L'Agence de notation Moody's a maintenu lundi la notation souveraine de la Tunisie à BA3 tout en améliorant et conforter ses perspectives de négatives à stables et ce, pour la première fois depuis 2010. La réduction progressive du déficit budgétaire et extérieur, l'atténuation des risques politiques et l'amélioration de l'accès au financement extérieur sont les facteurs qui sont venus favoriser en mieux la révision de la notation du pays. Toutefois, les vulnérabilités perdurent notamment au niveau des banques publiques, l'inconstance du système sécuritaire ajouté à l'instabilité de la situation en Libye. Moody's table sur un déficit budgétaire de 5.3% en 2015 et de 4.2% en 2016 pour la Tunisie. Une amélioration des perspectives de croissance est dès lors entrevue L'agence de notation internationale est paraît-il très ambitieuse notamment en la capacité de l'économie tunisienne de réduire le déficit du compte courant et ce sous l'hypothèse de l'amélioration de la demande européenne, la chute des cours de pétrole et la poursuite d'une tendance haussière au niveau des exportations agricoles. Cela dit, Moody's espère par ailleurs une reprise de l'activité touristique et le maintien des réserves de changes à un niveau adéquat au vue de l'importance de la dette tunisienne qui avoisine les 60% et des risques sous-jacents de la dépréciation de la monnaie nationale. Par ailleurs, l'agence de notation a noté l'amélioration du risque systémique de l'émetteur et lie l'amélioration de la note souveraine du pays ou la baisse du risque pays à l'accélération du processus de capitalisation des banques publiques, à la question sécuritaire dans le pays et au niveau régional mais aussi l'aptitude du gouvernement et sa détermination à engager les réformes nécessaires à la reprise des investissements et à la relance de la croissance. Une hausse du déficit budgétaire et du déficit commercial risquent également d'altérer les perspectives de notation pays. Ainsi, tout reste tributaire de la politique économique à poursuivre et des mesures notoirement connues de douloureuses à engager par le gouvernement Essid à court et à moyen termes pour satisfaire les conditions dictées par les instances internationales de financement et de notation.