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«Nous sommes responsables d'avoir offert nos enfants au despotisme religieux»
Publié dans Le Temps le 17 - 01 - 2016

Islamologue, professeur de civilisation et activiste au sein de la société civile, Naila Silini a toujours fait partie de ceux qui ont bataillé pour les acquis de la femme tunisienne et en faveur de l'Etat civil. Connue pour avoir tenu tête à Rached Ghannouchi lors d'un débat organisé en avril 2011, la professeure s'est toujours distinguée par son discours clair et franc.
Au cours de cet entretien, Naila Silini est revenue sur ses positions quant à l'égalité de l'héritage, l'égalité entre les deux sexes ou encore la séparation entre la religion et la politique. L'islamologue nous aussi exposé ses lectures de la scène politique actuelle qui connait de grandes agitations.
-Le Temps: au lendemain de la Révolution, la Tunisie a connu une importante montée des mouvances extrémistes et le terrorisme a fini par s'y installer. Quelle est votre lecture de la chronologie de ces événements ?
Naila Silini:Dans votre question, vous avez employé des concepts bien précis; extrémisme et terrorisme. Or, ces deux concepts sont le fruit d'une autre idéologie qui favorise le terrain pour que le terrorisme s'y installe. Et là je parle, bien évidement, de la vague islamiste que nous avons connue tout juste après la révolution ; cette vague s'est manifestée par une démarcation d'une partie de la société, en prétendant que le mérite de l'opposition revient à elle seule, et qu'elle était la principale victime du régime Ben Ali. Rapidement, ces islamistes ont obtenu le visa d'un parti et se sont regroupés et renfermés sur leur idole en réclamant qu'ils sont les vrais messagers du prophète et de Dieu même. Tous les événements que nous avons vécus à l'époque en sont l'exemple clair. Donc, le terrorisme que vivent le monde arabe en particulier et le monde entier en général n'est, à mon avis, que l'enfant légitime de l'islamisme. Et comme le dit Abu Ala Mawdoudi, principal fondateur des Jamaa islamya pakistanaise, dans son livre « Le jihad en Islam »: «L'islam (et là il prend en otage la religion qui n'est tout autre que l'idéologie islamique) n'est pas une religion ordinaire comme les autres religions dans le monde, et les pays musulmans ne sont pas comme les autres nations. Les nations musulmanes sont très spéciales car elles ont reçu d'Allan l'ordre de gouverner le monde entier et d'être supérieures à toutes les nations du monde. L'islam est une foi révolutionnaire qui vient détruire tous les gouvernements des hommes. L'Islam ne se soucie pas qu'une nation soit en meilleur état qu'une autre, l'Islam ne se préoccupe pas de savoir à qui appartient une terre. Le but de l'Islam est de dominer le monde entier et de soumettre l'ensemble de l'humanité à Allah. L'Islam combattra et détruira toute nation ou puissance dans le monde qui tentera d'entraver cet objectif. Pour atteindre son objectif, l'Islam peut utiliser tous les moyens disponibles pour apporter la révolution dans le monde entier. C'est le djihad.»
Il est à noter que ce que je viens de citer est une bible pour tous les islamistes. La révolution tunisienne a permis à ces partis idéologiques, qui travaillaient clandestinement en Angleterre, en France et aux Etats-Unis principalement, à saisir cette occasion historique et à profiter du chaos qui succède la révolution.
En conséquence, ma lecture de la chronologie des événements doit se baser sur les documents, rapports et faits historiques et je dois vous rappeler que ce qu'a connu la Tunisie tout juste après le 14 janvier est presque identique à ce qu'a vécu l'Egypte, le Yémen et la Libye. Cette stratégie n'est qu'une vision internationale imposée par des pays forts qui commandent le tiers monde et la Tunisie ne peut jamais en échapper. Cette stratégie se résume en une phrase très grave à mon avis qui n'est autre que « l'islam modéré ».
-Cinq ans après la révolution, nous sommes devenus le premier pays expéditeur de djihadistes vers les zones de conflit. Pourquoi en est-on arrivé là?
