Face à la rituelle surconsommation ramadanesque, il y a souvent des réponses habituelles. Les produits de consommations sont disponibles à gogo durant le mois de Ramadan. Chiffres à l'appui. Des chiffres cette fois-ci annoncés par Saad Seddik, ministre de l'agriculture, des ressources hydrauliques et de la pêche, et non pas par le ministère du Commerce. Quoi qu'il en soit, cette année, le stock de certains produits de base dépasse les prévisions. Mais, serait-ilssuffisant pour satisfaire la demande ? Les quantités du lait stockées s'évaluent à 53,2 millions de litres. C'est 3,2 millions de litres de plus par rapport aux quantités programmées. Idem pour le stock des viandes de dinde dont les quantités sont évaluées à 1716 tonnes contre 1500 tonnes programmées. A cela s'ajoute le stockage 14 millions œufs parmi 20 millions unités programmées. Ces chiffres tels qu'ils sont communiqués par l'agence Tap, laissent également apparaître que quelques produits agricoles sont également disponibles en quantités suffisantes. Les pommes de terre, les olives ainsi que les dates garnissent sur les étalages des marchés. Quelques jours auparavant, le ministère du Commerce annonçait que les besoins de consommation seront satisfaits tout au long du mois saint. D'autant que les services de tutelle ont pu stocker au moins 15 millions d'unités d'œufs, sur 20 millions déjà programmées, outre le stockage de 60 millions de litres d'eaux minérales. Le recours à l'importation est inévitable selon les autorités pour assurer l'approvisionnement du marché en viande rouge dont les quantités importées s'évaluent à 380 tonnes durant le mois de Ramadan. Selon les mêmes chiffres communiqués par le ministère du Commerce, la production nationale des fruits de saison est suffisante pour assurer l'approvisionnement des marchés. C'est ainsi que la production devra atteindre 141 000 tonnes de pêches, 33 000 tonnes d'abricots, 400 000 tonnes de pastèques, 300 000 tonnes de melons, 67 000 tonnes d'amandes et 15 000 tonnes de prunes. Serait-ce possible ? La grève touche également l'agriculture ! Avec l'appel lancé de la part l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche (UTAP), il semble difficile d'assurer l'approvisionnement des marchés. D'autant plus que cet appel propose le boycott l'approvisionnement des marchés de gros durant les trois premiers jours du mois de Ramadan. Pour la simple raison que le gouvernement n'a pas respecté ses engagements, selon l'organisation agricole. A en croire aux propos, Adel Massoudi vice-président de l'UTAP, le gouvernement n'a pas encore indemnisé les agriculteurs sinistrés à cause des inondations survenues dans la région du nord-ouest, principalement à Beja et Jendouba. Mieux encore, l'UTAP reproche au gouvernement le retard dans la mise en œuvre de la décision d'une amnistie, entre autres l'annulation des dettes inférieurs à 2000 dinars. Est-ce vraiment une raison pour boycotter l'approvisionnement des marchés. Seulement 14 millions de quintaux à récolter Aléas climatiques obligent. Cette année, la récolte céréalière devrait connaître une baisse de 25%. Selon le ministre de l'Agriculture, la saison 2014-2015 ne devrait procurer que 14 millions de quintaux contre une récolte de 23,4 millions de quintaux durant la saison précédente. Cette baisse s'explique par la réduction des superficies emblavées à 933 mille hectares, mais aussi par le déficit pluviométrique et à la hausse des températures.