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La Tunisie, le cancre qui cumule les mauvaises notes
Publié dans Business News le 26 - 11 - 2013

La Tunisie n'est pas encore au bout de ses peines. Outre les indices économiques alarmants dégagés par les institutions financières locales, les experts en finances et les économistes, le regard que portent les institutions du monde sur notre économie n'en est pas moins tragique. L'agence de notation internationale Moody's a, en effet, publié en date du 26 novembre 2013, un communiqué, issu de l'étude des indices économiques ainsi que des perspectives futures, révisant à la baisse la note souveraine de la Tunisie.
Moody's a donc, sans surprises, abaissé la notation de la Tunisie d'un cran, passant de Ba2 à Ba3. Encore une dégradation qui vient s'ajouter aux deux autres faites également par Moody's et toutes en cette même année 2013.
Moody's a abaissé non seulement la notation souveraine de la Tunisie d'un cran, passant de Ba2 à Ba3, mais également la note de la dette de la Banque Centrale de Tunisie de Ba2 à Ba3, tout en maintenant, par la même occasion, une perspective négative.
En outre, Moody's a abaissé le seuil plafonnant les dépôts en devises du pays de Ba3 à B1, et le plafond des obligations du pays en devises de Baa3 à Ba1. Les obligations en monnaie locale et les plafonds de dépôt ont été pareillement abaissés de Baa2 à Baa3. Le plafond des obligations à court terme en devises a également été abaissé à P-3, tandis que tous les autres plafonds à court terme sont maintenus sans changement.
Selon la publication du 26 novembre 2013 de Moody's, les principaux motifs de la dégradation de toutes ces notes, sont politiques, rattachés à des problèmes de financement extérieur, liés au déficit extérieur et budgétaire, on encore à la fragilité du secteur bancaire tunisien.
En premier lieu, Moody's a donc évoqué "l'incertitude politique en Tunisie et la polarisation accrue", mise en évidence par la stagnation du dialogue national. A cela s'ajoutent, les risques sécuritaires de plus en plus ressentis dans la région. Moody's pointe du doigt, à ce titre, outre le ralentissement du dialogue national, les nouveaux amendements qui font tarder la finalisation de la Constitution, par l'ANC, ainsi que l'élaboration d'un calendrier pour les élections par l'ISIE.
A un moment où Moody's s'attendait à voir l'aboutissement au consensus politique, ces retards ont impacté, d'une manière négative, l'investissement privé et l'activité économique. Par ailleurs, Moody's estime que les négociations entre le gouvernement et les partis de l'opposition sont de plus en plus polarisées ces derniers temps.
Moody's a également noté qu'à cette incertitude politique, vient s'ajouter la recrudescence de la violence fondamentaliste, avec deux tentatives d'attentats-suicides qui ont ciblé des sites touristiques. Moody's n'a pas manqué de signaler que cette vague de violences est encore plus renforcée par le vide au niveau du pouvoir en Libye voisine. Ainsi, la situation politique et sécuritaire pèse sur le climat de l'investissement et sur l'industrie du tourisme, des facteurs-clés pour l'export et l'emploi en Tunisie.
En deuxième lieu, Moody's constate que la Tunisie peine à se procurer des financements extérieurs, des difficultés qui sont encore plus accentuées par les retards dans l'achèvement de la transition démocratique et dans la reprise des réformes économiques. La Tunisie confronte ainsi, outre ses défis d'accès au marché, le défi de la baisse du financement des bailleurs de fonds à cause de la lenteur dans la progression des réformes nécessaires.
Cependant, Moody's admet que ces réticences sont, tout de même, atténuées par l'intérêt déclaré de la communauté internationale à soutenir la transition de la Tunisie vers une démocratie consolidée, comme le souligne par exemple le partenariat de Deauville avec les pays arabes en transition et dont la Tunisie est partie prenante.
Le troisième facteur qui justifie cette dégradation de la notation Moody's pour la Tunisie consiste, selon cette même publication, en la persistance d'importants déséquilibres extérieurs et budgétaires de la Tunisie. En effet, on estime que ces déficits dits "jumeaux" ont tous deux augmenté de façon significative au cours des dernières années.
Moody's s'attend à ce que l'assainissement budgétaire de la Tunisie soit fait progressivement, et ce, compte tenu des subventions sociales conséquentes ainsi que les exigences de réformes conformément à l'accord du FMI. Moody's constate, par ailleurs, des défis particuliers liés à la limitation de la masse salariale.
Concernant les échanges avec l'extérieur, même si la grande flexibilité de la monnaie contribue à protéger les avoirs en réserves de devises, elle contribue également à la hausse de l'inflation dans les secteurs de l'énergie et des produits alimentaires au détriment du pouvoir d'achat des ménages. Or ce pouvoir d'achat est, selon Moody's, un moteur essentiel de la croissance du PIB.
Cependant, Moody's considère que cette vulnérabilité liée aux échanges extérieurs est atténuée par la structure de la dette publique externe du pays, basée sur le long terme et principalement sur des créanciers officiels bilatéraux et multilatéraux.
Le quatrième motif évoqué par Moody's est la fragilité du secteur bancaire du pays, en particulier les banques publiques sous-capitalisées, représentant environ 30% du total des actifs bancaires.
Selon les estimations de Moody's, la recapitalisation de l'ensemble du secteur doit être équivalente à près de 6% du PIB de la Tunisie. Et bien que les autorités tunisiennes aient reconnu la nécessité de recapitaliser les banques publiques et renforcer la supervision bancaire, en attendant que la situation évolue dans ce sens, la croissance du crédit est susceptible de rester faible et est encore trop insuffisante pour subvenir à la demande interne.
Par ailleurs, Moody's et outre les dégradations des notes souveraines, a mentionné une perspective négative sur les notes. Cette estimation, plutôt pessimiste, est due à la situation politique difficile ainsi qu'aux pressions importantes sur les finances publiques et sur la balance des paiements. Ainsi, la persistance de l'instabilité politique est susceptible d'avoir encore plus de conséquences négatives sur la reprise de l'économie, sur les mesures fiscales, mais également sur le programme de réforme plus large en Tunisie.
Pour conclure, Moody's est revenu sur ce qui pourrait entraîner une révision de ces notations, que ce soit à la hausse ou à la baisse. Il est ainsi mentionné que bien que la mise à niveau soit peu probable à court terme, Moody's peut changer la perspective de notation de négative à stable et éventuellement mettre à niveau la note de la Tunisie, dans le cas où elle réussit une transition politique qui atténue les incertitudes et l'instabilité, combinée avec une reprise soutenue de la croissance économique vers les tendances d'avant la crise.
Il faudra également qu'un renforcement substantiel et durable du bilan du gouvernement ait lieu et que notre pays réussisse à instaurer un renforcement durable de la balance des paiements et de la position des paiements extérieurs.
Autrement, si aucun indice ne mentionne une possible amélioration de la situation politique, sécuritaire, économique et financière, la notation de Moody's ne pourra que s'enliser encore plus.


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