Les nouvelles pratiques politiques partout dans le monde ont besoin d'hommes crédibles, compétents, efficaces dans leur leadership, ayant fait leurs preuves par leurs expertises dans le passé, tout en étant conscients des réalités internationales et d'une certaine maîtrise des enjeux locaux. Ce sont des compétences qui constituent les prunelles de nos yeux, des élites de la nation que le pays a payé cher pour qu'un jour ces gens arrivent à piloter l'administration tunisienne. Ce sont des experts qui constituent la crème des hommes qui ont une valeur certaine, des compétences au dessus de toute épreuve. Souhaitant les adjoindre à son équipe déjà en place à la Kasbah, et ayant besoin de leurs conseils, le chef du gouvernement, Youssef Chahed, a multiplié les entretiens avec une multitude d'anciens ministres, fiscalistes et universitaires pour solliciter leurs concours d'une manière ou d'une autre. Parmi eux, figurent notamment l'ancien ministre de l'Industrie et de la Technologie, Afif Chelbi, par ailleurs co-auteur du programme économique de Nidaa Tounès et président du Cercle Kheireddine, et Ridha Saidi, ancien ministre auprès du Premier ministre (Hamadi Jebali et Ali Laarayedh), chargé du Dossier économique, chef économiste d'Ennahdha et Député à l'ARP. Mais il ya aussi Fayçal Derbel, ancien président du Conseil national de l'Ordre des Experts comptables de Tunisie, universitaire et fiscaliste de renom. Ce bourgeois tunisois, proche du parti communiste tunisien, avant d'être repéré par Ben Ali, a été ingénieur de l'Ecole centrale de Paris en 1978. Il a travaillé d'abord à l'Agence de promotion de l'industrie de 1981 à 1986. Entre 1986 et 1987, il a été chef du centre d'études et d'ingénierie à l'Ecole nationale d'ingénieurs de Tunis. Directeur de la maîtrise de la technologie et des mutations industrielles au ministère de l'Economie nationale (1987-1990), il est devenu directeur de l'évaluation des projets à la Banque tuniso-qatarie d'investissement, puis directeur général du Centre technique du textile (1992-1998) et de l'Agence de promotion de l'industrie (1998-2001). En 2001, il a pris la tête de la banque d'affaires » International Maghreb Merchant Bank » (IM Bank). Nommé à la tête du ministère de l'Industrie, de l'Energie et des petites et moyennes entreprises en 2004, il ne s'est pas contenté du travail bureautique, mais a réservé tous ses week-ends et jours fériés pour multiplier les visites dans les régions et accélérer la création et le sauvetage. C'est encore le secteur privé qui a profité de son savoir et expertise. Il est membre du conseil d'administration des entreprises privées. Fort de son expertise en matière de finance et un portefeuille relationnel international avec une longue réputation de l'homme intègre, il n'a pas tardé à mettre tous ses atouts au service de son pays. A la tête de l'Industrie, on lui doit une magistrale étude prospective intitulée « La stratégie 2016 », à laquelle il a su rallier les promoteurs tunisiens et les investisseurs étrangers. En effet, avec un groupe d'acteurs de différents horizons, il a créé le cercle de Kheireddine où il a développé un papier extrêmement lucide et visionnaire pour nous proposer un renouvellement de modèle de développement adapté à la Tunisie en faisant une critique de la Révolution inachevée, appellation judicieuse et lucide. Et à l'initiative de ce cercle et conjointement avec le Cercle des économistes et la Fondation prospective et innovation ,une rencontre s'est tenue à Paris, le jeudi 15 septembre sur « l'appel pour une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie». Cet appel , initié par Afif Chelbi, , président du Comité d'orientation du Cercle Kheireddine, constitue une contribution de la société civile en appui aux efforts du Gouvernement tunisien visant à mobiliser les financements extérieurs pour le Plan de développement 2016-2020 dans la perspective de la conférence internationale qui se tiendra les 29 et 30 novembre 2016 à Tunis. Afif Chelbi a cité 5 bonnes raisons pour aider et soutenir la Tunisie: – Le monde est en récession démocratique depuis plus de 10 ans. La Tunisie est l'exception. Elle doit, de ce fait, être considérée comme un «bien public universel». – La Tunisie compte d'abord sur ses propres forces, mais elle a besoin de financements extérieurs importants pour passer le cap de la transition, «pour remonter sa courbe en J». – La Tunisie doit pouvoir construire un modèle de développement renouvelé plus équilibré socialement et régionalement, et plus ambitieux internationalement basé sur l'Etat de droit, la démocratie, le rôle central des femmes et les valeurs universelles porteuses de modernité. – Pour la communauté internationale, investir en Tunisie serait rentable et moins coûteux que la passivité. «Lorsqu'on parle de guerre, on parle en milliards d'euros, lorsqu'on parle de développement c'est en millions d'euros. Si la Tunisie, aux avant-postes de la lutte anti-terroriste était déstabilisée, c'est l'Europe qui le serait également». – La Tunisie est un pays ouvert, économie compétitive et dispose d'atouts importants. C'est le premier pays sud méditerranéen en termes d'implantation d'entreprises européennes (plus de 3.000). Elle offre de nombreuses opportunités d'investissement et de partenariat. Né le 24 novembre 1962 à Menzel Bourguiba et titulaire d'un diplôme d'ingénieur de l'Ecole nationale d'Ingénieurs de Tunis (ENIT) et d'un Master en management qualité et productivité, M. Saïdi a fait l'essentiel de sa carrière dans les domaines de l'énergie, de la qualité, de la production et du contrôle et de l'économie politique. Il