A qui appartient le trottoir? A qui appartient la chaussée? La bonne réponse relèverait du pléonasme, diriez-vous? Non! Pas aussi évident que cela. Parce que, en pratique, et par les temps qui courent, les cartes sont brouillées et les rôles inversés. Les trottoirs sont devenus, sous nos cieux, les lieux de prédilection et de stationnement des voitures. A l'inverse, et comme pour prendre la relève, les chaussées ont «pris sur leur compte» d'accueillir, à bras ouverts, les pauvres piétons. Tant que les ayant-droit ont été privés de leur droit! Et chassés de leur chasse-gardée! Lorsque le civisme, le savoir-vivre et le bon sens font défaut, bonjour le désordre ! Bonjour l'anarchie! N'en déplaise à la gent censée être sensée… Et si on faisait déployer un plus grand nombre de grues? Et bien, l'on crierait «sans faute» au scandale! On jouerait habilement aux pitoyables persécutés de la terre ! De toute manière, quel que soit le parc de grues à mettre en œuvre, quels que soient les procédés musclés à imposer, l'on aura beaucoup de mal à extirper le mal. Parce qu'il est ancré dans la tête. Et c'est du chef qu'il doit être petit-à-petit soustrait. Ce n'est pas utopique pour autant chers messieurs. Ailleurs, dans les contrées évoluées, cela été fait et bien fait… Tenez, l'autre jour, en me dégourdissant les jambes sur la plage, j'ai été sidéré par un coup de klaxon, tombé du ciel comme une foudre? Diantre! Que se passe-t-il? Un jeune motard exhibitionniste me demandait avec insistance, frisant l'insolence, de m'ôter de «son» chemin! J'ai tôt fait d'obtempérer et de me «volatiliser», la mort dans l'âme. Je me suis vite jeté dans l'eau. Désespérément. Espérant me rafraîchir les nerfs, à fleur de peau. Aussi un vieil adage arabe ne dit-il pas ceci: Si vous n'êtes pas content, allez boire de l'eau de mer! Dans le cas d'espèce, cela été, hélas, fait. Mon Dieu que c'est dur à faire!