Le choix de la section Lettres par un grand nombre d'élèves de l'enseignement secondaire - bien que le taux de réussite y soit le plus faible dans l'examen du Baccalauréat - demeure un des principaux problèmes chroniques que rencontre notre système éducatif, selon les services concernés du ministère de l'Education. Un mois et demi après le démarrage de la nouvelle année scolaire 2016/2017, plusieurs élèves et parents nous ont fait part de leur crainte de voir ces faibles résultats régresser davantage, suite à la révision du mécanisme relatif à la prise en considération des moyennes annuelles des élèves dans le calcul de la moyenne générale au Baccalauréat. Ce qui constituait un bon stimulant pour les élèves moyens en vue de s'appliquer et de fournir des efforts supplémentaires dans leurs études. Ils estiment également que la nouvelle réforme éducative a occulté la spécificité de la section Lettres et ce par l'absence de mesures spécifiques en sa faveur de nature à remédier à cette problématique. A l'exception bien entendu de la décision portant sur l'octroi de bourses universitaires à un très petit nombre parmi les élèves les plus méritants qui réussissent l'examen du Baccalauréat dans cette section pour faire des études supérieures à l'étranger, à l'instar de leurs camarades des plus méritants des sections scientifiques et en particulier la section Mathématiques. Le taux de réussite dans la section lettres au baccalauréat en juin dernier 2016 a atteint environ 26%, contre 76% de refusés, soit 7594 admis sur un total de 29345 candidats et 21661refusés. Autant d'élèves qui devaient, pour la grande majorité d'entre eux, quitter définitivement l'école, car leurs chances de réussir de nouveau sont très minces. Au même moment, le taux de réussite dans la section mathématiques a atteint 70% et dans la section sciences expérimentales 56%. Compte tenu des résultats au niveau régional et des écarts entre les gouvernorats dans ce domaine, l'écart entre les taux de réussite dans la section Lettres et la section Mathématiques atteint 43 points. Le diagnostic officiel des causes est très général, également. Il évoque l'affectation de professeurs dont l'expérience est très limitée à l'enseignement des classes terminales, ou encore le choix de la section lettres par les élèves moyens et ceux qui réussissent les examens de passage par rachat. Or, les élèves moyens sont capables de réussir avec brio si les conditions propices sont réunies, ce qui n'est pas le cas, car la nouvelle réforme éducative semble cibler principalement les élèves forts en mesure de réussir quelles que soient les circonstances.