Finalement Hillary Clinton s'est rendue à l'évidence. Elle a appelé le peuple démocrate à voter en masse pour le candidat du parti démocrate, Barack Obama. Les partisans de ce dernier avaient craint jusqu'au dernier moment que les sympathisants de Clinton ne fassent défection à l'échéance décisive. Quelque 18 millions d'électeurs perdus, cela ferait l'affaire du candidat républicain, John McCaine. Maintenant, tout est rentré dans l'ordre. Devant 70.000 partisans survoltés, Obama a été adoubé. Un triomphe auquel ont contribué, outre Hillary Clinton, son mari Bill, l'ancien vice-président Al-Gore et un aréopage d'autres personnalités éminentes du parti. L'idée d'organiser ce rassemblement à la date du 28 août, jour commémoratif de l'assassinat de Martin Luther King, il y a quarante ans, a constitué un symbole important: le rêve de voir un américain noir aux commandes du pays a toutes chances de se réaliser, le 4 novembre prochain. Mais dans cette ovation à Obama, on a eu tendance à oublier un autre personnage qui détiendra, peut-être, un rôle clé dans la politique étrangère des Etats: Joe Biden. On le loue sur tous les tons. On parle de sa parfaite connaissance des dossiers internationaux brûlants. Il serait le vice-président idéal dans l'Amérique du changement. Et il y a fort à parier que Obama lui confie la gestion des affaires du monde pour ne se consacrer qu'aux problèmes internes et, notamment, sociaux et économiques. Mais certains se rappellent que la vision de Biden dans ce domaine n'était pas blanche comme neige. Une de ses idées lumineuses et qui a agi fortement sur la politique étrangère de G.W. Bush était la partition des pays qui ne veulent pas se soumettre à la bannière étoilée. C'est ainsi que l'Irak, l'Afghanistan, le Soudan, le Liban et même l'Iran devaient tôt ou tard passer à la moulinette et se disloquer en autant de morceaux qu'il y a de confessions ou d'ethnies. Biden a-t-il, depuis, revu sa copie? Certains ne le pensent pas, à la lumière des positions tranchées prises par Obama dans certains dossiers et, notamment, le conflit israélo-palestinien. Verra-t-on alors les Etats-Unis poursuivre la politique des deux poids deux mesures dont Bush avait fait l'idée motrice de sa politique? Espérons que non!