L'amélioration de la situation sécuritaire et la consolidation des points marqués contre les terroristes et les groupes armés illégaux continuent de figurer au centre des préoccupations du gouvernement. D'après le porte parole du gouvernement, Nidhal Ouerfelli, rendant compte d'un exposé fait, à ce sujet, au Conseil des ministres, au cours de sa réunion périodique, mercredi 27 août, par le ministre de la défense nationale, le ministre de l'intérieur et le ministre chargé de la sécurité, les indicateurs sont positifs, après l'aggravation de la menace terroriste, suite à l'attaque terroriste perpétrée, au mois de ramadan, en juillet dernier, contre deux postes militaires installés au mont Châambi, dans la région de Kasserine, et ayant causé la mort de 15 soldats. L'exposé a fait état d'une mutation qualitative au niveau de la conduite des opérations et de la coordination entre l'armée, les forces de l'ordre, la garde nationale et les services de sécurité. Les menaces persistent, cependant, notamment en cette période électorale, visant en particulier les hommes politiques, dans l'objectif de faire avorter les prochaines élections législatives et présidentielle (respectivement le 26 octobre et le 23 décembre 2014), comme ceci s'était produit, en pareilles occasions, dans d'autres pays arabes et islamiques, devenus, en ce moment, la cible principale du terrorisme international d'obédience islamiste. Emissaires d'agressivités La vigilance est de mise. La cellule de crise, créée à cet effet, après l'attaque terroriste signalée, au mont Châambi, travaille, sans interruption, sous la présidence du chef du gouvernement, afin d'intercepter et de déjouer les projets terroristes, à l'avance, en misant sur le renforcement de la coordination entre l'armée et les forces de sécurité, au niveau opérationnel, favorisé par l'unification du commandement dans les zones déclarées officiellement zones d'opérations militaires, au Sud et au Nord ouest du pays. Le Sud est choisi en raison des frontières communes avec la Libye, en proie à un affaiblissement général de l'Etat face aux groupes armés quasi autonomes, hérités de la révolution libyenne, qui y sévissent et qui sont restés incontrôlés et massivement infiltrés par les organisations politico-terroristes d'inspiration islamiste, à l'instar de l'organisation libyenne « ansar échariâa », et les ramifications locales du réseau Al Qaida. Dans le Nord ouest, comme on le sait, s'activent, depuis plus de trois années, des groupuscules armés rattachés au réseau Al Qaida, tel l'AQMI (Al Qaida au Maghreb islamique), opérant principalement, en Algérie, et ses autres ramifications. La Tunisie déploie, en même temps, un grand effort pour assécher les sources « intellectuelles et spirituelles » alimentant le terrorisme à caractère politico- islamiste, à travers la propagation des idées fanatiques et extrémistes dans les mosquées et sur l'Internet en vue de susciter les conversions à ces idées et recruter les volontaires gagnés à la cause. Or, des spécialistes des pays occidentaux, confrontés à ce phénomène, mettent en garde contre ce qu'ils appellent « les nombreux cas de conversions brusques s'opérant avec un faible niveau doctrinal, dans la mesure où ce que recherchent ces jihadistes néophytes, c'est une occasion d'employer une énergie agressive qui bouillonne en eux. La justification théologique viendra toujours après et n'a pas besoin d'être élaborée. » L'adhésion à la cause terroriste constitue pour eux une sorte d'émissaire et un moyen pour extérioriser leur agressivité. Cet aspect lié à la dimension psychologique du terrorisme de tout bord est, souvent, négligé.