Le ministre de l'Intérieur, Mohamed Najem Gharsalli, a tenu une conférence de presse dans la soirée du dimanche 12 juillet 2015 dans laquelle il est revenu sur les nouvelles stratégies sécuritaires adoptées après l'attaque de Sousse et sur la dernière opération sécuritaire du Mont Orbat, gouvernorat de Gafsa. Une opération d'une extrême importance puisque cinq terroristes, dont le très dangereux Mourad Gharsalli et l'Algérien Al Ounissi Abou Fath, recherché par les autorités algériennes depuis 1994, y ont trouvé la mort. Connu sous le nom d'Abou Baraa, Mourad Gharsalli est impliqué, entre autres, dans l'affaire de l'égorgement des soldats au mont Châambi en 2013. Suite à l'opération sécuritaire de Sidi Aïch du 28 mars dernier, là où les unités de la Garde nationale ont réussi à abattre Khaled Chaïeb, alias Lokman Abou Sakhr, Gharsalli tentait de se placer en tant que chef de la brigade terroriste ‘Katibat Okba Ibn Nafaâ'. Réputé fin connaisseur en logistique, en transport illégal des armes, des hommes et des munitions, en enrôlement des jeunes et en voitures piégées (en Libye), Mourad Gharsalli avait pour mission de coordonner avec les différents groupes terroristes en Tunisie et en Libye tout en veillant à mettre en place des camps terroristes un peu partout dans le pays. Le ministre de l'Intérieur a expliqué que, grâce aux renseignements – des renseignements qui ne doivent pas être révélés au grand public afin de garantir la réussite des prochaines missions –, les forces sécuritaires ont su que Mourad Gharsali, après avoir rejoint les camps terroristes de Mont Chambi suite à la mort de Lokman Abou Sakhr, comptait se rendre dans les monts de la ville de Gafsa. Après l'avoir surveillé durant un mois, les unités de la Garde nationale ont monté un guet-apens et ont réussi à abattre le terroriste et à s'emparer des armes, des munitions, des recharges téléphoniques, des devises et des appareils portables qui étaient au bord du véhicule. Quinze jours après l'attaque terroriste qui a visé la ville de Sousse, cette opération atteste de la volonté des forces sécuritaires et de l'armée à mener à bien la lutte contre le terrorisme. Une lutte qui a permis de nouvelles stratégies et ce depuis l'attaque qui a visé le musée du Bardo en mars dernier. Avec l'opération du Mont Orbat, la brigade ‘Katibat Okba Ibn Nafaâ' se trouve fortement fragilisée puisque la plupart de ses dirigeants ont été abattus et qu'il ne lui reste plus que les petits membres nouvellement recrutés. Mettant en valeur la nouvelle stratégie adoptée par nos forces armées, le ministre de l'Intérieur a tenu à insister sur deux points cruciaux : l'importance de la participation des citoyens dans cette guerre et l'union totale et sacrée entre tous les corps sécuritaires du pays. En effet, et à l'aide d'un système de renseignement bien fondé, les forces armées peuvent mettre en place des guet-apens qui leurs permettent d'abattre des terroristes sans enregistrer des pertes dans leur rang. Le rôle des parents dans la surveillance du comportement de leurs jeunes enfants a de même été évoqué par le ministre qui a expliqué l'importance de ce contrôle dans la sécurité des jeunes Tunisiens. Par ailleurs, Najem. Gharsalli a indiqué que même si il ne s'agit que d'une bataille gagnée, les Tunisiens doivent continuer à vivre normalement et à défendre leur mode de vie contre toute tentative de violence provenant des groupes extrémistes. Et d'ajouter que la Tunisie ne sera jamais un pays abritant les terroristes. Avant de terminer, le ministre de l'Intérieur a tenu à préciser que la lutte contre le terrorisme se fera dans le cadre du respect de la Constitution et des droits de l'Homme avant d'ajouter qu'en Tunisie, Daech n'existe pas et qu'il n'y a que quelques brigades terroristes qui ont prêté allégeance à l'Etat islamique terroriste.