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Exportations tunisiennes
Publié dans L'expert le 31 - 07 - 2009

La Tunisie reste encore et toujours le pays exportateur par excellence dans la région. C'est l'un des défis que nous avons réussi à relever depuis des années, grâce à une amélioration continue de la compétitivité de l'économie nationale et la mise à niveau des entreprises. Nous n'exportons pas de ressources naturelles (pétrole, or, matières premières….) dont la valeur ajoutée est presque nulle, mais nous exportons des services et des produits industriels. Et c'est là toute la différence.

La conjoncture internationale difficile suite à la crise économique mondiale a réduit considérablement nos exportations, et c'était prévisible. Après des records de hausse en 2008 et une augmentation normale en 2007, les exportations tunisiennes ont enregistré une baisse de 22.2% au cours des 6 premiers mois de l'année. C'est pour cette raison que le Président Ben Ali a ordonné, au tout début de la crise, la prise de décisions conjoncturelles au profit des entreprises exportatrices affectées, et qui ont été prolongées et étendues par une loi de finances complémentaire. Sans tomber dans l'alarmisme ou la psychose, les chiffres des exportations sont à relativiser sur la base d'une analyse plus détaillée, en faisant les comparaisons nécessaires et en prenant en compte les différents éléments de la conjoncture internationale.

Une conjoncture internationale difficile :
Personne ne peut nier que la crise financière mondiale, qui s'est transformée en crise économique, a ralenti considérablement le rythme de la croissance mondiale. Les perspectives et les projections des principales institutions internationales ont été toujours à la baisse avec des signes négatifs. En effet, selon les dernières projections du FMI, l'économie mondiale connaîtra une baisse de -1.4% durant l'année en cours, ce qui est considérable suite à plusieurs années de pleine croissance. Au niveau de l'Union européenne, notre principal partenaire économique, la baisse sera plus prononcée avec un niveau de -4.7% en 2009. La chute de la croissance sera encore plus forte dans la zone euro avec des perspectives de -4.8%. Cette récession économique, touchera durant 2009 les principaux clients de nos exportateurs avec des degrés différents :
- Allemagne : -6.2%
- Espagne : -4%
- Italie : -5.1%
- France : -3%
Les Etats Unis d'Amérique, principal moteur de l'économie mondiale, enregistreront cette année une baisse de -2.6%, et le Japon plongera jusqu'à -6%. Le tableau de l'économie mondiale est donc morose pour cette année.
Cette baisse de l'activité économique mondiale a été aussi matérialisée par une baisse du commerce mondial, qui enregistrera -12.2% en 2009. Rien que dans les pays de l'OCDE, les exportations et les importations des biens et services ont continué leur chute. La baisse était respectivement de 13,4% et 15,2%, en valeur corrigée des variations saisonnières. En glissement annuel, les croissances des exportations et des importations des biens et services des pays de l'OCDE ont subi une forte baisse à 27,1% pour les exportations et à 27,9% pour les importations. La chute observée au dernier trimestre de 2008 a continué malgré une légère amélioration.
Les principaux pays exportateurs dans le monde ont vu leurs exportations chuter, et même à des degrés encore plus forts que la baisse enregistrée chez nous. En effet, les exportations allemandes, en glissement trimestriel, ont baissé de 13% et les importations de 9,5% au premier trimestre 2009. En glissement annuel, la chute a été plus prononcée avec 23,3% pour les exportations et 15,1% pour les importations.
En glissement trimestriel, les exportations des Etats-Unis ont diminué de 11,5% et les importations de 11,8%. Sur douze mois, les exportations ont décliné de 15,8% et les importations de 19,0%.
Le Japon semble avoir été particulièrement affecté par la crise actuelle avec une dégringolade de 26,7% des exportations et une chute de 12,9% des importations en glissement trimestriel en 2009. En glissement annuel, les exportations en volume ont plongé vertigineusement de 42,1% et les importations ont baissé de 18,7%.
Selon les chiffres de l'OCDE, aucun pays n'a échappé à la baisse de ces exportations, comme le montre le tableau suivant :
Pays ou zone
Exportations 1er trimestre 2009
7 grands pays
-22.8%
Canada
-18.5%
France
-13.7%
Allemagne
-23.3%
Italie
-26.6%
Japon
-42.1%
Royaume Uni
-17.7%
Etats-Unis
-15.8%
Source : OCDE
Ce tableau relativise la baisse de nos exportations puisque la tendance est générale, et touche même les plus grands exportateurs mondiaux.

