«Globalisation, mobilité humaine et spatiale», tel est le thème du colloque scientifique organisé les 14 et 15 mai 2010 par l'Association Maghrébine de Développement des Ressources Humaines (AMDRH), en collaboration avec l'Unité de Recherche de l'INSAT. La première journée, portant sur «Tic et les autoroutes de la mobilité virtuelle », a été présidée par MM. Abdessalem Dagazi, président de l'AMDRH, Mustapha Masmoudi, président de l'Association ATUCOMs, Mohamed Ben Amor, Directeur Général du CERT et Mohamed Louadi, professeur (ISG-Tunis). A ce propos, «l'Expert» a eu l'occasion d'interviewer ces spécialistes et experts pour avoir plus de détails.
3questions à M. Mohamed Ben Amor, Directeur Général du Centre d'Etudes et de Recherche des Télécommunications (CERT)
- D'après vous, quelle est la définition du terme «Globalisation»? - La Globalisation est un processus historique par lequel des individus, des activités humaines et des structures politiques voient leur dépendance mutuelle et leurs échanges matériels autant qu'immatériels s'accroître sur des distances significatives à l'échelle de la planète. C'est aussi une interdépendance croissante des économies qui contribue à l'expansion des échanges et des interactions humaines.
- Parlez-nous de la tendance TIC et de son rôle dans le développement de la globalisation? - Les TIC jouent un rôle majeur dans le développement de la globalisation, dont on peut citer la réduction exponentielle des coûts de communication, l'influence forte des progrès technologiques sur les facteurs de production, de la croissance due à ceux qui utilisent les NTIC, et aussi les facilités offertes pour délocaliser, les possibilités de piloter au plus près des activités à distance à un accès généralisé à un monde commun unificateur le www. En ce qui concerne la tendance TIC, je peux parler des réseaux fixes ou mobiles à large bande IP, des réseaux d'accès et de transport convergents, terminaux multifonctions, toujours connectés, toujours accessibles, nomades et une utilisation mobile dotée de la sécurité nécessaire.
- Que pensez-vous de l'évolution du modèle des TIC? - De nos jours, le nouvel ordre très médiatisé basé sur l'intégration des réseaux, des terminaux, des industries, des services, des consoles de jeux… est apparu. Cette évolution est basée sur trois importants vecteurs, à savoir les domaines d'application, la masse critique de communication numérique et les politiques nationales. Dans ce cadre, il y a, également, des phénomènes qui emballent tout le monde tel que Youtube, Face book, Linkedlu, Flickr, Myspace et Wikisedia. 3 questions à M.Mustapha Masmoudi, président de l'Association ATUCOMS.
-Qu'est ce que c'est la Globalisation et quelle est sa relation avec la culture universelle?
* La globalisation est un danger qui menace la diversité culturelle, mais en même temps, une occasion et une chance pour le développement durable. Dans le monde de la globalisation, les civilisations doivent s'entraider entre elles pour diriger les affaires mondiales tout en maintenant une relation étroite avec les politiques à l'échelle locale.
-Quelle transition qualitative y a-t-il entre la culture numérique et la culture cybernétique ?
*Il existe une arrière pensée historique du concept « culture numérique » dans les références et les bibliographies des Nations unies et dans les première recherche sur les sociétés de l'information (Japon en 1970). En aucun cas, on ne peut limiter le concept « de culture numérique », mais saisir quelques composantes : * Préciser sa position dans la culture générale (ex : la culture environnementale). * Sa relation avec la culture scientifique (comme les applications spatiales). * La connaissance de l'ingeenering de l'information (un nouveau système de communication entre les habitants). * Définir la notion de « culture cybernétique » (afin de déterminer la réalité virtuelle). Quelques spécificités de « culture cybernétique », dont on peut citer la concrétisation de la définition de culture universelle, le soutien pour faire face aux défis confrontés, l'adéquation avec la conjoncture de la société de l'information et de la communication, ainsi que l'assistance sur les techniques de la réalité virtuelle et conceptuelle. -Quelle est la relation entre le parapluie spatial et la culture universelle ?
*Ce n'est pas par hasard que cette question se pose aujourd'hui, en cette année de jeunesse, parce qu'il est hyper important que le jeune de nos jours aie une connaissance approfondie des résultats que la science a réalisé autour du monde spatial. Ces connaissances peuvent aider le jeune, aujourd'hui, à relever beaucoup de défis et à suivre le cheminement de développement durable. Les utilisations spatiales, cause de l'explosion du savoir, sont un constat réel. L'avenir de l'internet et du développement numérique sont en relation organique et directe avec les réseaux spatiaux.
De son côté, M.Mohamed Louadi, Professeur universitaire à l'ISG-Tunis, nous a déclaré que : « l'univers est en train d'exploser et de s'étendre. C'est une réalité physique. Par ailleurs, nous avons l'impression que le monde devient de plus en plus petit (un petit village universel). Et la question qui s'impose : est-ce que les TIC contribueront à cette impression ? Puisque, aujourd'hui, à partir de chez-soi, on peut marchander, travailler, avoir des relations, vendre et acheter, tisser des relations…Or à travers les TIC récentes, notamment les réseaux sociaux (facebook, you tube…) donnent naissances à plusieurs communautés de pratique, les unes les plus isolées que les autres, menant potentiellement à des solitudes plurielles ». En somme, la globalisation et la mobilité humaine et spatiale constituent, à l'heure actuelle, un thème très important à traiter. Nous y reviendrons lundi pour les propos de la 2ème journée de ce colloque.