Afin de mieux répondre aux besoins évolutifs des entreprises, et surtout en temps de crise, les banques tunisiennes devraient recourir à davantage de nouveaux instruments financiers de gestion et mettre en place une nouvelle « ingénierie financière » innovante et réactive. Nos banques ont en effet à financer en priorité les projets innovants et ceux à haute valeur ajoutée, étant donné l'apport de ces projets en matière de technologie et leur capacité de promouvoir de l'emploi en faveur des diplômés de l'enseignement supérieur. En effet, pour mener à bien une telle stratégie et couvrir les nouveaux besoins de financement des PME, nos banques devraient encourager les entreprises à adopter une structure financière équilibrée. Il s'agit là de les aider à recourir au capital risque et les préparer, dans une étape ultime, à l'introduction en Bourse. D'où la nécessité que nos entreprises collaborent avec leurs banquiers en toute transparence et confiance pour un développement harmonieux de la relation banques- entreprises convergente vers des intérêts mutuellement fructueux et des affaires « gagnant- gagnant ».
PROFITER DE LA CRISE POUR METTRE LES PENDULES A L'HEURE ! Face à la crise mondiale, de nouveaux challenges attendent nos banques qui seraient contraintes à un redéploiement des moyens vers une consolidation de leurs positions tant financières que concurrentielles, sinon elles risquent, du moins certaines entre elles, des périodes sérieusement critiques. Pour ce faire, nos banques sont appelées à développer davantage de moyens de paiement moderne et hisser la qualité de leurs services au niveau des standards internationaux, notamment la monétique, comme signe d'adhésion à l'économie numérique mondiale. Au niveau monétique justement, les guichets automatiques bancaires DAB / GDB ont certes apporté –ces dernières années -- un certain confort aux clients tunisiens en leur permettant de retirer automatiquement les cash ; mais ce service reste à compléter par une meilleure maintenance périodique, une alimentation plus fréquente en liquidités, des relevés de comptes plus exaustives, des virements personnels, de dépôts de chèques, des versements- espèces, et d'autres opérations financières courantes…
LE RECOURS AU MARCHE FINANCIER, EST CE PROFITABLE POUR NOS PME? Il n'est jamais de trop de mettre l'accent sur l'intérêt qu'il y a pour les entreprises tunisiennes à recourir au marché financier afin d'améliorer leur visibilité et de conférer à leurs activités la transparence requise.
En effet, le recours au marché financier constitue pour l'entreprise le meilleur moyen de subvenir à ses besoins en financement au moindre coût, de réduire son endettement et de diversifier ses sources de financement. Malheureusement, l'accès à ce marché nécessite le respect strict de conditions plus ou moins contraignantes. Il s'agit surtout de faire preuve de transparence, de bonne gouvernance de l'entreprise et de communiquer périodiquement ses états financiers. Dans ce domaine particulier, nos banques devraient développer également des partenariats gagnant- gagnant avec les prestataires opérant dans l'intelligence financière comme les sicars en favorisant l'externalisation des métiers qui ne relèvent pas forcément du cœur du métier des entreprises.
PARTENARIAT « BANQUE- ENTREPRISES » Mettre en place un programme d'amélioration des services bancaires conformément aux normes européennes et internationales ; tel est l'objectif de toute banque tunisienne voulant rester compétitive après l'instauration en 2008 de la zone de libre échange avec l'Union Européenne. En plus, à partir de cette date fatidique, nos banques ont la lourde charge d'aider nos PME à affronter la concurrence européenne et internationale, ainsi qu'à faire face à l'actuelle crise économique mondiale. Sur ce plan, une parmi les faiblesses de nos PME reste le financement. Le système financier tunisien, dominé par des banques d'Etat, dont l'essentiel de l'activité consiste à octroyer des prêts à des grandes entreprises classiques, est peu adapté au financement de l'innovation et de la nouvelle économie telle que les start- up. En effet, nos PME innovantes peinent à trouver des crédits ou des investisseurs en capital. Elles reçoivent aussi peu de commandes publiques qui joueraient normalement un rôle prépondérant dans leur développement, comme cela a été prouvé depuis longtemps aux Etats-Unis et en Occident en général.