Le spectacle musical libanais "Hishek Bishek » Show du Théâtre « Metro Al Madina », à Beyrouth, a emballé dernièrement le nombreux public du festival international de Hammamet jusqu'à se prolonger longuement sur les gradins en compagnie de l'une des danseuses du groupe. Un spectacle surprenant et « dingue » qui se situait entre la comédie musicale et l'opéra bouffe. Ce spectacle, de près de deux heures, nous a emportés, en compagnie de dix artistes, vers le bon vieux temps des chansons légères, mais pas du tout dans un sens péjoratif, de l'Egypte des années vingt et jusqu'aux années soixante-dix du siècle dernier. Une revisite de plusieurs chansons qui renvoyaient à un certain état d'esprit et une belle insouciance qui criait sa présence particulièrement durant les « années folles » se situant entre la première et la seconde guerre mondiale. Interprétées en live par des voix féminines et masculines accompagnées d'un luth, d'un violon et d'un accordéon dans un décor de cabaret, le spectacle « Hishek Bishek Show » reconstituait, par décor et costumes interposés, sur une scène nue et sous une lumière tamisée, l'atmosphère peu commune et spécifique de ces lieux de détente, de fête, de beuverie et de loisirs. Le « Dalâa » (le désir d'être cajolé) était à son comble, dans la mesure où les chanteuses-danseuses n'hésitaient pas à manifester envers les hommes, les caprices les plus fous. Le concert se voulait un spectacle complet avec la chanson, où l'improvisation était de rigueur, la danse, le jeu théâtral et surtout la musique. Une grande fête où la lumière manquait un peu sur scène, car le choix du clair-obscur a beaucoup nui à la vision du spectacle, d'autant plus qu'il se passait au fond de la scène. Les artistes avançaient peu vers le public et étaient à peine visibles. Le metteur en scène aurait pu « tricher » un peu et dépasser le détail d'une lumière reconstituante d'une atmosphère d'un soir au bar ou au cabaret. Cerise sur le gâteau Les retrouvailles avec des chansons d'antan composées et interprétées à l'époque par des ténors de la composition musicale musique égyptienne et arabe en général, à l'image de Sayyed Dérouiche, Mohamed Faouzi, et les voix d'Oum Kalthoum, Chadia, Leila Nadhmi, Aïda Echaer et même de la chanson franco-arabe comme « Ya Mustapha », devenue internationale, dès la fin des années cinquante par la voix de Bob Azzam. Les improvisations musicales et vocales, pour y retourner, ont constitué la cerise sur le gâteau. Car elles ont permis de donner un autre visage pour plus d'une chanson revisitée. Un travail qui dénote d'un désir de création et de créativité pour sortir des sentiers battus en adaptant les œuvres à la musique d'aujourd'hui.