Tout d'abord je dois vous avouer que je me méfie des statistiques révélées par des institutions bien déterminées. Nous exportons certes des terroristes, mais ils ne sont nullement plus nombreux que ceux issus des autres pays. Sinon, doit-on conclure que, si l'Arabie Saoudite exporte moins de terroristes que nous, veut dire que les terroristes y trouvent un terrain fertile pour vivre en plein épanouissement grâce aux lois et à la conviction wahabite-salafiste qu'applique ce pays ?
Si l'on doit donner une explication à cette réalité, elle ne peut être que la suivante: la conséquence de tout ce qu'ont subi nos jeunes si impulsifs comme manifestations et festivals organisés par les leaders islamistes en passant par les exploitations des espaces sportifs et des amphithéâtres universitaires. Nos jeunes ont été pris d'assaut. Et n'oublions pas le rôle des associations « religieuses » qui se sont accaparées les zones pauvres du pays. La plupart de ces jeunes « terroristes » ne connaissent rien de l'idéologie des extrémistes et ne sont en fait que des cobayes achetés et des outils entre les mains des commandeurs et des chefs.
-Et en ce qui concerne ce qu'on appelle aujourd'hui le terrorisme au féminin ?
Personnellement, je ne considère pas que nous disposions d'un nombre important de femmes terroristes. Parler de 600 jihadistes, comme le déclare le ministère de la Femme, n'est pas significatif par rapport aux quelques millions de femmes rurales et ouvrières qui travaillent dans des conditions bien sévères et assurent une vie respectable à leurs enfants et à leurs maris, pères et frères aussi. Donc, le devoir de la ministre de la Femme doit se focaliser sur les points forts que la femme tunisienne ne cesse de prouver. Ces femmes intégristes ne représentent qu'un élément du projet islamiste qui situe la femme en tant que bien de l'homme et ne peut jamais atteindre le seuil de l'humanité.
-Vous avez mené de grandes batailles pour le renouvellement de l'interprétation du texte coranique comme quelques-uns de vos collègues. Quelles sont, vous les académiques, vos responsabilités dans la montée de l'extrémisme auprès de nos jeunes ?
Nous sommes responsables dans la mesure où nous n'avons pas créé de front dès le début pour protéger nos étudiants du danger qui les guettait. Nous sommes responsables quand nous sommes restés spectateurs devant ce qui se passait dans les facultés de Sfax et de Kairouan et quand Wajdi Ghounaym nous insultait au sein de nos universités en mettant en garde nos étudiants lorsqu'il disait que « les laïques tunisiens sont les pires laïques que j'ai rencontrés dans ma vie. Ils sont les plus ignobles, les plus immondes, infectes »... En bref, nous sommes responsables d'avoir offert nos enfants au despotisme religieux.
-Vous avez été l'une des rares en Tunisie à parler de l'égalité dans l'héritage et de beaucoup d'autres sujets considérés comme étant tabous dans notre société. Avez-vous été soutenue ? Quels sont les arguments que vous aimeriez présenter à nos lecteurs ?
Au début, j'ai trouvé une réticence même de la part des personnes qui prétendent être sécularistes. Mais, à vrai dire, je dois noter que grâce aux Femmes démocrates, depuis 1998, j'ai trouvé un espace légitime pour pouvoir élaborer mon point de vue. Car le premier point qu'on doit prouver dans notre lutte pour l'égalité dans l'héritage est de démontrer que toutes ces lois successorales ne sont guère du Coran, mais plutôt d'une interprétation humaine qui prétend parler là où Dieu a choisi de se taire.
L'héritage: violence "légitime" exercée sur les femmes :
Y a-t-il une relation entre l'héritage en tant que loi et le projet islamique? Pourquoi sommes nous taxés d'apostasie dès qu'on revendique l'égalité homme/femme ?
Donc notre approche se résume en trois étapes :
1.Comment les Anciens ont-ils lu les versets portant sur l'héritage ?
2.Et comment, de notre côté, les lisons-nous aujourd'hui ?