a été président de la base du Nord-Ouest pour le transfert de l'électricité au sein de la Société Tunisienne de l'Electricité et du Gaz (STEG). Il a occupé le poste d'ingénieur conseiller dans un bureau d'études en ingénierie. Il est, en outre, membre au Bureau exécutif du mouvement «Ennahdha» chargé des études et de la planification, membre fondateur de l'Union Générale des Etudiants de Tunisie (UGET), et ancien scout et militant des droits de l'homme. Il a élaboré une étude analytique intitulée «Economie nationale : réalité et perspectives», publiée en novembre 2009 . Rien ne prédisposait cet ingénieur diplômé de l'Enit, ayant effectué ses premières armes au sein de la STEG dans les régions, avant de purger seize ans de prison, à occuper de si hautes fonctions. L'économie, il a commencé à s'y initier à travers ses lectures en prison. Recouvrant sa liberté, il s'y est consacré à la recherche d'un modèle de développement approprié à son mouvement Ennahdha. Choisi pour conduire l'équipe en charge du programme électoral, Ridha Saidi finalisera le document des 365 mesures constituant la plateforme globale et les engagements de son parti. Les débuts ne furent pas faciles, mais il a fini par identifier les bonnes manettes et les prendre aisément en main. Occupant un poste économique et financier des plus sensibles (ministre délégué auprès du Premier ministre chargé des dossiers économiques), Ridha Saidi s'attelle en effet sans relâche à maintenir la machine en marche. Pour lui, quels que soient les changements possibles de gouvernement et leurs échéances, la machine économique et financière ne doit guère s'arrêter. Les réformes et dossiers engagés doivent être pris en charge, dans une parfaite continuité de l'Etat, mais aussi avec une réelle volonté de les faire aboutir. L'un des principaux défis à relever, selon lui, est l'aggravation des disparités sociales et économiques héritées du passé et la nécessité de passer à un nouveau palier de croissance plus rapide. Mais aussi rétablir la confiance des investisseurs, accroître les réserves de change et augmenter la capacité de résistance de l'économie à d'éventuels chocs. La réforme du secteur bancaire est importante pour Ridha Saidi par la révision des conditions de gouvernance et la finalisation de l'audit complet (full audit) des banques publiques de la place dans une perspective de restructuration profonde de ces institutions, en plus de la création d'une entité publique qui aura à décharger le secteur du patrimoine improductif (unités et entreprises hôtelières en difficulté). Aussi, la réforme en cours de la microfinance doit aboutir à son institutionnalisation, sa normalisation et le renforcement des capacités et un meilleur ciblage des bénéficiaires. Pour le commun des Tunisiens, il est peut-être président de l'Ordre des Experts Comptables de Tunisie, ou encore membre du Bureau exécutif de l'Institut Arabe Des Chefs d'Entreprise(IACE). D'autres vous diront qu'il sera enseignant universitaire. Ses camarades d'école vous diront que c'est un perfectionniste extrêmement méticuleux. Ses étudiants lui reconnaissent sa disponibilité, son dévouement et l'envie de transmettre son savoir sans aucun calcul. A ses collaborateurs, il inculquera rigueur, persévérance et honnêteté. Ses amis profitent de sa loyauté et de son dévouement. Pour l'histoire, quand il fut recommandé au temps de Ben Ali pour le poste de Secrétaire d'Etat, l'unique défaut qu'on a pu lui reprocher : « il est sfaxien ». M.Faycel Derbel est né le 17 Août 1956 à Sfax. Il est expert comptable et porte-parole de l'IACE – Tunisie. Il possède un Diplôme d'Etat d'Expert Comptable (1984) . Entre 1980 et 1981, il a effectué des études doctorales en fiscalité internationale au Centre d'Etudes Fiscales Internationales (CEFI) Université de Nice. Dans le domaine de l'enseignement et de la recherche, il est professeur universitaire à FSEG Sfax puis ISG Tunis (à partir de 1990 à ce jour) Très compétent et passionné, avec un sens du devoir exacerbé, et une fidélité totale, on le sent extrêmement fier de son travail. Il discute, argumente, il écrit des rapports, encore des rapports qu'on imagine extrêmement complets. Et comme il le fait chaque année, l'expert-comptable, membre du conseil national de la fiscalité, Fayçal Derbel publie ses analyses et ses commentaires explicatifs. A titre d'exemple, dans son analyse intitulée « Tout doit changer en 2017 » publiée sur le Magazine « l'Economiste Maghrébin » en date du 29 juin , M. Faycel Derbal a affirmé que la situation de 2017 dépendra des mesures de relance ou plutôt de sauvetage qu'il convient de prendre au courant du second semestre de l'année en cours. « Il est vrai qu'aucun plan de relance ne permettra de transformer cette sinistrose en une embellie économique mettant le pays dans un sentier de croissance soutenable et durable, mais il est aussi vrai que l'immobilisme et l'inertie conduiront le pays vers la pire crise de son histoire », dit-il. Il a ajouté qu' « il y a lieu alors de rechercher une solution « médiane » consistant à mettre en œuvre des mesures rapides et concluantes à même d'induire un début de redressement tout en arrêtant cette descente aux enfers. Face aux dangers qui guettent notre économie, et par là notre souveraineté, la réactivité s'impose! » Leaders charismatiques, hommes de conviction, visionnaires et soucieux des enjeux de notre pays, ce trio se révèle aujourd'hui comme une étoile montante de la politique tunisienne et sur lequel il faudra compter et qui pourrait porter avec habileté et satisfaction le flambeau susceptible d'apaiser les craintes de la population.