Une nouvelle rencontre a eu lieu, samedi 14 novembre, à la Galerie Saladin, entre l'artiste plasticienne franco-calédonienne, Caroline de Groseille et le public tunisien. Ces retrouvailles furent chaleureuses avec cette artiste amoureuse de la Tunisie qui est venue exposer pour la troisième fois en Tunisie, après une première exposition à cette galerie qui remonte à 2012 et une deuxième à 2013. Cette exposition se poursuivra jusqu'au 04 décembre et sera ponctuée par une soirée artistique où sera présenté le livre « France II : un voilier pour rêver », écrit par Yolande Oria et illustré par Caroline de Groseille. Ainsi le visiteur pourrait faire d'une pierre deux coups en se rendant à Saladin. Caroline de Groseille est née à Paris. Depuis 1970, sa famille s'installe en Nouvelle-Calédonie. « Immergée dans la chaleur et les couleurs merveilleuses du lagon calédonien, Caroline y puise sa force créatrice, sa joie de vivre et la luminosité de sa palette. » Elle fait sa première exposition en 1983 à Nouméa et aussitôt elle impose son style personnel dans le monde de la peinture. Elle obtient de nombreux prix : Toile d'Or en 1992, Ecu Européen en 1993, Médaille de la Ville de Paris, Coupe « Mienne Picasso », Stanislas de la ville de Nancy... Cette fois-ci Caroline de Groseille est venue avec une nouvelle collection riche en couleurs et en lumière : cette exposition s'intitule « Deci delà, mes bonheurs couleurs », un ensemble de plus de 40 tableaux aux thèmes variés où la nature, la mer et les fleurs sont omniprésentes, et où l'on retrouve cette grande passion pour le paysage et l'architecture de Sidi (terme préféré par l'artiste pour désigner le village de Sidi Bou Saïd). C'est que ce terme figure dans plusieurs titres de toiles ayant trait à ce pittoresque endroit, comme « Nuit joyeuse à Sidi », « La rue bleu matin de Sidi », « Mes mimosas joyeux au doux soir Sidi », « Ruelle aux tapis Sidi », « La porte mystère Sidi »... Outre ces tableaux, sont également accrochés aux cimaises de Saladin les travaux de Caroline qui illustrent le recueil de poèmes de Yolande Oria intitulé « France II, un voilier pour rêver » où il s'agit d'un grand voilier du monde qui a achevé ses aventures dans les eaux du lagon calédonien ; les poèmes de Yolande et les illustrations de Caroline font découvrir au public l'histoire de ce fabuleux géant des mers. « Il y a toujours le monde des fleurs, dans cette nouvelle collection, nous a confié l'artiste, cela fait partie de ma vie. Il y a également la mer, les bateaux, le monde sous-marin... J'y ai mis toute ma vie pendant deux ans, mes bonheurs, mes rencontres que j'ai voulu partager avec mes amis les Tunisiens. » En effet, on ressent à travers la peinture de Caroline cette grande passion pour la Tunisie et son peuple, si bien que ses tableaux regorgent de bleu et de lumière comme le suggère le paysage tunisien. En effet, elle trouve beaucoup de similitudes entre la Tunisie et la Nouvelle-Calédonie, en matière de nature : « il y a plein de liens entre nos deux pays, ajouta-t-elle, une forte ressemblance entre le bleu outre-mer et le bleu Sidi, comme je l'appelle... » Rien qu'à voir ses tableaux sur Sidi Bou Saïd, le visiteur est d'emblée ébloui par la couleur bleue et toutes ses nuances avec les contrastes de lumière qui s'infiltrent à travers les rues et les ruelles intimes de ce beau village...On se laisse vraiment emporter par la magie de ces lieux paradisiaques. Concernant la matière utilisée, on remarque que l'artiste a eu recours surtout à l'acrylique, mais aussi à l'aquarelle et au pastel-encre, procédant parfois au collage. C'est qu'elle ne veut pas se limiter à une seule technique ; « J'aime découvrir, j'aime étonner, nous a affirmé l'artiste, je n'aime pas faire la même chose tout le temps, autrement je m'ennuierais et j'ennuierais les autres ! Donc, de temps en temps, j'innove, j'ajoute des choses, c'est cette liberté qui est formidable, ce qui a donné une collection d'œuvres différente de la précédente. » Le style figuratif reste cependant le choix déterminant de l'artiste, mais, nous -a-t-elle expliqué, elle ne se contente pas de transposer le réel comme il est, elle y met plutôt de ses rêves, de ses sensations, de ses impressions, de ses fantasmes, pour donner à l'ensemble une touche unique et originale. Dans cette exposition, les travaux sur la Tunisie sont nombreux, ce qui témoigne du grand amour de l'artiste pour notre pays, si bien qu'on aurait dit que ces toiles auraient été peintes par un tunisien autochtone et non par une étrangère, tellement elles sont très proches de la réalité quant aux formes, aux couleurs et aux lumières qui s'en dégagent et où l'on ressent les particularités tunisiennes : « Je suis venue plusieurs fois en Tunisie et à chaque fois je découvre des choses charmantes dans ce pays, nous a confié l'artiste, en peignant la Tunisie, je me fais beaucoup de plaisir et je veux vous en faire autant !