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La relance passe par la mise à niveau du produit
Publié dans Le Temps le 23 - 12 - 2015

Plus que jamais, le tourisme s'érige comme une priorité stratégique et une « locomotive de développement » des ressources économiques en Tunisie.. Ce secteur touristique a dû subir les conséquences des troubles qui ont secoué l'après révolution et accuse maintenant un retard en termes de recettes et de nombre de visiteurs. C'est le sentiment des rotariens d'Hammamet qui se sont ralliés pour discuter des préoccupations du secteur, tout en appelant à ne pas baisser les bras et à sauver le secteur. La conférence d'Afif Kchouk, Président de l'observatoire du tourisme ne peut apporter des réponses à toutes les problématiques que posent les perspectives de développement du secteur touristique en Tunisie avec toutes les composantes, les potentiels et l'offre et la demande... Afif propose cependant quelques lectures et réflexions prospectives sur les réalités et les défis qui accompagnent les stratégies du tourisme en Tunisie en mettant l'accent sur son devenir. Le Président de l'observatoire a essayé au début de dresser un bilan statistique sur l'état de notre tourisme s en 2015. Il analyse les fluctuations des arrivées des touristes internationaux et montre que les attentats de Bardo, de Sousse et de Tunis ont eu des répercussions significatives sur celles-ci. « 4,9 millions de touristes ont visité la Tunisie jusqu'au 20 novembre 2015, soit en baisse de 26,56% par rapport à la même période de l'année dernière. Les nuitées touristiques au sein des hôtels tunisiens ont baissé de 44,7% pour atteindre près de 15,5 millions nuitées. Le taux d'occupation a atteint 28,6% en 2015 contre 47,6% EN 2014.. Afif a aussi fait état d'une baisse de 33,8%% par rapport à l'année dernière, des recettes touristiques en devises, lesquelles ont atteint environ 2.249,3 millions de dinars, jusqu'à novembre 2015. La Tunisie est boudée par les touristes avec beaucoup d'annulations. « Pas de charters, ni de croisières. Une année marquée par trois attentats terroristes majeurs qui ont considérablement réduit l'activité touristique. Une année à oublier. C'est une triste réalité. Le secteur est sinistré. Il devrait mettre des années pour se remettre. Une situation qui devient de plus en plus inquiétante et problématique avec une incidence négative sur les autres secteurs économiques. Pas de visibilité, pas de stratégie, une image de marque dégradée et à juste titre, qui peut faire aujourd'hui des prévisions ou tracer des perspectives ?»
Une reprise lente et progressive
Le secteur du tourisme n'est pas épargné par la crise qui perdure, et comme dans les autres secteurs de l'économie, ses acteurs scrutent avec intérêt, et une certaine anxiété, l'horizon conjoncturel. Dans ce « désert des Tartares » qui a vu en 2015 une stagnation quasi générale des performances hôtelières en Tunisie, la reprise est difficile. Le marché touristique est engagé dans une passe difficile. L'année 2015 n'a pas montré, à proprement parler, de chute des performances commerciales « La reprise estime Afif Kchouk, dépend de la situation sécuritaire du pays et de la levée des restrictions de voyages des pays européens vers la Tunisie. C'est une reprise lente et progressive. On ne peut rien attendre des vacances de Pâques. La reprise effective sera la 2ème semaine de juillet qui tombe avec Ramadan. La grande reprise serait pour septembre 2016. 2016 sera une année difficile avec la montée du terrorisme, la situation précaire en Libye, le risque d'attentas, la chute du prix du pétrole, l'islamophobie grandissante en Europe et la situation politique fragile » Une nouvelle Tunisie est en train de naître, enfantée par autant de phénomènes endogènes et exogènes. Cette Tunisie différente est en train de se créer avec de nouveaux modèles économiques. C'est un tourisme à deux vitesses avec des Tour-opérateurs européens, une prédominance des marchés tunisien et algérien, une rentabilité faible voire inexistante, une augmentation des charges, un bradage des prix, une saisonnalité accrue et des mauvaises prestations hôtelières.
S'adapter ou disparaître !
