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Economie
Publié dans L'expert le 24 - 09 - 2008

L'été dernier n'était pas très chaud, sauf durant quelques jours, mais il était surtout chaud en évènements. Le plus grand évènement de cet été, était politique avec la tenue du congrès de l'Ambition. Un congrès qui a vu l'élection des membres du comité central du Rassemblement Constitutionnel Démocratique et la présentation des rapports des différentes commissions. L'évènement tant attendu de ce congrès était surtout l'annonce par le président de la république de se présenter pour les élections présidentielles de 2009, chose qui a réjouit toutes les sensibilités nationales.
Durant la période écoulée, plusieurs changements ont été effectués dans plusieurs postes gouvernementaux, politiques et de décision. En effet, il y a eu la nomination de nouveaux PDG des grandes entreprises, des mutations et changements de délégués, le remaniement partiel du gouvernement, la nouvelle composition du bureau politique du RCD, la désignation d'un nouveau secrétaire général du RCD, et tout récemment, la nomination de nouveaux secrétaires généraux adjoints et certains secrétaires généraux des comités de coordination du RCD. Toute l'équipe gouvernementale, politique et décisionnelle est en place et prête pour le travail. Plusieurs dossiers économiques épineux attendent, dans le cadre d'une conjoncture nationale et internationale, de plus en plus imprévisible et hostile. Tout le monde doit retrousser les manches pour aborder une rentrée qui s'annonce de longue haleine.
Des dossiers qui n'attendent pas :
Si certains fonctionnaires, et hauts cadres ont eu droit à quelques jours de vacances durant cet été, plusieurs membres du gouvernement n'ont pas eu droit à cette chance, à cause des responsabilités qui les attendent. C'est pour cette raison qu'on ne peut pas parler d'une véritable rentrée économique du gouvernement, mais plutôt d'un passage à la vitesse de croisière dans le rythme de l'activité administrative, avec tout ce que ceci implique comme suivi des programmes et mise en œuvre des réformes.
Le dossier « économique » le plus urgent est sans aucun doute le mois saint du Ramadhan et sa coïncidence avec la rentrée scolaire. Ces évènements sont toujours synonymes de grande consommation et de dépense. Pour le premier volet (la grande consommation) les ministères concernés, surtout le ministère du commerce, se sont bien préparés pour assurer un bon approvisionnement des marchés, et à maîtriser les prix. Une mission à laquelle le Ministère du Commerce et de l'Artisanat a réussi avec excellence, du moins jusqu'à cette période du mois. L'approvisionnement était normal et satisfaisant, et les équipes du contrôle économique ont doublé leurs visites pour faire face aux contrevenants dans tous les secteurs. La période des soldes a permis d'atténuer la hausse des prix et à assurer une bonne rentrée scolaire.
Le second volet (dépense) c'est le président de la république lui-même qui s'est chargé d'en apporter les solutions. En effet, Monsieur le président de la république a donné ses instructions pour le versement de la prime de rendement au début du mois de Septembre au lieu du mois d'Octobre, et le versement de l'augmentation salarial en attendant l'aboutissement des négociations salariales en cours. Des mesures qui ont permis de donner une « bouffée d'oxygène » pour les ménages pour répondre aux dépenses exceptionnels de cette année.
Ce dossier économique, en étroite relation avec la vie et le pouvoir d'achat du citoyen, est un avant goût de ce qui attend le gouvernement pour permettre à l'économie nationale de contourner les aléas de la conjoncture internationale et réaliser les objectifs de développement qui sont inscrits dans le 11ème plan, et le programme présidentiel.
