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Soixante ans après l'Indépendance: Faux-pas et sursaut de l'Etat moderne
Publié dans Le Temps le 20 - 03 - 2016

L'Histoire retiendra cette phrase emblématique et indicative de l'Islam politique triomphant en 2012, aux élections de la constituante par la bouche du Cheikh Rached El Ghannouchi leader d'Ennahdha: « Nous aspirions juste à une boutique... nous avons eu tout le marché » (Konna narghabou fi doukkan... yakhi khdhina El souk Kollou) ! Eh bien ce « marché » ou « Souk » en arabe, nous y sommes en plein, 60 ans après l'indépendance qui a mis les fondements de l'Etat national rationaliste moderne, et cinq ans après une Révolution mille fois tripotée et détournée de son lit et de ses aspirations initiales pour affaiblir l'autorité de ce même Etat et protéger « légalement » et « constitutionnellement » tous ceux qui le menacent de mort !
Peut-on savoir dans quel pays au monde, une République ou une Monarchie constitutionnelle, sont-elles menacées par le terrorisme criminel avec toutes les preuves matérielles incontestables, les armes du crime, la logistique de soutien, celle qui héberge, transporte, finance et qui avouent leur impuissance à éradiquer le phénomène et à appliquer les lois qui font la crédibilité de l'Etat et de la puissance publique ! Au nom de quoi libére-t-on des criminels « soupçonnés » (SVP) de présomption d'innocence, avec du sang sur les mains des plans d'exécution de l'acte, et toutes les démarches de préparation de ces mêmes actes qui ont abouti au crime... Au nom de quelle loi !
La détention préventive étant fixée à 14 mois, certains éléments de la périphérie active du terrorisme, risquent de prendre bientôt l'air libre, après une petite escale, blanchis nourris aux frais de la « Princesse » de notre République dans les maisons d'arrêts, surbouquées par plus de 2000 « terroristes » qui attendent d'être « jugés » !
Certes, c'est à l'honneur, de la République de respecter ses lois, mais son honneur aussi c'est de rendre justice aux victimes du terrorisme barbare, et leurs familles endeuillées. L'Etat ne peut pas appliquer les lois favorables aux accusés et occulter les lois qui punissent les crimes... Il y va de sa crédibilité ! Fermons la parenthèse !
Pour revenir à notre « Souk » politique et social, le rapport de forces se convertit aussi et en d'autres termes aux lois du marché et à la règle de l'offre et de la demande.
« Donnez-moi une majorité qui permet le seuil minimum de la stabilité et je vous donnerai un gouvernement », aurait dit aujourd'hui Omar Ibn El Khattab, qui avait une préférence quand même pour l'Etat fort transcendant et même absolutiste à condition qu'il soit « juste » !
Aujourd'hui certains acteurs politiques s'activent à se positionner sur la scène sans tenir compte justement de cette exigence incontournable, surtout en ce moment, de la stabilité. Les Islamistes l'ont compris, appelez cela tactique ou manœuvre, mais ils n'arrêtent pas de discourir sur « leur volonté de préserver l'Etat », alors que du temps de la Troïka, la citadelle à prendre et à dompter aux goûts de leur culture idéologique c'était bien ce même Etat ou comme le désignait si bien le « Cheikh Rached » par « Souk ». Mieux, même le mot d'ordre repris en cœur par les innombrables intervenants nahdhaouis sur les médias, TV et Radios, c'est que Ennahdha fait partie de l'Etat et donc sa survie c'est la survie de l'Etat... qui dit mieux... et que veut le peuple !
Cette maîtrise est le fruit d'une discipline bien huilée et les voix légèrement discordantes et nostalgiques des « frères musulmans », se font vite rappeler à l'ordre pour se faire très discrètes en ce moment... stratégie oblige, on veut assurer et rassurer car l'enjeu est vital et Ennahdha joue les municipales, comme l'ont fait les Turques de notre ami Erdogan pour contrôler l'ensemble du système politique et de la société depuis bientôt 15 ans en Turquie !
Ceci dit, on ne peut qu'admirer leur sens tactique, comparé aux bourdes de leurs adversaires. Justement parlons... en !
Ceux parmi les partis de la gauche multiple qui ont des communistes révolutionnaires, aux socialistes travaillistes qui s'est posé la question de rassurer les Tunisiennes et les Tunisiens, alors qu'ils n'ont cessé cela fait cinq ans de jouer la « Rue » contre « l'Etat » ! Qui s'est donné la peine pour dire ou même estimer, que l'excessive revendication et le blocage de la machine productive, conduisent fatalement à l'arrêt des investissements et de la promotion ainsi qu'à l'approfondissement du chômage.
Les milliers de milliards partis en fumée du fait des grèves ininterrompues et qui se comptent par milliers depuis cinq ans... qui en a profité politiquement sinon les adversaires de la gauche et donc « l'Islam politique » qui a su se faire plus rassurant et qui a tiré les leçons de ses errements passés du temps de la Troïka.
Aujourd'hui, Ennahdha aux yeux des classes moyennes et de la petite et même grande bourgeoisie nationales, est en passe de devenir le garant de la stabilité de l'Etat et de sa survie.
Eh oui, le phénomène s'est encore accentué avec la crise de Nida Tounès et les fissures du centre démocrate et libéral de la modernisation. Bourguiba ne doit pas être content ce 20 mars 2016 !
Le temps est-venu pour que la gauche plurielle remette ses pendules à l'heure et se fasse plus rassurante avec le monde économique, les agriculteurs et les commerçants, artisans et industriels.
La « lutte des classes » a fait son temps depuis Deng Xiao Ping et la croissance vertigineuse de la Chine populaire qui a donné au monde un nouveau modèle où cohabitent le social et la liberté d'entreprendre essence même du capitalisme occidental.
De toute façon les Tunisiens n'en veulent pas culturellement et économiquement.
Aujourd'hui vouloir préserver le domaine public et affaiblir l'Etat par des grèves et des manifestations de Rue qui n'en finissent pas de bloquer le monde économique, c'est nager dans la contradiction la plus totale. A force d'alourdir les charges de l'Etat, ce dernier risque de craquer sous le poids des exigences qui deviennent insupportables... C'est l'embouteillage aux heures de pointe... et on risque les pannes sèches !
Et pourtant, on a l'impression que certains « leaders » sociaux, persistent et signent encore à acculer toujours et plus le gouvernement et l'Etat en poussant à l'irréparable déconfiture de l'économie.
Alors... qu'ils ne viennent pas s'étonner si aux prochaines élections, c'est Ennahdha qui fera le ras de marée et se remettra en tête et en pôle position pour contrôler à nouveau l'Etat et la société qu'ils ont mérité ! Ils auront ce qu'ils ont mérité !
Messieurs-Dames de la gauche plurielle et démocratique, la nature a horreur du vide, et le vide mène à Waterloo... sur la petite colline Belge. Take Care !
K.G


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