3.Interrogeons directement les sources. Ayons le courage de franchir l'obstacle de la "sacralité prétendue des textes anciens", que seuls, les Oulémas s'arrogent le droit d'aborder. Car ces textes sont vivants malgré l'étouffement qu'ils ont subi des siècles durant.
Lecture des versets : Versets 11, 12 de la sourate4
Nous remarquons: la dominance du fragment : «après que les legs et les dettes du défunt auront été acquittés» : répété 4 fois dans les deux versets. Dieu aurait, ainsi, ordonné clairement le recours au legs. Les Anciens exégètes et jurisconsultes auraient-ils été insensibles à ces constantes du Coran?
Quatre tendances se dégagent :
1.Certains considèrent que Dieu a prescrit le legs bien avant le partage de l'héritage.
2.D'autres agissent sur la structure du Verset 4/8, et ajoutent une anecdote relative à la jurisprudence, lourde de conséquences car elle change complètement le sens du Texte : « si la fortune est abondante ». Si Dieu avait voulu poser cette condition, il l'aurait tout simplement faite.
3.D'autres encore, se sont permis de considérer le legs comme une prescription définitive : Ibn Joubair disait «Les gens n'ont pas profité de l'opportunité que pouvait leur offrir ce Verset ». Et El Hassen de répondre : « Mais les gens deviennent avares!? »
4. D'autres s'efforcent de jouer aux conciliateurs: « Point de legs aux héritiers » auquel ils ajoutent l'expression suivante : « Il n'est de legs que dans les limites du tiers de la succession. »
En conclusion: les musulmans se sont détournés de leur Texte Sacré et ils se sont contentés d'appliquer ce propos au lieu d'examiner de près ce que le Texte leur a prescrit. Car il n'y a rien de sacré dans tout ce que nous avons exposé. Je peux vous donner quelques exemples :
l'héritage du grand père. Tout chercheur ayant abordé ce sujet afin d'en comprendre les origines historiques a été considéré comme un fauteur de troubles.
Le Coran n'a pas fait état de tous les cas de figure relatifs à l'héritage.
« La mère des veuves » : un défunt sans enfant et qui laisse 4 femmes, partageraient-elles le ou bien auraient-elles chacune ? Dans ce cas, à elles seules revient la totalité de la fortune
Notre société ne peut plus supporter, dans le domaine des successions, ce genre de questions qui relève de la polygamie. L'approche des Anciens n'est qu'un produit culturel. Beaucoup de cas juridiques cherchaient leur légitimité en se basant sur les coutumes comme source du droit musulman.
En conséquence : Les sociétés arabes sont contrariées par la Sharia, morfondues par sa présence lourde, dérangées par ce mot qui ne peut que porter atteinte à l'Etat civil.
Pour ces savants, la charia est devenue, comme par miracle, synonyme d'un ensemble d'interdits liés à la femme et rien que la femme, des interdits qui emprisonnent ses actes et ses pensées, ses envies et ses désirs. En résumé, la charia a fait de la femme, bien malgré elle, la « protectrice » des valeurs de l'islam et le bouc émissaire pour sauvegarder la ‘oumma'/communauté des musulmans. Peut-on parler aujourd'hui d'une «charia» telle qu'elle est écrite dans le Coran? N'est-elle pas, au fait, qu'un produit de ce que les anciens exégètes et jurisconsultes ont perçu du Coran? Et qu'à travers les époques, les savants ont fini par croire qu'ils sont les messagers de Dieu, rapporteurs de sa parole divine, et les seuls gardiens du livre Saint.
-Revenant à la Tunisie et plus précisément à son paysage politique. Vous êtes l'une des plus ferventes opposantes à Béji Caïd Essebsi. Quelles sont vos raisons ?
Etre l'une des plus ferventes ? Je ne sais pas. Les alliés et sympathisants de Moncef Marzouki ne cachent pas leur hostilité envers Béji Caïd Essebsi.