Des dossiers économiques importants dans un environnement instable:
La rentrée économique du gouvernement ne sera pas de tous repos. Les grands dossiers économiques sont importants les uns plus que les autres. La spécificité est que tous les dossiers se lient entre eux, dans le cadre d'une vision économique globale. L'objectif de toute intervention gouvernementale sur le plan économique serait toujours de respecter les équilibres globaux et d'assurer un rythme de croissance économique constant. L'énumération de tous les dossiers ne doit pas cacher d'autres dossiers qui sont devenus des fondamentaux tel que la promotion des exportations et la promotion de l'investissement. En voici les dossiers économiques sur lesquels va se pencher le gouvernement durant la rentrée :
Continuer les efforts pour maîtriser l'inflation à des niveaux raisonnables : Les dernières années étaient surtout marquées par les pressions inflationnistes qui ont pesé sur l'économie nationale à cause de la hausse vertigineuse des prix des matières premières agricoles et industrielles. Les prix à la production et à la consommation ont augmenté considérablement. L'objectif fixé pour le 11ème était de maintenir l'inflation au niveau de 2.9%, chose qui s'est avérée très difficile, après une inflation en hausse héritée de 2007. L'indice des prix à la consommation a atteint 5.3% durant la période écoulée, loin des prévisions. L'intervention du gouvernement pour maintenir l'inflation à des taux raisonnables a revêtu plusieurs aspects, tel que l'accentuation des contrôles économiques, l'amélioration des circuits de distribution, la compression des coûts de production,….Continuer sur la voie de la recherche des programmes et des solutions les plus appropriées pour maintenir l'inflation à des taux acceptables serait un des dossiers économiques les plus importants de la rentrée, avec l'espérance d'une accalmie des marchés mondiaux.
Mettre en œuvre les mécanismes nécessaires pour préserver les équilibres globaux des finances publiques dans le cadre des pressions actuelles : Les efforts des responsables des finances publiques ont permis de maintenir certains indicateurs à des niveaux raisonnables. En effet le taux d'endettement a baissé pour s'établir à 44% du RNDB, le coefficient de service de la dette est passé de 16.4% à 11.5% des recettes courantes, et le déficit budgétaire a légèrement augmenté passant de 2.9% en 2006 à 3% du PIB en 2007. L'un des dossiers économiques pour le gouvernement serait sans doute de maîtriser le déficit budgétaire et baisser l'endettement publique et ce malgré les pressions de la subvention des produits de base et des hydrocarbures et la réalisation des grands projets d'intérêt public.
Maintenir un taux de pression fiscale acceptable : L'un des indicateurs économiques qui ont connu une nette augmentation en 2007 est sans doute la pression fiscale. En effet elle est passée de 20,6% à 21,2%. Cette augmentation a un impact certain sur l'investissement, le revenu, le pouvoir d'achat et la consommation. Le gouvernement doit chercher les solutions appropriées pour maintenir l'équilibre budgétaire, et financer les programmes de développement, sans augmenter les impôts. Un équilibre difficile à trouver, et ce sera l'un des défis pour le gouvernement pour la rentrée.
Rechercher les mécanismes appropriés pour l'impulsion de l'emploi et la création d'entreprises : les pressions sur le marché de travail continuent encore, malgré la création de 80 milles postes d'emploi en 2007 (77 milles en 2006). La demande additionnelle est en nette augmentation surtout au niveau des diplômés du supérieur. L'impératif pour la période à venir est de continuer le suivi des différents programmes d'incitation à la création d'entreprises et de formation pour améliorer l'employabilité des jeunes. Les résultats de la consultation nationale sur l'emploi ordonnée par le président de la république, et qui se tient durant cette période, seront un élément important à exploiter par le gouvernement pour donner l'impulsion nécessaire pour le dossier de l'emploi.
Bien préparer les négociations avec l'union européenne en matière de libéralisation du secteur des services et de l'agriculture : Sur le plan de la coopération économique et commerciale, le gouvernement aura dans son agenda la préparation des négociations avec l'union européenne pour les secteurs des services et de l'agriculture. Deux secteurs qui pèsent lourd dans l'économie nationale. Après une bonne entrée dans la matière de l'accord d'association concernant les produits industriels, un autre défi se pose. Les négociations s'annoncent d'ores et déjà longue et difficile, vu les enjeux auxquels elles se rapportent, et surtout la conjoncture internationale imprévisible. Les prochaines semaines apporteront du nouveau pour ce sujet.
Préparation du budget 2009 sur la base des nouvelles données du marché mondial des matières premières tout en tenant compte des projets de développement inscrits dans le 11ème plan : Le gouvernement se penchera au cours des semaines à venir sur la préparation du budget de l'état et la loi des finances. Un budget qui doit prendre en considération les cours des matières premières et des devises, et s'établir sur la base des pires scénarios à cause de la volatilité des marchés. Les responsables du budget sont tenus entre autres de moderniser la gestion du budget pour une meilleure allocation des ressources et la mise en œuvre de la réforme de « la gestion par objectif » du budget.
