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La révolution tunisienne vue de France
Publié dans L'expert le 01 - 03 - 2011


Par Nicole Hoffmeister
Rédactrice en Chef Classe Export magazine,
co-fondateur de Classe Export

Une nouvelle Tunisie est en train de naître, mais il faudra attendre quelques mois, pratiquer de nombreux ajustements pour que l'Etat soit gouverné selon la volonté du peuple et même pour que les différentes composantes du peuple s'accordent sur les urgences et sur les réformes. Chaque chose en son temps : les chantiers sont nombreux.

On annonce aujourd'hui que le parti de Ben Ali va être dissous, on apprend qu'il y a du remue-ménage à la tête de certains grands groupes industriels ou bancaires, le prix des matières premières s'envole. Les tensions et les violences occasionnelles sont encore possibles mais l'armée joue son rôle. Il ne faut pas gommer l'existence d'un climat d'insécurité, même s'il est souvent amplifié par la rumeur publique. C'est pourquoi les 2 500 Français vivant en Tunisie se sont organisés en îlots et ces centaines de chefs d'îlots sont reliés au Consulat.
Les milieux d'affaires s'accordent avec le gouvernement pour réfléchir à des mesures rapides. Les ministres, pour la plupart chefs d'entreprises, n'ont pas peur de communiquer et de rendre compte de leurs activités, en cherchant à maintenir la confiance avec les fédérations professionnelles. Le secteur du tourisme par exemple, qui emploie plus de 400 000 personnes et est l'un des principaux fournisseurs de devises du pays, a subi une baisse de 40% mais le ministre du tourisme, Mehdi Houas, ne va pas laisser les choses stagner et se dit très optimiste pour l'avenir proche. Il a déjà un plan de séduction des touristes étrangers qui eux-mêmes ne demandent qu'à être convaincus de fréquenter un pays qu'ils ont si souvent plébiscité.
Norbert de Guillebon, Pdg de la COTUSAL et Président de la section Tunisie des Conseillers du Commerce extérieur de la France, se dit très confiant à long et moyen terme sur l'évolution de la situation et relativise les rumeurs. Pour la COTUSAL qui produit un million de tonnes de sel, expédié dans le monde entier, le bon fonctionnement des infrastructures est impératif. La situation sociale est le gros souci. « Autrefois, il y avait des conventions collectives triennales qui correspondaient aux besoins du moment. Actuellement, les salariés se sont mis à demander partout des augmentations énormes. On est à des niveaux inacceptables en termes de revendications. L'UGTT, l'unique syndicat actuel, renvoie vers les salariés et chaque entreprise va être forcée de pratiquer ses propres négociations. On n'est pas à l'abri d'avoir d'ici quelques mois une grande négociation nationale ». D'autres syndicats, comme la CGTT, la confédération générale tunisienne du travail, sont en train de voir le jour, poussés dans différentes régions par les problèmes spécifiques de chaque secteur. On va sans doute se trouver face à du multi-syndicalisme, mais cela n'est pas gênant.
Le secteur du textile a été assez épargné. Par contre dans le secteur automobile où l'on travaille dans l'urgence, il faut réagir vite. Il y a un vrai problème pour les sous-traitants. Les patrons ne peuvent tenir le simple discours de la satisfaction client. « Pour nous qui exportons plus de 800 000 tonnes de sel principalement en direction de l'Europe du Nord, nous avons peur que nos clients ne misent plus sur nous, si le port de Radès continue ses grèves et si nous ne pouvons pas tenir nos cadences sur 24 h à cause du couvre-feu qui bloque nos équipes et crée des problèmes logistiques insurmontables ». D'ailleurs, le gouvernement va certainement porter plus d'intérêt aux zones difficiles et faciliter les implantations d'activités créatrices d'emplois. Car il se trouve que ces zones privées de tout comme Kasserine ou Sidi Bouzid, étaient essentiellement agricoles et elles ont été doublement pénalisées par 2 années de sécheresse. Il faut que d'autres activités se créent dans ces régions pour donner à la population de quoi travailler et vivre sans souci des aléas climatiques.
Norbert de Guillebon, comme l'ensemble des CCE de Tunisie avec lesquels il échange en permanence, affiche son soulagement d'être débarrassé de la menace grave que faisaient peser les entreprises du « clan ». Son sobre commentaire « mieux valait ne pas être l'objet de leur convoitise » en dit long sur la situation précédente !
Cependant les entreprises reconnaissent toutes l'implication immédiate de leurs collaborateurs qui ont tenu à être présents au maximum pendant les événements pour préserver leur outil de travail. Norbert de Guillebon qui vit depuis fort longtemps en Tunisie, sait prendre le recul nécessaire par rapport à ce pays qui a vécu si longtemps sous un régime sécuritaire. Il redit sa confiance dans les Tunisiens qui ont été les premiers artisans de la prospérité économique de leur pays.


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