Analyse détaillée de la baisse de nos exportations :
Une analyse détaillée de nos exportations permet de relativiser leur baisse au cours des 6 premiers mois de l'année en cours.
Bien qu'elle soit importateur net de pétrole depuis des années, la Tunisie reste aussi un exportateur de quantités limitées de brut. Ces exportations sont affectées par la chute des cours du brut à l'échelle internationale. Le prix du baril a chuté de plus de 147 dollars en Juillet 2008, à une moyenne de 60 dollars au cours des 6 derniers mois. On rappelle que la part du pétrole dans nos exportations dans le régime général atteint par moment 35%, soit le 1/3. Donc, la chute des exportations tunisiennes en valeur au cours des derniers mois, n'est pas imputée directement à une baisse de l'effort d'exportation de nos opérateurs, mais à une baisse des cours mondiaux, qui obéissent à une logique d'offre et de demande et de spéculation.
En parlant du pétrole, il ne faut surtout pas oublier nos exportations de phosphates qui ont chuté considérablement au cours des derniers mois à cause de la baisse de la demande et de l'activité économique. Cette chute a atteint plus de 50%. Les prix du phosphate à l'échelle internationale connaissent une dégringolade sans précédent, et on ne sait pas si on a atteint « le fond du fossé ». C'est l'attentisme dans le secteur. Un autre élément hors compétitivité des opérateurs qui vient s'ajouter pour expliquer la baisse des exportations.
Cet élément confirme le rôle de l'effet « prix » dans l'analyse. En effet, si les exportations tunisiennes ont enregistré un record de hausse qui a atteint 27% en 2008 sous l'effet de la hausse des prix à l'échelle internationale, la baisse de cette année est attribuée au même phénomène. Une véritable accalmie des cours mondiaux

Les derniers mois ont aussi enregistré une chute de la demande intérieure dans les principales économies partenaires. Les chiffres publiés par Eurostat (l'institut européen des statistiques) sont très édifiants. Les ventes en détail ont chuté de -0.5% au cours des 5 premiers mois de 2009 dans l'Union européenne. Au mois de mai, les mêmes ventes ont baissé de -0.4% dans la zone euro. Cette baisse de la demande suite à la crise économique et à la vague de licenciement dans les principales économies du monde a engendré une baisse des revenus et donc de la consommation. Ceci se traduit directement par une baisse de nos exportations vers ces marchés.
D'autres éléments viennent s'ajouter pour relativiser la baisse de nos exportations tels que l'effet de change. En effet, même avec une hausse relative de l'euro face au dinar et une augmentation considérable du dollar, les exportations tunisiennes subissent cet effet, surtout celle qui introduisent des matières importées dans leur production, ou lors de l'importation des machines industrielles.
Les résultats de 2009 arrivent aussi, malheureusement après une très bonne année 2008, durant laquelle on a enregistré une hausse de nos exportations de plus de 23%. Donc la comparaison entre 2008 et 2009, basculerait certainement pour 2008. Il est plus judicieux de faire la comparaison avec l'année 2007, une année au cours de laquelle nos exportations ont enregistré une hausse légère et présenté des spécificités semblables à l'année en cours.

Pour résumer la précédente analyse, il faut retenir les principaux éléments suivants :
- La baisse des exportations est générale dans toutes les principales économies, même les plus performantes d'entre elles. Donc si les exportations tunisiennes chutent de 22.2% sur les 6 premiers mois, c'est une performance en comparaison avec d'autres pays tels que le Japon ou l'Allemagne ou le Maroc qui enregistrent une baisse de leurs exportations de plus de 30%.
- La chute des exportations tunisiennes n'est pas due à une contre performance de l'appareil exportateur, mais surtout suite à la baisse des cours mondiaux de certains produits exportés par notre pays tels que le pétrole, ou le phosphate et dérivés,
- L'analyse de l'évolution de nos exportations doit aussi prendre en considération l'effet de change sur la valeur. Un effet qui continue à avoir sa place dans l'analyse.
- L'année 2008 reste une année hors norme pour nos exportations. Donc toute comparaison avec cette année montrera un grand écart.

Les exportations doivent remonter la pente et défier une conjoncture de plus en plus difficile. Il est surtout important de se préparer à l'après crise où on annonce une reprise relative. Le mot d'ordre pour le reste de l'année doit être vigilance et prudence et non fatalisme et psychose.


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