouver les acrobaties pour honorer ces dépenses sans trop s'endetter. Bref à l'approche de l'Aïd , l'appétit de ces pâtissières à domicile commence à se faire sentir. Le même scénario se répète chaque ramadhan. Les prix flambent déjà et les fabricants des sucreries auront toujours le dernier mot.