Cependant, je considère que je suis l'une des victimes du vote utile. J'ai participé aux élections tout en étant convaincue que la carte politique et sociale ne verra pas un grand changement. Mais personne ne pouvait imaginer qu'il viendrait le jour où nous serions témoins d'une coalition entre Ghannouchi et BCE. Je sais que la politique est un jeu à plusieurs visages mais tourner le dos aux promesses tenues lors de la campagne électorale n'a qu'une seule définition: l'art de voler les voix des citoyens. La Tunisie est devenue, depuis cinq ans, un laboratoire de test et d'essai, gouvernée par des incompétents entrainés par l'improvisation, le clientélisme et le népotisme. Notre pays souffre à cause de ces personnes et les compétents sont marginalisés. Si la Tunisie persiste à rester debout ce n'est que grâce à la société civile bâtie sur les principes universels des droits de l'Homme. Nous sommes obligés de faire face, au quotidien, à des personnes « responsables » mais mal dans leurs peaux... La Tunisie est dirigée à l'aveuglette, aucune feuille de route n'a été établie par aucun ministre et personne ne contrôle rien. Aucun ministre n'est porteur de réforme. Aucune poursuite judiciaire sur les dépassements que nous avons subis n'a été initiée. Que dire devant un gouvernement qui ne comprend que des revenants responsables et premiers témoins des agressions qu'avait subies la Tunisie au temps d'Ennahdha ? Nous avons tout simplement perdu confiance. Nous avons écarté Ennahdha en octobre 2014 mais BCE n'est en réalité que le principal sauveur de Ghanouchi, et le peuple n'oubliera jamais le mal qui lui a été fait...
-Avec la probable fin de Nidaa Tounes, quelle serait l'alternative pour les prochaines échéances électorales selon vous ?
Il y aurait deux possibilités :
La création, d'une part, d'une tendance que j'appellerais pro- moderniste et qui devrait comprendre les partis de Gauche, la société civile, et toutes les tendances qui cherchent la réforme et la mise en place des institutions. D'autre part, la mise en place d'une coalition franche et directe de toutes les tendances conservatrices de droite conduite par Ennahdha et le reste de Nidaa en fera parti. Et là, nous aurons à découvrir la nouvelle carte politico/sociale de la Tunisie.
La deuxième possibilité serait le retour au même point du départ d'avant 2013. Et je dois vous avouer que ce scénario me fait peur même s'il est loin d'être réalisable.
-Est-ce que vous croyez au discours d'Ennahdha qui dit vouloir se moderniser ?
Même si Ennahdha est sincère, et tend à se moderniser, je ne peux être confiante quant à l'avenir de ce parti. Les islamistes dans le fin fond de leur définition sont un parti idéologiquement engagé. La conviction de l'idéologie ikhwanite se base sur un rejet violent des valeurs occidentales pour prôner un modèle de société strictement islamique dont la Charia constitue un guide/ modèle pour l'action. Il est vrai que le degré de leur radicalisme diffère d'un pays à un autre, et je prends l'exemple des Frères musulmans tunisiens et les Frères musulmans égyptiens. Cependant, ils conservent bien les principes hérités de leur fondateur El Banna. L'islamisme est un mouvement politique qui utilise la Charia pour changer la situation politiqwue, sociale et économique et qui rêve d'instaurer le Califat perdu depuis le moyen âge. Donc, Ennahdha peut changer de discours mais ne changera jamais ses principes qui sont sauvegardés et conservés pour des moments opportuns.
-Le remaniement ministériel n'a compris qu'une seule femme. Pourquoi selon vous ?
Tout simplement parce que les partis politiques utilisent la question féminine comme un cheval de Troie et ne voient en nous qu'une voix qui peut être exploité aux élections. S'ils persistent à croire en cette image ce n'est que grâce aux femmes elles-mêmes qui n'ont pas su comment se réunir au sein d'une stratégie qui rassembleleurs efforts pour leur bonne cause. Les femmes sont un élément-clé de l'évolution de chaque pays, tant sur un plan économique et social que d'un point de vue des droits individuels. La Tunisie ne verra la paix que lorsque la femme se sentira vraiment un individu bien égal à l'homme. La femme tunisienne en résumé tient les commandes de la révolution et je dirai, avec beaucoup de modestie, que nous surveillons avec rigueur nos acquis et les acquis de nos enfants.


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