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La guerre des affiches et l'échange de phrases assassines
Publié dans Le Temps le 19 - 12 - 2014

A deux jours du scrutin et à la veille du silence électoral, le suspense est à son comble à qui remportera le poste suprême de Président de la République. Depuis deux semaines, les deux candidats en lice se livrent à une guéguerre impitoyable, où tous les coups ou presque sont permis. Chaque sortie médiatique de l'un des deux leaders politiques, chaque déplacement et chaque détail suscitent une déferlante de réactions, entre ceux qui applaudissent et ceux qui dénoncent, ceux qui apprécient et ceux qui se moquent. Un duel entre deux camps politiques qui se déroule aussi bien dans l'ombre qu'en plein jour. C'est à qui lancera la pique la plus virulente, à qui assènera le coup le plus violent et à qui achèvera son adversaire avant ce dimanche. C'est que le camp Marzouki ne porte pas Caïed Essebsi dans son coeur et inversement. Et ce désamour flagrant s'est traduit par des déclarations à la presse interposées, des surnoms parfois humiliants, la publication d'un bilan de santé mais aussi par des affiches électorales pour le moins agressives.
Quelques jours avant le démarrage officiel de la campagne électorale, l'offensive avait été lancée à travers des panneaux géants placardés dans certains quartiers du Grand Tunis. Les photos immortalisant certains détails du quotidien des Tunisiens et les slogans choc « Le terrorisme provisoire », « La chevrotine provisoire », « La cherté de la vie provisoire », « La pauvreté provisoire » et « La saleté provisoire » avaient défrayé la chronique et fait couler beaucoup d'encre parceque jugés trop provocants. Un teasing réussi qui n'a pourtant jamais connu de suite puisque les affiches ont été aussitôt décollées de force par des agents municipaux accompagnés par des forces de l'ordre suite à la décision de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections qui a estimé que ces panneaux représentaient un crime électoral de « publicité politique masquée ». En effet, bien que ces affiches ne comportaient ni le logo d'un parti, ni la photo d'un candidat, ni aucune incitation au vote, il était bien clair que c'était là un tacle au président sortant, surnommé «provisoire», dont le bilan est jugé «catastrophique» par ses détracteurs.
Toutefois, la réponse de l'équipe du camp d'en face ne s'est pas fait attendre. Depuis quelques jours, une nouvelle affiche électorale a été placardée un peu partout dans les artères des grandes villes. Elle reprend les couleurs, la typographie et le si symbolique « Fa bihaythou » des affiches de Béji Caïed Essebsi lors du premier tour des élections mais portent l'indication #Marzouki 2014. « Des affiches d'un candidat détournées et qui plus est pour l'attaquer, n'est ce pas là du plagiat? », dénoncent les uns. « Bien sûr que non ! », répondent en choeur les supporters du candidat Marzouki qui expliquent qu'il faut tenir à chacun le langage qu'il comprend le mieux et que c'est le meilleur moyen d'interpeller les pro-Caïed Essebsi sur les points faibles de leur favori. Mais au-delà de la forme, le fond est encore plus percutant. Dans ces panneaux, on peut lire « Fa bihaythou, viens au débat télévisé ». Une allusion explicite à l'âge avancé de Béji Caïed Essebsi et de son état de santé, jugé dégradé par ses détracteurs. Un détail qui a certes son importance mais sur lequel le camp adverse semble faire une vraie fixation puisque pas plus tard qu'hier, le candidat Marzouki a annoncé à la télévision qu'il ne se représenterait pas lors des élections de 2019 car, selon lui, un président doit être âgé de moins 75 ans pour pouvoir gérer convenablement les affaires de l'Etat. Et toc ! On croit aussi savoir que deux autres affiches ont été préparées avec ces slogans « Fa bihaythou, viens jouer au foot » ou encore « N'aie pas peur, le débat télévisé est provisoire » mais impossible de savoir si elles ont été diffusées ou pas. Quant à l'équipe de campagne de Béji Caïed Essebsi, elle n'a bizarrement pas rendu la pareille et s'est contentée de slogans plutôt bateau tels que « Yahia el machmoum», «Tahya el familia », « Yahya el mouwaten », « Tahya el mouzika »...
D'une pique à l'autre, d'une phrase assassine à l'autre et d'un slogan à l'autre, la campagne électorale aura été féroce jusqu'au bout, même si force est de constater que l'un des deux camps aura fait preuve de plus de retenue et de discrétion que l'autre pendant ces deux semaines. Conscients des points forts et des points faibles de chacun des candidats, les deux équipes de campagne ont su pointer du doigt les défauts de l'un et mettre en valeur les qualités de l'autre, à grands coups de panneaux publicitaires et ce, pour le plus grand bonheur des agences de communication en charge des campagnes électorales qui ont brillamment surfé sur la vague des élections, de la démocratie et de la liberté d'expression.


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