Déjà interdit au Maroc et dans d'autres pays arabes, après sa sortie le 24 décembre 2014, le film « Exodus, Gods and Kings », une nouvelle superproduction hollywoodienne glorifiant l'exode des Hébreux de l'Egypte pharaonique, vient illustrer, encore une fois, de l'avis de beaucoup d'analystes, la connivence du secteur et des milieux culturels, médiatiques, intellectuels et même scientifiques, en Amérique et en Occident, en général, avec l'idéologie sioniste incarnée par les gouvernements israéliens. Les observateurs ont relevé la concomitance entre la sortie de ce film et les difficultés diplomatiques auxquelles fait face, actuellement, Israël, sur la scène internationale, à la suite de la reconnaissance de l'Etat palestinien par des pays européens, comme la Suède, et la présentation par les pays arabes devant le Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution demandant à Israël de mettre fin à son occupation des territoires palestiniens. Centre de la production cinématographique américaine, Hollywood a toujours apporté un soutien inconditionnel à Israël à travers des centaines de films historiques et de fiction, à l'instar du film connu « Les dix commandements » qui prétend mettre en scène, également, l'exode des juifs de l'ancienne Egypte, et la révélation des enseignements de la Thora au prophète Moise. Ce service est rendu par les œuvres cinématographiques hollywoodiennes à contenu historique grâce à une manipulation artistique édulcorée des récits bibliques et des évènements qu'ils relatent, consacrant, aux yeux du spectateur, leur authenticité absolue. Or, tout en admettant le fond historique de ces récits bibliques et des évènements qu'ils rapportent, des savants et historiens arabes et occidentaux de première classe les expliquent autrement et en agissant de la sorte, ils disent les protéger mieux et davantage contre des critiques très sérieuses quant à leur authenticité. Ces savants et historiens font remarquer que les documents écrits en hiéroglyphes laissés par les anciens Egyptiens des époques pharaoniques , depuis les origines jusqu'au 4ème siècle avant J.C, ne font aucune mention du séjour des juifs en Egypte, présumé avoir eu lieu tout au long de la période entre 1700 et 1200 avant J.C, environ, ni non plus de la fin de ce séjour, consacré par leur exode d'Egypte sous la conduite du prophète Moise qui était, selon les récits bibliques, le fils ou le frère adoptif du pharaon égyptien de l'époque. Or, les anciens Egyptiens avaient pris l'habitude de mentionner, dans les moindres détails, tous les évènements qui se passaient en Egypte, à l'aide de l'écriture hiéroglyphique sur des papyrus et les murs des grands édifices publics. Des évènements de la taille de l'exode juif impliquant un fils adoptif ou un frère adoptif du pharaon auraient occupé une place centrale dans cette documentation. Autres explications Mais, les évènements rapportés par les récits bibliques et les récits coraniques, également, correspondaient, certainement, à quelques faits historiques. Sur ce point, des savants et historiens arabes contemporains ont trouvé des explications très instructives. Se fondant sur la toponymie, ou noms des lieux et sur les noms des personnes, ils estiment que ces récits bibliques se rapportent à des évènements qui s'étaient passés aux premières époques de l'histoire humaine, au Sud de la presqu'île arabique et la proche côte africaine (Ethiopie et Somalie) alors que les arabes, les juifs, et les autres peuples sémitiques du Proche Orient, constituaient encore une seule communauté humaine, et vivaient ensemble, dans ces parages, parlant la même langue et se réclamant d'une même origine historique. Puis, pour des raisons quelconques, cette communauté s'était disloquée et ses principaux groupes avaient émigré vers le Nord, notamment en Irak où les historiens et les archéologues contemporains ont mis au jour des récits gravés sur divers supports au moyen de l'écriture cunéiforme, relatant des évènements identiques à ceux relatés par les récits bibliques et coraniques, notamment dans l'épopée dite « épopée de Gilgamesh » dont le héros Gilgamesh, roi de la Cité irakienne d'Ourouk, au 23ème siècle avant J.C , y déclare textuellement qu'il va se rendre dans une lointaine île située au Sud de l'Arabie pour rencontrer un de ses ancêtres qui y vivait, encore.