Il est à espérer que le temps revienne au beau fixe, parce qu'à ce rythme-là, ce n'est pas demain la veille que la Tunisie, qui n'a de cesse de se débattre avec les fantômes du passé, et les « zombis » du présent, puisse espérer atteindre son cap de bonne espérance, pour pouvoir enfin envisager l'avenir, sous un jour qui serait meilleur... La vérité c'est que pour le moment, les perspectives ne s'avèrent pas très prometteuses. Et il est même à craindre, vu sous l'angle des libertés fondamentales, que le pays ne fasse des avancées géantes, mais vers un gouffre qui semble se creuser à mesure à ses pieds : -ce qui n'est pas à proprement parler le but escompté-, allant de dérives en dérives, d'un dépassement l'autre, en oubliant dans la foulée un fait fondamental. A savoir : et cela est vieux comme le monde, que le malheur des uns, qui fait le bonheur des autres, arrangerait bien tous ceux qui n'ont aucun intérêt que les choses se décantent intra-muros, leur objectif étant au contraire, de faire naître le chaos, même là où il n'y en n'a pas, pour avoir les coudées franches, afin de continuer leur travail de sape, en détournant les regards de l'essentiel. Le temps, bien évidemment de prendre une longueur d'avance, afin de réduire tous les efforts consentis à néant, et faire capoter, cette fois-ci définitivement, tout le processus de transition démocratique, sous des latitudes qui n'en peuvent mais. Ce pourrait être anecdotique, mais ça ne l'est pas. Une jeune fille de dix-sept ans que l'on arrête, sous couvert qu'elle aurait participé à une manif et qu'elle aurait fait du grabuge : ça ne la fait pas. Un jeune que l'on maltraite/torture, à l'intérieur d'un commissariat, parce qu'il aurait manqué de respect à la « maréchaussée », ou qu'il aurait fumé un joint, ça ne la fait pas non plus. Des étudiants que l'on condamne à de lourdes peines de prison pour homosexualité, avec la décision de les bannir de la ville, fut-ce pendant cinq ans, ça ne la fait pas non plus. Deux émissions-phares de télé, sur « Al Hiwar Ettounssi », suspendues pendant un mois, par la pseudo-instance de « truc-machin » pour des raisons qui ne peuvent convaincre personne, ça ne l'a fait pas également. Mais alors pas du tout ! Tout ça ne doit pas entrer en ligne de compte ? Ah que si ! Parce qu'entre temps, les souris dansent...