Achever les négociations salariales dans le secteur public et privé, tout en tenant compte du pouvoir d'achat du citoyen et des équilibres globaux du budget de l'Etat : Après une accalmie des rounds de négociation durant le mois du Ramadhan, les négociations salariales reprendront certainement de bon augure après l'Aïd. Arriver à un consensus, dans le secteur privé comme dans le secteur public, à propos du taux d'augmentation salariale et d'autres revendications syndicales, est un dossier important de la rentrée parce qu'il revêt un aspect double, économique et social. Ces négociations doivent prendre en considération la détérioration du pouvoir d'achat des consommateurs, les impératifs de compétitivité des entreprises tunisiennes et aussi l'amélioration de la productivité des travailleurs.
Mettre en œuvre les mesures présidentielles concernant le secteur agricole, surtout le secteur du blé : Le président de la république a accordé un intérêt croissant pour le secteur agricole et surtout les céréalicultures. Plusieurs signent fort ont été adressés pour soutenir les agriculteurs et les encourager à exploiter les terres agricoles et améliorer leur productivité. L'enjeu est de taille : assurer le plus possible la sécurité alimentaire dans un contexte de cours mondiaux en hausse des principaux produits alimentaires. Les dernières décisions présidentielles annoncées la semaine dernière nécessitent un grand suivi de la part du gouvernement et des structures concernés pour leurs mises en œuvre. Un dossier qui revêt un intérêt de plus en plus stratégique pour l'économie nationale.
Les résultats de la consultation nationale sur la fonction publique : L'un des évènements importants qui se dérouleront les mois prochains est la consultation nationale sur la fonction publique ordonnée par le président de la république. Le rôle important que doit jouer l'administration publique dans le développement économique, impose d'accorder l'intérêt nécessaire pour les résultats de cette consultation. Lors de cette consultation il sera question de la relation de l'administration avec les citoyens et les opérateurs économiques, ainsi que la situation des fonctionnaires (salaires, motivations, promotion,….). Les recommandations de cette consultation donneront certainement les grands axes d'un grand projet de réforme de l'administration publique, tant attendu depuis des années. Dans le même contexte, les responsables se pencheront aussi sur la réforme de l'administration fiscale et douanière surtout après la promulgation du nouveau code de la douane,
Appuyer les réformes entamées pour le développement du secteur bancaire et financier : Plusieurs réformes ont été entamées depuis des années pour améliorer le rendement du secteur bancaire et financier. Certaines réformes ont apporté leurs fruits, d'autres ne l'ont pas fait. Il est nécessaire d'appuyer le secteur bancaire pour qu'il améliore ses capacités financière et technique pour répondre aux exigences des critères « BASEL II ». La bourse doit aussi suivre le train du développement de l'économie. Les incitations annoncées par le gouvernement pour inciter les entreprises à entrer en bourse et de varier leurs sources de financement ne trouvent pas grand écho. Les entreprises restent encore réticentes face à une telle démarche. Le gouvernement doit tirer les conclusions nécessaires de l'état actuel du marché boursier pour proposer un nouveau train de mesures.
La composition du gouvernement actuel, qui s'est enrichie par de nouveaux ministres et secrétaires d'états technocrates, permet l'entame de la rentrée sous de bons auspices. La rentrée économique serait un peu clémente surtout avec un prix de baril de pétrole en nette régression, et des marchés mondiaux des matières premières qui deviennent de plus en plus calme. Heureusement que la Tunisie est épargnée par la crise financière qui secoue les places boursières mondiales en ces temps. Reste que le seul danger qui guetterait l'économie nationale resterait toujours le déclenchement d'un conflit armé dans le Golfe, spécialement entre l'IRAN et les Etats-Unis. Un conflit qui aura de grandes conséquences sur les prix du pétrole et la stabilité économique mondiale. Dans ce cas toutes les prévisions et objectifs de développement seraient révisables.


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