Le monde arabo-musulman y avait vu les prémices éclatantes et encourageantes d'un virage spectaculaire dans la politique arabe des Etats-Unis, notamment celle qui a été menée par son prédécesseur, G.W Bush. Il y évoquait les problèmes qui hypothéquaient la bonne intelligence entre les deux nations avec une évidente bonne foi. Il y développait une bonne connaissance de la culture musulmane qui tranchait avec la méconnaissance de la religion du Prophète chez l'ex.locataire de la Maison-Blanche. Et surtout, il admettait la centralité du drame palestinien dans le destin actuel du monde, quoique d'une façon un peu frileuse. A l'écoute de ce discours on était bouleversé, ému, transcendé. On s'était mis à croire au miracle, oubliant par une amnésie dont l'histoire humaine a le secret, que souvent nous avions été menés en bateau par d'anciens présidents américains qui nous avaient fait miroiter mais en vain, de solides perspectives de paix comme Jimmy Carter ou Bill Clintom. Aujourd'hui, de ce discours on ne garde plus qu'un arrière-goût de désenchantement et, surtout, la pénible et indigeste sensation de s'être fait rouler dans la farine. Pour un bon bout de temps, cette dernière sensation demeurera vivace bien que, nombre de citoyens arabes se rendent de plus en plus compte du terrible obstacle auquel est confronté Obama, à savoir la puissance-on pourrait même dire la puissance absolue-du lobby sioniste, monstre tentaculaire dont le pouvoir s'étend insidieusement sur une grande partie de la planète. Et pourtant, en suivant l'actualité de ces derniers jours, un léger espoir se réveille en nous. L'espoir de la dernière chance pour ce processus de paix que l'Etat hébreu s'échine à éteindre en poursuivant une cynique politique de colonisation. Cet espoir, ce ne sont pas les dernières déclarations du Premier ministre israélien qui l'entretiennent, lui qui insiste fortement sur la nécessaire reconnaissance par les Palestiniens d'Israël comme l'Etat du peuple juif, ce qui exclut ipso facto ces derniers de toute possibilité de retour au bercail. Non, ce qui entretient l'espoir, si mince fut-il, c'est l'insistance affirmée par le Président Obama d'assister en personne aux négociations qui reprendront le 2 septembre prochain. Bien que nous sachions que, par le passé, Bill Clinton avait tenu à assumer une telle responsabilité sans avoir abouti à rien de positif, on reste quand même attaché à ce mince espoir. Peut-être Netanyahu abandonnerait-il ses fameuses manœuvres dilatoires !