Dans ce contexte de relative stagnation, voire d'érosion, des chiffres d'affaires qui perdurent, l'enjeu pour l'exploitant est d'affiner son contrôle et de trouver les « bons réglages », sur des problématiques cruciales, telles que la stratégie commerciale : quels canaux commerciaux utiliser, et surtout comment les utiliser de manière optimale ? Comment affiner encore son yield management ? Comment suivre et si possible anticiper l'évolution des clientèles, etc. ? Quel produit offrir ? Quels services et équipements sont essentiels, lesquels seraient superflus ? Comment calibrer l'investissement ou le réinvestissement pour assurer à la fois un bénéfice client et une rentabilité pour l'exploitant, etc. ? Quelle politique de recrutement ? Comment optimiser la productivité de cette ressource, qui constitue un des postes de charges majeurs des exploitations hôtelières ? Comment motiver le personnel, dans une conjoncture qui bride les possibilités d'évolution salariale, etc.? Comment réduire certaines charges sans préjudice de la qualité du produit et du service apporté au client, etc. ? Ces problématiques sont au cœur des préoccupations des professionnels. Le tourisme est en mutation profonde. Il est en train de changer de modèle économique et de mode comportemental. Comment sera ce secteur touristique ? Afif Kchouk estime qu'il faut abandonner l'all inclusive, retourner aux formules LPD et DP, développer le e-tourisme. Les professionnels du secteur sont conscients de ce changement. Vont-ils s'adapter ? Certains ont compris l'utilité de confier la gestion de leurs affaires à leurs enfants. Ces hôteliers, deuxième génération, pourront booster un secteur sinistré avec leurs idées innovantes. Il y a un renouveau dans le tourisme tunisien avec un volume d'investissement important estimé à un milliard de dinars,, un faible taux de chômage par rapport aux autres secteurs, un intérêt des investisseurs étrangers. La Tunisie demeure une destination incontournable pour les tour-opérateurs. La relance passera par l'application d'un cahier de charges sécuritaire par les hôtels. La Tunisie a fait des annonces de renforcement du plan de sécurisation du pays, notamment sur les sites touristiques. Mais ces mesures doivent avoir un impact visuel plus fort. Une campagne de communication directe doit se faire avec le consommateur pour l'assurer et le motiver à venir en Tunisie. Relancer la saison touristique passe par la mise à niveau du produit hôtelier. La reprise exige un changement de notre stratégie de communication pour l'adapter aux circonstances et aux spécificités de chaque marché émetteur. La promotion ne doit pas se faire par l'ONTT mais par une agence PPP. Il faut absolument éviter la possibilité d'un cycle infernal d'effondrement du tourisme, en réglant le problème de l'endettement de façon définitive et positive. Aujourd'hui, grâce à l'ouverture du ciel et la prolifération des compagnies low-cost, le touriste pourra planifier ses vacances et ses visites. Tous les pays touristiques facilitent cette approche en développant le low-cost. Le touriste veut son indépendance. C'est dire que l'open Sky est devenu une réalité. Plusieurs clients choisissent de plus en plus leur destination en fonction d'un prix et le low cost s'impose si on veut booster la destination et consolider nos flux touristiques de l'Europe. Ceci sans oublier de restructurer le pavillon national. Il est grand temps de donner au tourisme la place qu'il lui revient en mettant en place un conseil national du tourisme qui réunit plusieurs ministères. Et en déclarant le tourisme « priorité nationale » avec un ministère régalien » Prenant la parole, plusieurs rotariens se sont interrogés sur la situation actuelle du secteur et les moyens de le dégager de la crise qui le guette. Moufida Ameur, Présidente de Rotary Hammamet a souligné que touristes dépensent beaucoup moins qu'avant. Elle réclame un nouveau modèle pour sortir la Tunisie de ce tourisme balnéaire de masse et bon marché. Belkaied a évoqué "une situation environnementale catastrophique en raison du ramassage aléatoire des ordures et de la dégradation des services »Harcèlement, arnaque, faux guides, vendeurs ambulants et autres abus, tels seraient les souvenirs que beaucoup de touristes qui visitent Hammamet et les autres villes du pays emportent avec eux. Et cela porte un coup au taux de retour, car, qu'on le veuille ou non, la meilleure publicité pour une destination touristique reste le bouche à oreille. Quelle est la part de vérité dans cette perception négative ? Achraf Gharbi relève qu'il y a une recrudescence de ce phénomène dans la Médina d'Hammamet. Fethi Guizani, agent de voyage a appelé à lutter contre les intrus et le marché parallèle qui menacent le tourisme « Il faut mettre en place une brigade touristique qui a pour mission de veiller, de contrôler et de présenter les contrevenants à la justice » dit –il .Un autre rotarien a demandé de mettre fin à la formule all inclusive qui nuit au tourisme tunisien. « Le tourisme, c'est vendre du rêve", soutient-il, affirmant qu'il faut mettre à niveau notre produit touristique » Tarak Berrached, agent de voyage a affirmé que le tourisme tunisien est malade, il faut développer d'autres alternatives pour le pérenniser ». C'est ce qu'il préconise. « La crise dont souffre le secteur touristique est structurelle, elle date depuis des années. L'activité touristique en Tunisie, dont l'histoire remonte à 50 ans, s'est contentée, jusque-là, de la monoculture touristique (tourisme hôtelier, balnéaire). Ceci n'a fait que générer un cortège d'effets pervers, notamment, des emplois saisonniers, précaires et démotivés. La Tunisie compte des sites agricoles, archéologiques et historiques qui devraient être transformés, par le biais de projets d'aménagement et en assurant leur sécurité, en produits touristiques accessibles, attractifs et créateurs d'emplois »


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