Le «Petit Prince» aura beau chercher, il ne trouvera pas, même s'il a l'habitude de se lever très tôt, et de courir le désert sans se lasser, les yeux fixés sur une étoile qui habite son coeur... Parce que la Tunisie, terre de tous les possibles, et surtout de tous les impossibles de la survie au quotidien: exercice de très haute voltige s'il en est, à damner tous les saints de l'univers, il faut savoir l'apprivoiser, en acceptant par avance, toute sa logique aux antipodes, pour pouvoir y vivre, et surtout, résister à la tentation très forte, de prendre ses jambes à son cou pour la quitter. En évitant de se retourner pour ne pas être transformé en «Statue de Sel». Cela tient du miracle, c'est indéniable, et c'est conçu pour durer. Ne cherchez pas, vous ne trouverez pas, car vous êtes déjà, à coup sûr sous emprise. Essayez voir de rompre le sortilège, fil ténu qui vous relie à la vie, et vous comprendrez qu'il y a sûrement anguille sous-roche, et que cela remonte à très loin. Par-delà les nuages et le passage des temps, quelque part entre quête et désespoir, à la jonction d'un chemin dont vous avez depuis belle lurette, perdu les repère sur la carte. Cela ne vous empêchera pas d'essayer d'avancer, mais à quel prix? Un bébé qui a besoin d'une couveuse, indisponible dans un hôpital public, pour pouvoir survivre, quel réponse lui apposer, lorsque ses parents n'ont pas les moyens de lui en payer une dans une structure relevant du privé: accroche toi tout seul à la vie, la nature fera le reste, en lui chantant un hymne patriotique en guise de berceuse pour l'endormir, et le reste suit? Il faut tout de même, savoir être conséquent avec soi-même: la patrie, ça ne se monnaye pas: c'est un fait, mais il ne faut surtout pas, essayer de se convaincre, même en y mettant la forme pour faire plus vrai, que sa cicatrice de variole est un bijou de grain de beauté qui orne la joue de la belle, mais plutôt la soigner, pour éviter que cela ne dégénère, justement par amour de la belle. Nous avons encore du pain sur la planche...