Le Parc du Belvédère, nous a toujours fait rêver, jeunes, nous apprenons déjà dans son zoo le Bâb du lexique des animaux, adultes, pour les Tunisiens qui n'ont pas les moyens de faire des petites randonnées avec leurs familles.
Le Parc du Belvédère: une histoire de 117 ans
Ce Parc rappelons-le pour la petite histoire a été créé en 1892 par l'architecte paysagiste Joseph De La Fourcade, jardinier en chef de la ville de Paris. S'étendant sur quelque 110 ha, le plus grand parc urbain de la ville de Tunis venait ainsi de naître. Durant toute une décennie, il restera fermé au public, et ce, pour permettre aux plantes de se développer au maximum. Ce délai s'est avéré judicieux et aujourd'hui le parc est riche de plus de 230.000 arbres, un chiffre qu'aucun autre parc de ceux qui ont été créées par la suite n'a pu atteindre Le Parc ouvert officiellement en 1910 a surpris les visiteurs par la variété et la richesse de sa végétation. 80 espèces d'arbres différents proviennent en effet des cinq (5) continents. Ainsi de grandes variétés couvrent de leur ombrage un sous-bois fait de pistachiers lentisques, de genévriers, de bougainvilliers, de chiens verts…
Une multitude de monuments à promouvoir
Mais bien-sûr, le Parc du Belvédère est aussi célèbre pour la multitude de monuments qui le parsèment. Car en plus, du parc zoologique qui garde une certaine notoriété malgré son appauvrissement en espèces et en nombres d'animaux, le parc abrite la Kobbet El Houa qui fut construite au XVIIème siècle sous Hamouda Pacha, le casino érigé en même temps que le parc, les tunnels, véritables labyrinthes ponctués de galeries creusés par l'année allemande au cours de la seconde guerre mondiale. A ceux-là viennent s'ajouter les deux grandes portes en fer forgé. Enfin son plateau qui culmine à 80 m permettant d'observer la ville de Tunis ainsi que les silhouettes caractéristiques de Jebel Boukornine, Jebel Ressas et Jebel Zaghouan et enfin, le lac aménagé dans son enceinte.
Le lac un plan de 3.500 m⊃2; rénové
Si j'ai fait cette lecture historique du Parc du Belvédère c'est pour mettre en valeur l'importance de ce lac qui a lui seul est une attraction. Ce plan d'eau artificiel s'étend sur environ 3.500 mètres carrés et, qui à chaque saison d'hiver, se peuple de centaines de canards sauvages migrateurs dont parfois des espèces très rares, comme la nette rousse, se substitue aux étangs et lacs naturels inexistants. D'ailleurs, ce n'est pas sans rechigner qu'ils ont accepté qu'il soit asséché et rénové et presque défiguré avant d'être rénové. Car avec les années et la nonchalance de certains responsables, ce lac a fini par s'envaser, engendrant, en conséquence, la défection des pompes responsables de l'oxygénation de l'eau, devenant ainsi nauséabonde et l'air dans son voisinage irrespirable. Mais aujourd'hui et après deux années de travaux, le lac a retrouvé son aspect d'autan et même gagné en beauté. Car en plus de la réfection du fond, de la bordure et de l'installation du système du jet d'eau, le lac s'est enrichi d'un ingénieux procédé qui permet à l'eau de lui parvenir sur son flanc Nord-Oued en véritables petites cascades. Et l'Association des Amis du Belvédère a mis la main dans la pâte en contribuant à l'installation d'un système d'éclairage fonctionnant à l'énergie solaire ainsi que d'une éolienne pour le pompage de l'eau. On lui doit aussi l'embellissement du pourtour du lac, notamment à l'entrée du zoo où un muret en forme d'assises permet aux promeneurs de se reposer en face du plan d'eau et de profiter de la vue d'ensemble.
La mise à niveau du parc doit être totale
Et comme il y a toujours un Hic ou un grain de sable, toute cette mise à niveau n'a pas semblé intéresser le reste des utilisateurs du parc tel les responsables du café en place. Sinon comment expliquer l'état délabré des lieux, à tous les niveaux, de même pour le café à l'intérieur du zoo, ou les bancs en bois destinés aux promeneurs… compromettant tous les travaux et les efforts fournis pour l'embellissement et la rénovation du parc? Car, rappelons-le, le parc constitue l'unique parce urbain de la capitale et continue bon gré, mauvais gré à drainer chaque année 1.200.000 visiteurs, un chiffre qui augmente les jours des fêtes et les week-ends. La municipalité de Tunis à qui on loue tous ses efforts ne doit pas s'arrêter en si bon chemin, et doit sommer les responsables de ces lieux publics d'être en symbiose avec le renouveau que connait le parc.