La semaine culturelle tunisienne organisée récemment à Abu Dhabi ne doit pas passer inaperçue : les représentants artistiques de la Tunisie ont réussi à bien représenter notre pays dans ce pays du Golfe en mettant en valeur notre patrimoine musical, traditionnel et culturel en général, dans un pays arabe qui ne connaît pas grand-chose sur notre culture, nos arts et notre histoire, trois fois millénaire. Un programme riche et varié a étoffé cette semaine, fait de chansons, de poésie, d'expositions de peinture et de costumes traditionnels, ainsi que des projections des tout récents films tunisiens qui relatent des sujets puisés dans la société tunisienne. De plus, une foire du livre tunisien a eu lieu pendant cette semaine pour faire connaître les nouvelles parutions littéraires et culturelles en Tunisie. Nul doute, ces semaines culturelles constituent une ouverture sur les autres peuples et permettent d'exporter partout dans le monde l'originalité tunisienne dans le domaine artistique et culturel, moyennant la présentation de nos traditions et de notre patrimoine artistique et culturel aux autres pays qui ignorent ou méconnaissent encore notre histoire et notre civilisation. Sans oublier que cette coopération culturelle est de nature à consolider les liens entre les peuples et à faire face à toutes les formes de violence et de terrorisme qui ont sévi ces dernières années dans le monde arabe. Aussi faut-il encourager ce genre de rencontres internationales qui ouvrent des perspectives pour une meilleure compréhension de l'autre et pour l'acceptation des différences, tout en favorisant l'échange et l'entente entre les peuples. Nos artistes-peintres issus de différentes écoles picturales ont exposé leurs œuvres montrant l'architecture arabesque de la ville antique, les calligraphies arabes, les mosquées et les palais historiques en Tunisie. Les poètes présents, notamment Adam Fethi et Faouzia Aloui ont déclamé devant le public d'Abu Dhabi leurs meilleurs poèmes ayant trait au nationalisme arabe, qui ont obtenu la satisfaction du public. Ajoutons à ces activités, le concert musical donné par nos illustres chanteurs tunisiens, fidèles à la chanson tunisienne authentique, Zine Haddad, Leila Hjaiej et Asma Ben Ahmed, sous la houlette du maestro Abdelbasset Metsahel qui dirigeait une troupe musicale de 14 membres. Lors de cette soirée musicale, les trois chanteurs tunisiens ont interprété en trio des morceaux de Malouf. Après quoi, Asma Ben Ahmed a présenté un bouquet de chansons tunisiennes puisées dans le patrimoine musical, celles de la diva Saliha, comme « Bakhnoug », « Foug Echajra », « Ah Ya Khlila », ainsi que la fameuse chanson de Oulaya « Alli Jara ». Quant à Leila Hjaïej, elle a enchanté le public par les tubes « Habibi Ya Ghali », « Allah Maana », « Yalli Boôdek Dhayaâ Fekri » et « Metnahida ». Zine Haddad a, à son tour, débité des chansons puisées dans le répertoire de la chanson tunisienne, ainsi que des chants liturgiques. Il a débuté par « Dawlet El Ouchek » et enchaîné avec « Chniya Eddenya Blech Enti », « Ya Moulet El Aïn El kahla », « Ki Jitina » en finissant par « Allahomma Salli A la Mostafa » et « Ya Mohamed Ya Jed El Hassanine ». En fin de soirée, nos trois chanteurs se sont illustrés en présentant ensemble la fameuse chanson de Hédi Jouini : « Hobbi Yetjedded ». Signalons qu'au lendemain de cette soirée, les principaux journaux à Abu Dhabi ont longuement parlé de cet événement. De même, des entretiens ont eu lieu avec nos artistes sur les différentes chaînes de radio et de télévision, notamment celui accordé in live à notre chanteur national Zine Haddad sur les antennes de la chaîne « Al Imaratiya » où il parla de la musique tunisienne en présentant quelques morceaux de malouf et de ses chansons personnelles. Il est à noter que, une fois rentré en Tunisie, ce chanteur s'est mis à la production d'un nouveau single intitulé « Lella Aïcha Barrouta », puisé dans le folklore kairouanais, dont la distribution musicale revient aux artistes Nader Chérif et Jalal Ouertani. « Avec ce nouvel ouvrage, nous a déclaré Zine Haddad, j'ai voulu sauver cette chanson traditionnelle de l'extinction et de la perte, tout en essayant de la reprendre d'une manière moderne et en conservant l'esprit patrimonial, afin de renouer avec l'authenticité et la modernité, chose que j'ai toujours respectée dans mes œuvres musicales! »