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Femmes violentées: Il n'y a plus de raison de se confiner dans le silence !
Publié dans Le Temps le 01 - 05 - 2015

Dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, KARAMA vient d'éditer un livret illustré renfermant plusieurs informations instructives le tout dans un style linguistique clair et concis. Ce fascicule, destiné au grand public, sera distribué un peu partout en Tunisie. Il a été pensé et conçu pour démystifier, en termes simples, ce phénomène sociétal qui menace l'équilibre physique et psychologique des femmes et en expliquer les raisons et les conséquences aussi bien pour la victime que pour le bourreau. Il vise aussi à inciter les femmes victimes d'abus moral, physique, sexuel ou économique à demander de l'aide en les orientant vers des centres d'assistance dédiés. Ce livret servira de support aux campagnes de sensibilisation qui seront organisées dans les villes et régions tunisiennes et notamment les plus reculées d'entre elles.
Le saviez-vous ?
Près de 50 % des femmes tunisiennes ont subi, au moins une fois dans leur vie, une violence. De même, 55% des femmes violentées en Tunisie considèrent ce phénomène comme banal et habituel. Pire encore, 73% de ces femmes pensent et déclarent ne pas avoir besoin d'assistance et d'aide. Seules 3,6% d'entre elles ont déposé une plainte au poste de police et moins de 2,5% se sont adressées à une structure sanitaire pour y recevoir des soins. Des statistiques alarmantes qu'on peut justement retrouver dans ce livret informatif et bien d'autres informations utiles qui peuvent servir à expliquer les choses sans détour et sans langue de bois. La violence physique c'est quand un homme use de sa force pour battre une femme, la brutalise et lui cause des hématomes et autres dégâts physiques. La violence sexuelle c'est quand un homme fait pression sur une femme pour assouvir son propre désir. La violence morale c'est quand un homme isole de force une femme du monde extérieur, l'humilie ou la moleste. La violence économique c'est quand une femme est privée des conditions minimales d'une vie décente. Bien qu'élémentaires, ces informations sont très utiles voire cruciales car toutes les statistiques montrent que bien des femmes violentées ignorent tout simplement qu'elles le sont. Et c'est précisément l'objectif premier du livret que d'amener les victimes à réaliser que la violence qui leur est faite, même par un parent ou un époux, est grave, injustifiable, illégale et surtout punissable par la loi tunisienne. Dans la majorité des cas, les femmes violentées renoncent à porter plainte car les violences sont bien souvent perpétrées dans un cadre familial restreint. Considérant ce sujet comme tabou voire ordinaire, elles préfèrent endurer en silence que de dénoncer un père, un frère ou un mari violent.
Willis défend la cause des femmes victimes de violences
Le livret est composé de 10 feuillets, tous illustrés. C'est à Nadia Khiari, alias Willis From Tunis, qu'est revenu la lourde tâche de mettre en dessin le supplice des femmes violentées. La caricaturiste a choisi trois couleurs emblématiques, à savoir le rouge, le noir et le blanc. Au fil des pages, on peut voir son personnage principal, une chatte aux cheveux bruns et aux lèvres couleur vermillon, subissant les injustices d'une société misogyne préférant un nouveau-né de sexe masculin, recroquevillée dans un coin, en pleurs avec un coquard à l'oeil ou encore avec deux sparadraps collés sur la bouche et sommée de se taire. Au delà de la fiction, ces dessins caricaturaux reflètent avec précision le quotidien de centaines de milliers de femmes en Tunisie, fait de privations, d'humiliation, de coups et de larmes. Nadia Khiari, artiste mais surtout femme avant tout, est très sensible à cette cause. Elle déclare: « J'ai accepté de participer à cette campagne de sensibilisation parce qu'elle s'adresse à toutes les femmes tunisiennes. Non seulement pour éviter la banalisation de la violence mais aussi pour leur faire connaître leurs droits, pour qu'elles ne culpabilisent pas et pour qu'elles sachent ne sont pas toutes seules. Les violences faites aux femmes sont répandues dans le monde entier malheureusement. Ici, comme ailleurs, la violence est banalisée. Les femmes se sentent coupables si elles portent plainte. Elles évitent aussi de le faire parce qu'elle dépendent financièrement du mari ou parce qu'elles ne veulent pas faire éclater le noyau familial. Elles se sacrifient pour leurs enfants. Autant de mauvaises raisons qui les empêchent de sortir de cet enfer conjugal. »
Assistance et orientation
Le projet « KARAMA - Dignité » a été initié grâce au partenariat établi entre le British Council et l'Association Tunisienne de Gestion et de Stabilité Sociale (TAMSS). Cofinancé par l'Union Européenne, il a été conçu en se basant sur l'expérience et le savoir-faire des deux organismes en matière de projets portant sur le genre ainsi que sur les besoins locaux en matière de respect des droits des femmes. Le projet « KARAMA» est une contribution qui vise à renforcer les compétences de la société civile tunisienne en tant que pivot pour responsabiliser les femmes de toutes les régions et en faire des citoyennes conscientes de leurs droits et libertés. Le projet KARAMA cible six associations locales, à savoir Kairouannais Pour Une Culture Citoyenne (KPCC), l'Association Union National des Femmes Tunisiennes Kairouan (UNFTK), l'Association De Développement De Gafsa Sud (ADGS), l'Association De La Continuité Des Générations (ACG) à Sfax, l'Association NOOR de Sousse et l'Association TAMSS à Ariana. Parmi les volets d'interventions du projet KARAMA auprès de ces organismes, la mise en place d'une cellule d'écoute au sein de chaque association, destinée à porter assistance aux femmes victimes de violence, à les sensibiliser sur leurs droits fondamentaux et à les orienter vers des structures d'aide psychologique en plus de leur prodiguer des conseils juridiques.


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