Nécessité de renforcer la coopération et les échanges entre les chercheurs. Priorité absolue aux équilibres régionaux.
Question : Pourquoi un meeting sur l'aridoculture et les cultures oasiennes.
A. Daaloul : Les zones arides représentent dans le monde 48 millions de kilomètres carrés habités par près d'un milliard de personnes. Il faut ajouter à cela que 75% de ces superficies sont désertiques ou menacées de désertification. La pression humaine sur les ressources naturelles engendre annuellement la désertification de près de 35000 km⊃2;, ce qui représente près 20 pour cent de la superficie de la Tunisie.
Ces chiffres parlent d'une façon éloquente de l'importance de cette rencontre et de la nécessaire conjugaison des efforts des chercheurs aux divers niveaux pour faire face aux impacts des changements climatiques. En Tunisie, les zones arides et désertiques couvrent près de 110000 km⊃2;. Ces zones sont caractérisées par l'importance de leurs ressources naturelles qu'il s'agisse du couvert végétal et pastoral ou du couvert végétal où abondent les plantes aromatiques et pastorales, ou des ressources naturelles animales ou de ressources en eau autour desquelles se sont crées les oasis. Question : Où est la stratégie de protection, de sauvegarde et d'exploitation de ces zones ? A. Daaloul : Il faut rappeler à ce sujet la philosophie du président Ben Ali qui accorde une priorité absolue à l'équilibre de l'effort de développement régional. C'est à ce niveau que se situe l'aménagement de ces zones. Je puis vous citer les 46 mille hectares d'oasis aménagées, la mise en valeur de 190 hectares avec les eaux géothermales, ce qui a permis de mettre sur les marchés étrangers des produits de qualité avec un gain du temps très appréciable. La stratégie en question a par ailleurs développé l'agriculture irriguée dans le diverses zones arides. En plus d'un vaste programme d'encadrement des agricultures pour renforcer leurs capacités professionnelles pour la production des cultures irriguées ou bio. Le gouvernorat de Médenine a été doté d'un pôle technologique en vue de la valorisation des richesses du Sahara et la promotion des méthodes d'exploitation des potentialités cachées. Cet objectif est d'autant plus à notre portée que les décisions présidentielles constituent un atout majeur pour y parvenir. Il suffit de rappeler que le budget de la recherche scientifique qui bénéficie actuellement de 1,25% du P.N.B en bénéficiera de 1,5% en 2014. Il sera crée d'autre part trois pôles technologiques respectivement au Nord, au Centre et au Sud du pays. Dr. El Mourid : Coordinateur Régional pour l'Afrique du nord (ICARDA) L'ICARDA appuie les efforts de la Tunisie pour relever les défis des Changements Climatiques. Les différents thèmes traités au cours de cette rencontre sont tous à l'ordre du jour dans un monde qui fait face à des défis majeures et à leur tête les changements climatiques et leurs effets néfastes essentiellement pour notre région du Maghreb et pour toutes les zones arides et semi-arides méditerranéennes. Nous sommes tous et en particulier la communauté scientifique, interpellés à mieux comprendre ce qui se passe et à proposer des alternatives et des options pour aider nos pays, nos agriculteurs et nos citoyens à mieux s'adapter aux changements climatiques et à protéger les ressources naturelles pour les générations à venir. L'ICARDA est fier d'être associé avec les efforts de la Tunisie pour relever les défis auxquels fait face notre agriculture et toute notre région. DAALOUL à l'honneur à l'IRA : Pr. Abderrazak Daaloul, Secrétaire d'Etat chargé de la pêche auprès du Ministre de l'Agriculture et des Ressources Hydrauliques a été honoré par l'IRA à l'issue de la séance d'ouverture du Séminaire International sur l'Ariduculture et la Culture Oasienne. Pr. Khatteli Directeur Général de l'IRA a remis au Pr. Daaloul un écusson de l'Institut en témoignage de sympathie et de reconnaissance à sa contribution à la promotion de la recherche scientifique en général et à la recherche agricole en particulier. Il est à rappeler que le Pr. Daaloul est titulaire d'un Ph.D des Etats Unis où il a fait des études poussées en génétique végétale et a été successivement Professeur et Directeur à l'Institut de Céréaliculture du Kef. Du Kef, Pr. Daaloul est passé à Tunis où il a été successivement professeur puis directeur de l'Institut National Agronomique de Tunis pour être nommé par la suite Président de l'Institution de la Recherche et de l'Enseignement Supérieur Agricol avant d'être nommé Directeur Général de la Direction Générale de la Production Agricole poste qu'il a occupé jusqu'en 2006 date à laquelle il a té nommé Secrétaire d'Etat à la Pêche. Pr. Daaloul qui compte à son actif un grand nombre d'articles scientifiques est avec feu Ali Maamouri l'un des deux pères de la variété de blé dur Karim mis sur le marché au cours des années 70. Résistante à certaines maladies et à haut rendement, cette variété a fait et continue à faire le bonheur d'un grand nombre de céréaliculteurs du pays.