Au milieu de l'ouragan financier mondial, le débat, rarement innocent, sur les perspectives de l'ordre économique international ne cesse pas. Si certains osent parler déjà de « l'après-capitalisme », la plupart de ces voix semble plutôt animée par des considérations idéologiques qui s'avèrent, en quelque sorte, nostalgiques. Car la différence est grande entre le principe capitaliste qui n'efface pas le pouvoir régulateur de l'Etat et la version outre-atlantique du capitalisme financier qui se livre périlleusement au mythe du « marché ajuste tout ». S'il y a donc une quelconque victoire, c'est celle du principe par rapport à une de ses interprétations extrêmes. La Tunisie, pour sa part, balance avec tant de sagesse et d'habileté, grâce à la vision lucide et prospective de l'Artisan du Changement, le libéralisme d'une économie émergente en plein processus d'intégration dans l'économie mondiale et un pouvoir de régulation modéré minutieusement attribué aux institutions et autorités de l'Etat intervenant dans le champ économique. Pour argumenter cette dynamique régulatrice étudiée, il suffit de passer en revue les textes juridiques et réglementaires à caractère économique récemment adoptés par le pouvoir législatif dans notre pays. Outre les lois relatives à la promulgation du nouveau Code des douanes, à l'incitation de l'initiative économique, à l'édification de l'économie immatérielle, à la réduction des taux d'imposition et à l'allègement de la pression fiscale sur les entreprises, le Code des hydrocarbures ainsi que le Code des assurances viennent également d'être modifiés et complétés. D'autre part, la lecture des lois relatives à la réalisation de mégaprojets dans la capitale par des investisseurs étrangers et qui ont été également promulguées durant la session parlementaire précédente, démontre qu'une étude exhaustive des différentes retombées économiques projetées, a été préalablement menée, par un sens élevé de planification et de stratégie. L'ensemble de ces législations veille attentivement sur le bon fonctionnement de l'économie tunisienne et mesure soigneusement les conséquences des choix nationaux dans ce domaine, tout en visant à favoriser l'œuvre de libéralisation et à permettre à notre économie d'accéder, de plain-pied, au circuit mondialisé, notamment à travers l'incitation à l'initiative, l'encouragement et la promotion des investissements et la libéralisation des prix. L'objectif primordial étant de permettre aux acteurs et opérateurs économiques nationaux de s'adapter à une conjoncture mondiale instable et bouleversée. L'Histoire retiendra ainsi le succès de l'approche tunisienne qui a fourni un exemple de la bonne application des principes de l'économie de marché, en plus de cette leçon qui demeure toujours pertinente : la régulation doit être légère mais ne devra jamais s'éroder… Economistes du monde, à vos manuels.