Après une exposition inaugurale consacrée au thème de la joie, la galerie Alain Nadaud, au sein de l'espace Sadika, s'ouvre à l'art contemporain palestinien avec la venue en Tunisie de Bachar Alhroub, l'étoile montante et iconoclaste du mouvement artistique proche-oriental... Un théorème persistant démontre que le centre de gravité du marché de l'art dans le monde arabe est en train de se déplacer vers Dubaï dont les galeries et les salons attirent le gotha du marché international. Cette nouvelle donne qui se précise au fil des ans a été vite assimilée par les animateurs de la scène artistique tunisienne qui, désormais, ont investi cet émirat et y ont fait découvrir talents tunisiens et œuvres de collection. Une valeur montante sur la scène internationale Cette nouvelle confluence a permis à nos artistes et marchands d'art de se rapprocher des tendances à l'œuvre au Moyen-Orient et découvrir la notoriété et le potentiel créatif à l'œuvre dans cette région. Dans cet esprit, Sadika, artiste et designer tunisienne, a su nouer de nombreux contacts avec les artistes et leurs promoteurs. Habituée aux arcanes du marché de l'art, compagne de route de plusieurs créateurs de par le monde, Sadika a participé à d'innombrables expositions internationales et a toujours brillé au nom de la Tunisie et de son ouverture légendaire. Maître-artiste dans le domaine du verre, Sadika conjugue en effet la pratique d'un art immémorial et la lucidité visionnaire d'une designer du contemporain. A cette aune, son regard sait reconnaître les œuvres essentielles, mouvantes, vives et porteuses d'un projet. Il en est ainsi de Bachar Alhroub qui, à travers vidéos, installations et œuvres fluides, peut se targuer d'un projet artistique fort et singulier. Cet artiste palestinien sera l'invité de la galerie Alain Nadaud et y exposera ses œuvres à partir du samedi 16 janvier, date du vernissage de cette deuxième exposition abritée par la galerie Alain Nadaud. L'artiste palestinien rencontrera la presse tunisienne jeudi 14 janvier à 11h. Sadika saisira cette occasion pour présenter le programme de la galerie pour les prochains mois. Intitulée "Le chemin de soi", l'exposition de Bachar Alhroub promet d'être un moment privilégié dans la mesure où cet artiste, de réputation internationale, ne manquera pas de jeter des ponts entre la Palestine et la Tunisie. Un espace pour l'art contemporain De fait, il est rare de voir des artistes palestiniens occuper les cimaises d'une galerie tunisienne. Le fait que l'exposant soit une pointure de la scène artistique contemporaine ajoute un intérêt certain à l'événement. Ce n'est pas non plus un hasard si cette exposition se déroule dans la galerie Alain Nadaud, époux et compagnon disparu de Sadika. En effet, Alain Nadaud dont la nouvelle galerie de l'espace Sadika porte le nom avait une passion pour l'Orient où il a vécu et situé la trame de son fameux roman "L'archéologie du zéro". Ami des causes justes, Nadaud, comme beaucoup d'intellectuels français, vouait une grande proximité avec la Palestine et aussi l'art contemporain. Après l'exposition inaugurale, durant laquelle une trentaine d'artistes lui rendaient un hommage posthume, la présence de Bachar Alhroub va dans le sens de ce premier hommage et l'amplifie. Il replace Nadaud et son œuvre dans un contexte durable et fait revivre l'espoir de paix et de liberté présent chez ce grand écrivain qui a choisi de vivre en Tunisie, près de Sadika, avant l'accident fatal qui devait l'emporter. Sans nul doute, au fil des expositions, la galerie Alain Nadaud deviendra un repère important dans le mouvement artistique contemporain. Pour l'heure, la visite de Bachar Alhroub pose un jalon dans cette direction et souligne la vision et le dessein de Sadika, initiatrice de cet espace ouvert à la création, la ferveur et le souvenir.